L’association Vendée Militaire organisait samedi dernier une Journée vendéenne au pays de Pierre Devaud, « batailleur » rendu célèbre par le récit de ses campagnes militaires de 1792 à 1814. Associés à cet événement, les Brigands du Bocage ont assuré l’animation de la première partie du programme à Saint-Aubin-de-Baubigné.
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Sous le porche du château de la Durbelière |
On nous annonçait des trombes d’eau, de quoi rendre impraticable la cour de la Durbelière et abréger l’inauguration de la plaque commémorative à Boisdon. Mais c’était méconnaître nos soutiens en haut lieu, car les gros nuages qui assombrirent ce matin-là les terres de Monsieur Henri ne passèrent que pour nous bénir de quelques gouttes…
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Reconstitution de l'entrée en guerre d'Henri de La Rochejaquelein |
Les véhicules commencèrent à arriver au lieu du rendez-vous dès neuf heures, encombrant peu à peu le terrain à l’entrée du château. Au bord du chemin, les Brigands du Bocage en costumes rassemblaient leurs effectifs, tandis que Dominique et Sophie Lambert saluaient chaque nouveau venu à son arrivée. Un coup d’œil au ciel encore menaçant les convainquit de se réfugier à l’abri du grand porche pour l’accueil des participants.
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Moment d'histoire près de l'ancienne chapelle |
Le cadre se prêtait admirablement à l’évocation de l’entrée en guerre d'Henri de La Rochejaquelein. Au milieu des balles de foin et des vieux outils agricoles, entouré de jeunes gens en tenue de Vendéens de 93, Dominique Lambert entraîna son auditoire plus de deux siècles en arrière, les jours précédant l’insurrection du pays châtillonnais : les débuts du soulèvement dans les Mauges, les premières victoires, le manque d’armes face aux Bleus, le repli sur la Sèvre, puis l’intervention providentielle de Monsieur Henri, son entrée en guerre et sa fameuse harangue : « Si j’avance, suivez-moi ; si je recule, tuez-moi ; si je meures, vengez-moi ! »
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Rassemblement devant la statue de La Rochejaquelein |
Au fil de l’histoire, la lumière gagnait doucement sur la pénombre de la pièce. Au-dehors les nuages gris se dissipaient pour laisser le soleil prendre possession de la cour du château. Notre groupe put ainsi se rendre au pied des vénérables ruines pour revivre, grâce aux Brigands du Bocage, l’instant mémorable de ce samedi 13 avril 1793. Bondissant sur le rebord d’une fenêtre, Arnaud endossa le rôle de « l’adolescent de la Durbelière », répétant avec force conviction ces mots inscrits à tout jamais dans l’Histoire de France. Massés en contrebas, ses compagnons d’armes répondirent spontanément à son enthousiasme. Le public était conquis !
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Photo souvenir sous le regard de Monsieur Henri |
Avant de quitter ce lieu si imprégné de mémoire, les Brigands du Bocage se regroupèrent au milieu de la cour pour entonner quelques chants vendéens, repris en chœur par l’assistance. Il était déjà temps de se rendre à Saint-Aubin-de-Baubigné – les plus courageux à pied – pour saluer la statue de Monsieur Henri récemment restaurée. Là encore, la place manquait pour contenir toutes les voitures, mais avec un peu de patience – le temps que les valeureux marcheurs en sabots nous rejoignent, – tout le monde put se retrouver face au monument. Après un dépôt de gerbe de lis blancs, Dominique Lambert prit la parole, racontant l’histoire de la statue, en particulier celle de la curieuse redingote que porte Henri de La Rochejaquelein. La cérémonie s’acheva par des photos de groupe.
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Message de remerciement de Dominique Lambert au cours du déjeuner |
La prochaine étape se situait à quelques kilomètres, aux Cerqueux. Autre département, autre région, mais même pays indifférent aux tracés administratifs qui divisent la Vendée Militaire. La grande salle du Cormier, au cœur du bourg, constituait notre point de ralliement. C’est là que le maire, M. Daniel Barbier, nous reçut vers 11h30, pour nous présenter les atouts de sa commune. Après un vin d’honneur offert par notre hôte, chacun prit place à table pour un excellent déjeuner servi sur place. Au dessert, Dominique Lambert interrompit les convives pour les saluer chacun à leur tour, comme de coutume, et les remercier de leur participation.
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Quelques minutes avant l'inauguration de la plaque commémorative |
A 14h30, tout le monde se mit en route vers Boisdon, à pied, emmenés par la veuze de Patrick Proust. La maison natale de Pierre Devaud ne se situe qu’à quelques centaines de mètres du centre-bourg, et le temps était idéal pour une marche en musique. Oubliées les prévisions alarmistes de la météo… Le soleil illuminait notre après-midi ! Reçus par Gilles et Véronique Rochais, actuels propriétaires de Boisdon, notre groupe s’est aussitôt porté vers la plaque commémorative dévoilée par les enfants du couple. Pierre Devaud, Boisdon 1775 – Somloire 1826, soldat puis capitaine vendéen, 58 combats, auteur du « livre de la gere », Vendée Militaire 13 avril 2013, peut-on lire en lettres blanches gravées dans l’ardoise.
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La plaque en mémoire de Pierre Devaud |
Dominique Lambert brossa le tableau de Boisdon au temps des Guerres de Vendée, Pierre Devaud franchissant le seuil de la maison pour partir au combat à chaque rassemblement, mais aussi les exactions des soldats républicains aux Cerqueux, les incendies et les massacres qui jalonnaient leur passage. Au terme de son allocution, les personnes présentes purent visiter les anciennes dépendances de Boisdon, dont les poutres récupérées dans les décombres de la chapelle de la Grande-Troche – elle aussi brûlée par les Bleus – portent encore d’étonnantes figures sculptées. Comblés par le lieu et par le temps presque estival, les participants peinèrent à regagner la salle du Cormier. Il était pourtant l’heure d’assister à la dernière partie du programme de la journée, la 199e Veillée vendéenne organisée par l’association.
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Allocution de Dominique Lambert à Boisdon |
Juché sur une large scène devant un parterre de plus de 120 personnes, Dominique Lambert replongea pendant deux heures dans l’histoire des Cerqueux sous la Révolution, esquissée lors de l’inauguration de la plaque à Boisdon, en insistant sur le destin hors du commun de Pierre Devaud, dont les mémoires nous ont offert le témoignage exceptionnel. Ce véritable journal de bord, écrit dans un français phonétique émaillé d’expression issues de son patois, égrène les événements qui marquèrent sa vie de combattant vendéen : les rassemblements, les batailles, et les longs itinéraires qui le conduisirent, au cours des campagnes de 1793, à Thouars, Fontenay-le-Comte, Saumur, aux Ponts-de-Cé, et jusqu’à Challans en 1794. On notera à ce propos que Pierre Devaud ne s’engagea pas dans la
Tournée d’Outre-Loire. L’intégralité de ce texte figure dans le dernier numéro de
Savoir (n°103). Les adhérents présents, auxquels la revue fut remise en main propre, garderont ainsi le souvenir de cette belle journée.
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Image de la Veillée dans la salle du Cormier |