Onglets

13/02/2016

M. Gilbert de Guerry et les restes des victimes du Mans

Réflexions sur le projet 
de la Chapelle du Mont des Alouettes

     Je n’ai pas tous les éléments pertinents de ce projet de transfert des ossements des charniers du Mans, mais tel qu’il m’apparait, voici quelques réflexions. 

1- Ces ossements d’êtres humains ont absolument besoin d’un lieu de repos en terre sacrée ; donc pas dans un musée, pour les y « voir », mais dans un lieu pour s’y recueillir  avec respect pour leur mémoire; ce serait un ossuaire, comme il y en a à Verdun pour les morts non identifiés de 14-18,  ou à la Chartreuse d’Auray  pour les fusillés de Quiberon en 1795. 

2- Un lieu religieux  serait approprié pour cette mémoire respectueuse. La chapelle des Alouettes pourrait être ce lieu. 

3- Il y a apparemment, parmi ces morts, des blancs ET des bleus. Ce lieu sacré serait un lieu de mémoire et de prière pour TOUTES les victimes de cette guerre, identifiées ou non.

4- En poursuivant la réflexion sur la mémoire, je ne peux pas ne pas mentionner, en ce jour 13 février 2016, une autre mémoire, celle d’Amblard de Guerry, décédé il y a exactement 20 ans le 13 février 1996.

5-Amblard de Guerry  avait un rêve, exprimé dans une plaquette appelée « 1993 » :
   on instituerait  un jour de fête nationale des deux drapeaux, le blanc et le tricolore; il poursuivait l’intuition de Péguy : « la république une et indivisible, mon royaume de France ».

6- Donc en ce lieu sacré pourrait commencer la réalisation de son rêve :
 côte à côte, le drapeau blanc et le drapeau bleu, blanc et rouge;
rouge en particulier comme le sang mêlé des blancs et des bleus dans la fosse commune du Mans.

7- Amblard de Guerry disait que le hasard n’existait pas ! Le voilà donc qui se rappelle à nous le jour des 20 ans de sa mort !

Honneur et fidélité !

                                         Gibert (Gil) de Guerry,

                                         Ce 13 février 2016

ND : Gil de Guerry est le président de la Société d'émulation de la Vendée


Quand aller à la messe était important….


Texte communiqué par Gil de Guerry

Compte rendu des interrogatoires gardés aux archives de Maine et Loire :

Quatre personnes de Tiffauges furent arrêtées le lundi 20 janvier 1794 : Mlles Bénine Bessay, Louise-Marguerite Bessay de la Voûte, Marie-Jeanne Thibaut de la Pinière et Marie-Anne Acher du Bois (Archives de Maine-et-Loire, L 1167).
Conduites aussitôt à Cholet, elles furent interrogées le lendemain par le Comité révolutionnaire de cette ville, la première par Auteract, la deuxième par Routiau-Houdié, la troisième par Cambon et la quatrième par Clémenceau.
Louise-Marguerite Bessay de la Voûte, soixante-et-onze ans et demi, ci-devant noble, née à Saint-Mars-des-Prés, près Fontenay, domiciliée à Tiffauges.

- Savez-vous le motif de votre arrestation ? - Je ne le sais pas.
- N'avez-vous jamais tenu de propos contre la République ? - Non.
- En avez-vous quelquefois tenu pour ? - Non.
- Avez-vous eu quelque correspondance avec les émigrés ? - Je n'en ai jamais eu aucune.
- Avez-vous donné asile aux prêtres réfractaires ? - Non.
- Avez-vous engagé quelqu'un à porter les armes contre la République ? - Non.
- Avez-vous fourni des subsistances aux brigands ? - Je leur en ai fourni lorsqu'ils sont venus de la part du comité.
- Avez-vous engagé quelqu'un à porter la cocarde blanche ? - Non.
- Avez-vous assisté à la messe de votre curé constitutionnel ? - Non.
Avez-vous assisté à celle de votre ancien curé, lorsque les brigands étaient en possession de Tiffauges ? - Je n'ai pas assisté à celle du curé, mais j'ai été à celle des autres prêtres qui s'y sont trouvés.
Louise-Marguerite BESSAY DE LA VOUSTE.


Voici le jugement que porta, sur ces quatre prisonnières, le Comité Révolutionnaire choletais :

Louise-Marguerite Bessay de la Voûte. - Regardée comme suspecte (Archives de la Cour d'appel)
Le 23 janvier, le Comité de surveillance de Cholet fit partir pour Angers, sous la conduite du gendarme Massé, un convoi de 29 victimes, dont 8 déclarées suspectes et 21 coupables. 
Parmi ces dernières se trouvaient Mlles Thibaut de la Pinière et Bénine Bessay, Mlles Bessay de la Voûte et Acher du Bois étaient seulement réputées "suspectes".
Sitôt arrivées à Angers, les prisonnières choletaises furent internées à la Prison Nationale, près la place du Pilori. Elles n'y devaient pas rester longtemps.
Quant à Mlles Bessay de la Voûte et Acher du Bois, elles furent destinées à la fusillade. On ne les interrogea que le jeudi 6 février (Interrogatoires faits par Hudoux, Vacheron et Gouppil fils - Archives de la Cour)

Louise-Marguerite Bessay de la Voûte.
- 71 ans, née à Saint-Mars-des-Prés, district de Montaigu, fille de la caste noble, domiciliée depuis dix ans à Tiffauges, où elle fut arrêtée par des citoyens il y a environ trois semaines. A dit qu'elle n'avait jamais entendu l'office des prêtres constitutionnels. A entendu depuis avec préférence et plus de plaisir la messe des prêtres étrangers et réfractaires qui ont été une fois la visiter civilement. Elle a continuellement habité avec les brigands.
Après chaque interrogatoire, les commissaires recenseurs inscrivirent en marge la lettre F, c'est-à-dire à fusiller, (au motif d’être « suspecte »).
Quatre jours après, le 10 février, ces deux victimes étaient conduites, avec une grande quantité d'autres, au Champ-des-Martyrs, où elles eurent le bonheur de verser leur sang pour la cause de Dieu.