Onglets

10/03/2013

Nuaillé au temps des Guerres de Vendée

Dominique Lambert est venu vendredi soir à Nuaillé, dans la salle Chouteau au pied de l’église, animer la 198e Veillée vendéenne de l’association. Une cinquantaine de personnes sont venues l’écouter redonner vie à l’histoire de la paroisse sous la Révolution. 


La première Veillée organisée par la Vendée Militaire à Nuaillé – la 38e depuis 1976 – eut lieu le 6 décembre 1980. Le récit de Dominique Lambert s’est depuis lors enrichi en puisant dans les archives et la tradition locale, pour nous offrir un panorama complet de l’histoire nuaillaise de la fin de l'Ancien régime jusqu’aux derniers soulèvements vendéens. 

Nuaillé est un bourg fort modeste à l’époque où survient la Révolution. Sa population est alors estimée à environ 450 habitants. Succursale de Mazières-en-Mauges, la paroisse s’en détache en 1770 pour être supprimée dès 1791. Dominique Lambert décrit en détails cette période qui précède le soulèvement et qui en contient tous les germes : l’accueil enthousiaste des promesses de réformes, la rédaction des cahiers de doléances, la vente des biens nationaux et surtout la Constitution civile du clergé qui brisa la relative unanimité de la Révolution. Déçus par les dérives du pouvoir, les Nuaillais ne fourniront, du reste, aucun volontaire. En revanche une vingtaine d’entre eux prendront les armes comme soldats vendéens. 

L'église Saint-Etienne de Nuaillé
Situé aux portes de Cholet, au carrefour des routes menant à Saumur et à Angers, Nuaillé s’est naturellement trouvé exposé aux passages des armées, qu’elles soient blanches ou bleues. C’est probablement là qu’auraient convergé les troupes de Cathelineau et de Stofflet, le 13 mars 1793, avant de marcher sur Cholet. Et c’est aussi par là que les troupes républicaines passèrent pour attaquer le cœur de la Vendée, en particulier les Colonnes infernales.

Bien évidemment, Dominique Lambert ne pouvait laisser échapper l'événement majeur, et tragique, qui se déroula sur le sol de Nuaillé, à savoir la mort d'Henri de La Rochejaquelein. Il nous en a retracé la chronologie complète, depuis le retour d'outre-Loire de Monsieur Henri (16 décembre 1793) jusqu'à ce funeste 28 janvier 1794 qui le vit tomber près de la Haie-de-Bureau.

Il s'est également longuement attardé sur l’importance de la forêt de Vezins, toute proche, refuge des populations civiles, base arrière de l’hôpital de Stofflet, siège d’une imprimerie de campagne, et surtout théâtre de plusieurs effroyables massacres au cours du mois de mars 1794. Nuaillé a d’ailleurs payé un lourd tribut à la Terreur, avec une cinquantaine de victimes dont plusieurs noms ont été évoqués. Dominique Lambert s’efforce toujours de rattacher les familles du pays à leur passé, ici un combattant qui a fait la Virée de Galerne, là une femme emprisonnée par les Bleus. Mais s’il est un nom qu’il nous a demandé de retenir, c’est bien celui des petits Bergeron, deux enfants de 5 mois et 5 ans, massacrés sur le grand chemin de Nuaillé. Deux jeunes victimes symbolisant à elles seules le martyre de la Vendée.

Merci à M. Marc Mauppin, maire de Nuaillé, pour son sympathique accueil ! 
Merci aussi à M. Gérard Supiot, initiateur de cette Veillée vendéenne ! 

La prochaine Veillée vendéenne aura lieu le samedi 13 avril 2013, aux Cerqueux.

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