29/04/2016

28 avril 1716 – 28 avril 2016 : Saint-Gabriel en communion avec le Père de Montfort et la Grande Vendée

     Jour de recueillement et jour de fête pour le tricentenaire de la mort du Père de Montfort : après une messe épiscopale en la basilique, l’établissement catholique Saint Gabriel de Saint-Laurent-sur-Sèvre présentait un spectacle musical « Sur les Pas de Montfort » où l’émotion le disputait à la réflexion, à la prière, en parcourant la vie intense de ce prêtre auteur du Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge et apôtre de ce qui sera 80 ans après, la Vendée Militaire.

L’introduction du spectacle est sans ambiguïté : sur un texte de Roger Martineau, l’un des chanteurs du spectacle, on rappelle à quel point le nom de Vendée est lié à l’Eglise du Christ, autant par les missionnaires et apôtres que cette région affective a donné au monde que par le Pardon qu’elle tenait de la prédication et de l'évangélisation de Montfort et qu’elle a su donner « après l’horreur qu’on a fait subir aux Vendéens, un pardon d’une fécondité digne des premiers chrétiens ». « Ce double cœur, ce Don dont jaillit un Pardon sans réserve, nous le devons à un homme qui en fut le prophète un siècle auparavant ! »


L’authenticité du Message de Montfort

Gervais Morillon, directeur de l’Institut Musical de Vendée, a été la cheville ouvrière de cet hommage au Père de Montfort. Il a su rassembler autour de lui les talents de chanteurs et de compositeurs des Frères Martineau qui ont mis en musique une douzaine de textes de Saint Louis-Marie, co-interprétés par les centaines d’enfants de l’IMV et dansés par les jeunes de l’Institut Art et Danse, tous deux abrités par l’établissement Saint Gabriel. Il a su séduire le grand comédien Mickaël Lonsdale auteur de la mise en scène et l’acteur Benoit Gourley qui tient le rôle d’un Père de Montfort convaincant.

Mais, comme le résumait Monseigneur Castet, évêque de Luçon, « l’authenticité du message du Père de Montfort habillé de modernité, donne un spectacle bouleversant ». Car c’est bien le message de ce croyant exceptionnel, délivré avec émotion et sincérité au cours de cette soirée qui marquera les mémoires et les consciences : ces cantiques de foi et de feu à la gloire de Marie que le Père de Montfort nous demande de saluer par l’Ave Maria, à la gloire de la Sagesse, de la Sainte Trinité, des Sept Sacrements, du Pain et du Vin consacré ! Un véritable catéchisme des vérités de la Foi, toujours d’actualité !

Gervais Morillon, directeur de l’IMV, les frères Patrice et Roger Martineau et l'acteur Benoit Gourlay  
Le spectacle s’achevait par l’un des hymnes les plus connus du Père de Montfort, hymne que nos ancêtres chantaient avec foi : « Je mets ma confiance Vierge en votre secours. Servez-moi de défense, prenez soin de mes jours. Et quand ma dernière heure viendra fixer mon sort, obtenez que je meure de la plus sainte mort », - hymne également interprété le 25 septembre 1993 en présence d’Alexandre Soljénitsyne lors de l’inauguration du Mémorial des Lucs-sur-Boulogne -, final enthousiasmant et émouvant tandis que défilaient sur grand écran les images du Père de Montfort, de Sainte Thérèse, du Père Popielusko, de Mère Theresa ou du Professeur Lejeune, défenseur de la Vie.

Henry Renoul

Notes
- Le 8 mai 2016 à 15 heures en l’église de Saint-Christophe-du-Bois (entre Mortagne et Cholet) et à l’invitation de la paroisse, Patrice Martineau interprètera à nouveau les cantiques de Père de Montfort.

- On peut se recueillir sur la dépouille du Père de Montfort en la basilique de Saint-Laurent-sur-Sèvre. Mais également dans la chapelle commémorative du Mont des Alouettes dont la pierre d’autel contient une relique du grand saint de la Vendée Militaire.

27/04/2016

26/04/2016

Les ossements du Mans : La réponse de Cécile Bayle de Jessé à Alain Gérard


Notre association LE MANS VIREE DE GALERNE a été créée alors que j'étais élue du Mans au moment de la découverte des fosses aux Jacobins, pour soulever la chape de plomb sur les massacres du Mans afin d’en informer les générations présentes et futures.
A la suite du message que m'a adressé Alain Gérard avec son rapport, je rappelle les réflexions de notre association au sujet du devenir des restes humains mis au jour au Mans :
Il nous parait important que ces 154 victimes soient rassemblées dans un lieu mémoriel sans être enfouis définitivement, mais aussi, dans un lieu adapté à leur conservation conformément au vœu de l'INRAP.
Il faut savoir que la plupart des victimes sont encore dans le sol manceau.
L'association tient particulièrement à ce que leur mémoire soit honorée sur place.

Il a été mis à la disposition de l'association une chapelle dans le Vieux Mans au dessus de la Place des Jacobins qui pourrait recueillir les objets découverts ainsi que des portraits, tableaux, souvenirs et témoignages relatifs à ces événements.

Cette chapelle pourrait être le lieu d'une exposition explicative de la Virée de Galerne et de l'historique des fouilles, travaux et découvertes faites par l'INRAP.
Les clés de cette chapelle sont en nos mains.
Cependant l'Association n'a pas les moyens suffisants pour aménager et entretenir cette chapelle. 
Aussi, nous faisons appel à la générosité de  toutes personnes qui désireraient s’associer à ce projet.

Cécile Bayle de Jessé,
Présidente de l’Association « Le Mans-Virée de Galerie »

24/04/2016

A propos de l’entretien sur Louis-Grignon de Montfort

         L’interview, que vous avez publiée dans Famille Chrétienne numéro 1797 de fin avril sur le Père de Montfort, est surprenante ; son contenu fera probablement réagir des historiens avertis et de nombreux « vendéens ».
      En effet, s’il est vrai que Louis-Grignon de Montfort n’est pas directement lié à la Guerre de Vendée, puisqu’il est mort en 1716 soit près de 80 ans avant, il n’en reste pas moins que l’étude des évènements qui se sont déroulés avant et pendant la Guerre de Vendée, montrent que la cause majeure du soulèvement est en réaction aux atteintes que la Révolution a mené contre la religion sous toutes ses formes.

23/04/2016

Ossements du Mans : Alain Gérard écarte la chapelle commémorative du Mont des Alouettes

      L’historien Alain Gérard a rendu public ce 22 avril le rapport qui lui avait été commandé par les présidents du Conseil régional des Pays de la Loire et du Conseil départemental de la Vendée ainsi que le maire du Mans, ville où ont été découverts 154 squelettes de victimes des massacres de décembre 1793. A noter que les autorités des Deux-Sèvres, de Loire-Atlantique et du Maine-et-Loire, territoires desquels sont partis des combattants vendéens pour accomplir la campagne d’Outre-Loire, n’ont pas eu le loisir de participer à la désignation d’un historien : Jean-Clément Martin ou Reynald Secher aurait sans doute eu des préconisations différentes, tout autant argumentées. Le rapport de l’anthropologue Elodie Cadot, désignée par les mêmes autorités, est attendu par tous les fidèles de la mémoire vendéenne.
Dieu et le Roi
      Depuis que la mémoire vendéenne existe, soit 220 ans, personne n’a jamais dissocié la religion catholique de l’ordre traditionnel d’exercice du pouvoir en France, pouvoir qui précisément assurait la liberté religieuse. Pendant la guerre de Vendée, les armées étaient « catholiques et royales », les drapeaux affichaient « Dieu et le Roi » ou « Pro Deo, pro Rege, pro Aris ». Aucune ambiguïté. Dès la Restauration, après le départ de Napoléon, les combattants survivants ou leurs familles ont reçu des pensions et des décorations émanant du pouvoir royal. Et la Vendée Militaire s’est couverte de monuments et de calvaires qui ne dissociaient pas ces deux fidélités : la chapelle Charette à Legé, la colonne de Torfou, la statue de Louis XVI au Loroux-Bottereau, le tombeau de Bonchamps à Saint-Florent-le-Vieil. La chapelle du Mont des Alouettes fait partie de cette volonté de commémorer l’épopée des Géants de la Vendée et la cruelle répression des Colonnes infernales, quelques soient la princesse, le préfet ou l’anonyme à l’origine de ces édifications. La Monarchie de Juillet, considérée comme usurpatrice par les Vendéens mis un coup d’arrêt à cette mémoire inscrite dans la pierre.

Et lorsque le Souvenir Vendéen, créé par le Docteur Coubard en 1932 a entrepris la restauration et l’achèvement de la chapelle du Mont des Alouettes en 1962, ses plus sûrs alliés étaient le clergé et les évêques de la Vendée Militaire qui étaient tous présents avec l’abbé de Bellefontaine lors de la bénédiction solennelle de la chapelle, le 28 avril 1968. Le Souvenir Vendéen éditait à cette occasion une très belle plaquette. Personne ne s’y est trompé. Mgr Paty, évêque de Luçon déclarait lors de cette bénédiction : « désormais ce Mémorial achevé avec goût restera un haut-lieu du souvenir et de la prière… Cette colline doit rester un signe pour la Vendée …, qui s’étend sur quatre départements et dont je salue respectueusement les autorités civiles et les évêques qui participent à cette cérémonie ». Aucune allusion à des faits concrets qui se seraient déroulés sur cette colline pendant la guerre si ce n’est le rôle que tenaient les moulins. C’est cet esprit que les promoteurs du projet des Alouettes souhaitent maintenir et développer : Ne pas mentir !

Tous ces officiels et le peuple vendéen qui assistaient à ce grand moment de la mémoire se doutaient-ils qu’en fait ils inauguraient, sous la Ve République, un haut-lieu de la mémoire royaliste, détaché du souvenir des victimes de la guerre de Vendée ! La visite de Léon Daudet ou celle, confidentielle, des Ainés des Capétiens de la branche des Bourbons d’Espagne ne change pas la perception qu’en ont les descendants des Géants : un haut-lieu de la Mémoire vendéenne. On trouverait peut-être, en cherchant bien, la visite d’un prince d’Orléans ou d’un ministre républicain, laïque et franc-maçon, mais la démonstration en serait altérée.
La réconciliation

      Sans leur donner plus d’importance qu’ils le méritent, les réseaux sociaux animés par une petite demi-douzaine d’individus qui s’auto-déclarent compétents, ont mené la danse contre le Mont des Alouettes pendant trois mois. Souvent à la limite de la calomnie, toujours très incomplet dans leurs tentatives de démonstrations, et ignorants des réalités. Le cubage des ossements par exemple est de 10 m3 a fait savoir Elodie Cabot, ils parlent de 100 m3. La chapelle est bâtie sur un remblai, ils sont allés vérifier les courbes géologiques pour annoncer un sous-sol en granit alors qu’ils auraient dû se rendre sur le terrain. On nous annonce sans arrêt les 55% des victimes originaires des Mauges : on veut les listes ! Et on espère la modération sinon la réconciliation.


Sur le linteau  de la porte de la chapelle du Mont-des-Alouettes, l'inscription non équivoque:
1793 La Vendée Fidèle

Le paradoxe est atteint avec le détournement du geste magnifique de Bonchamps, graciant 5000 prisonniers républicains le 18 octobre 1793 à Saint-Florent-le-Vieil. Dans les jalons chronologiques que le rapport en question accole aux sites possibles de l’inhumation des 154 squelettes, on trouve avec surprise entre les 12 et 24 mars 1793 « plusieurs pétitions vendéennes qui font état du caractère populaire du soulèvement et se réclament de la fraternité, de la liberté et de l’égalité » (sic, les documents ne sont pas joints). Puis la libération de 2500 à 4000 républicains à Fontenay le 25 mai 1793. Quel rapport avec Saint-Florent ? Amalgame ou manipulation ?
Mais le comble est atteint par la dernière phrase : « une grâce qui, revendiquée par Haudaudine et David d’Angers, acquiert la dimension d’un pardon et d’une esquisse de réconciliation ». Le pardon qui n’est pas l’oubli,  d’accord, la réconciliation dès le 18 octobre 1793, historiquement non : les massacres du Mans de décembre 1793, les 492 Vendéens fusillé au Marillais puis les autres massacres commis par les colonnes infernales à partir de janvier 1794 faisant des dizaines de milliers de victimes ressemblent à tout sauf à une esquisse de réconciliation. Celle-ci viendra plus tard, bien plus tard quand sera révélée la volonté génocidaire du pouvoir de l’époque car la réconciliation ne peut se faire que sur la vérité. Elle serait totalement accomplie par la reconnaissance des méfaits criminels de la république naissante en Vendée militaire, par ses plus hautes autorités en fonction. 

Revenons aux Alouettes

Aucun des arguments développés dans ce rapport n’a la puissance nécessaire pour mettre à l’écart le projet d’inhumation des squelettes du Mans dans la chapelle du Mont des Alouettes. Elle reste même aux yeux des Vendéens non encartés le lieu idéal, le lieu de la réconciliation. Vox Populi…
Plaque dans la chapelle du Mont des Alouettes
(Photo Henry Renoul)
Le Souvenir Vendéen, soutient-il 
aujourd'hui le projet de M. Alain Gérard, 

membre du conseil d'administration de cette association?..   
Les méchantes langues pourraient dire qu'il y a dans cette histoire un petit air de favoritisme...
Bien entendu dans nos milieux personne ne pourrait croire une chose pareille. (  N.D.L.R. )                                                                                                                                    

Autre question enfin qui intéressera les seuls décisionnaires : qui fait quoi à Saint-Florent-le-Vieil ? Détermination d’un lieu, financement, accord de la commune, de l’Eglise d’Angers… Au Mont des Alouettes, tous ces problèmes d’intendance sont résolus. 

On va peut-être nous demander de renoncer, de disparaître au nom de la réconciliation ?

Henry Renoul





22/04/2016

LES CARTES POSTALES ANCIENNES ET LES GUERRES DE VENDEE VI

Depuis le mois de septembre 2015, nous avons publié régulièrement sur le blog de « Vendée Militaire » une série d’articles que nous poursuivons encore aujourd’hui. Il s’agit du septième et dernier point, mais en réalité du dixième article puisque les points IV et VI ont été respectivement doublé et triplé. L’objectif recherché par cette série est de montrer de quelle manière les cartes postales vendéennes, datant du tout début du XXème siècle, peuvent aider à écrire l’histoire locale et en particulier celle des Guerres de Vendée. 

7 - Les cartes postales anciennes ont permis de faire connaître l’iconographie des Guerres de Vendée :  
Les cartes postales du début du XXème siècle ont été les premières à permettre de faire connaître largement toute les formes d’illustration liées aux guerres de Vendée : les tableaux, les différentes sortes de gravures, ainsi que les vitraux des églises et des chapelles, etc. Elles ont ensuite été relayées dans ce rôle par les livres de plus en plus illustrés, les magazines et les revues des associations de la Mémoire Vendéenne. Les illustrations les plus célèbres sont évidemment les portraits des Généraux Vendéens. 
Les portraits des douze Généraux Vendéens :
A son retour sur le trône en 1815, après l’intermède de la période dite des Cent Jours et la bataille de Waterloo, le Roy Louis XVIII prit la décision de rendre hommage aux Généraux Vendéens ayant combattu pour la royauté et la religion et de leur consacrer une série de douze grands tableaux en pied. Dans cet objectif, il choisit les plus grands noms de la peinture des scènes historiques de l’époque, comme par exemple Jean-Baptiste Paulin-Guérin, Pierre-Narcisse Guérin, Anne-Louis Giraudet-Trioson ou Jean-Baptiste Mauzaisse. Ces peintres, très spécialisés dans un thème qui n’a plus la vogue aujourd’hui, n’ont pas eu la chance que leur célébrité leur survive. La réalisation post mortem de ces portraits fut permise par des miniatures de familles ou des souvenirs de proches. Les premiers portraits furent réalisés dès 1816 (Cathelineau, La Rochejaquelein, Bonchamps, Talmont, etc.). Ils furent donc présentés au Salon de 1817, mais, à notre connaissance, sans recevoir de récompense. Cette manifestation artistique annuelle, qui était déjà une institution, se tenait traditionnellement dans le salon carré du Musée du Louvre, c’est ce qui lui avait d’ailleurs donné son nom. 


 « Le château de Saint Cloud, victime d’un incendie pendant la guerre de 1870, 
a été complètement détruit en 1892 »

Ayant reçu la presque totalité de sa commande, Louis XVIII décida, comme prévu, d’installer les portraits réalisés dans une des résidences royales. Les tableaux furent ainsi positionnés de 1822 à 1830 au château de Saint-Cloud, résidence estivale de la couronne (cf. la carte postale ci-dessus, qui n’est pas vendéenne !). Ils étaient accrochés aux murs du salon dit de Granit. Cette pièce se trouvait à l’angle nord-ouest de l’aile dite de l’Orangerie derrière l’angle droit de la cour d’honneur (visible sur la carte postale ci-dessus). Ils étaient au nombre de douze mais Nicolas Stofflet en avait été écarté, paraît-il, à la demande de la marquise de La Rochejaquelein. On avait représenté à sa place (pour faire le 12ème) Louis-François Perrin comte de Précy (1742-1820), lieutenant colonel de la garde constitutionnelle du Roy. 
Après la révolution dite des Trois Glorieuses en juillet 1830 et l’arrivée du roi des Français Louis-Philippe Ier, celui-ci fit retirer de Saint-Cloud ces portraits symboles de la Royauté légitimiste. Ils furent alors logiquement déposés aux réserves du garde-meuble royal jusqu’à la date approximative de 1835. En effet de 1832 à 1837, le roi fit aménager un grand musée historique dans les locaux même du château de Versailles. On y transporta donc ces cadres parce qu’ils étaient parfaitement en rapport avec le sujet. Malheureusement, le musée étant consacré « A toutes les Gloires de la France », ces tableaux représentaient déjà la partie honteuse et cachée de notre histoire nationale. Les toiles ne furent donc pas exposées à Versailles mais rejoignirent simplement les réserves de ce musée. Toutefois, elles furent occasionnellement prêtées pour des expositions temporaires et en particulier dans l’ouest de la France. Et c’est à l’occasion d’une de ces sorties, dont la date exacte et le lieu précis ne nous sont pas connus, qu’elles furent photographiées pour la première fois dans les dernières années du XIXème siècle et éditées en 1900 par Lucien Amiaud à La Roche-sur-Yon. Nous avons d’ailleurs eu plusieurs fois l’occasion de parler de celui-ci dans les articles précédents.
C’est en 1914 que le musée de Cholet en Maine-et-Loire signa une convention de dépôt avec le château de Versailles et exposa les tableaux. Après l’ouverture en 1977 du nouveau musée consacré essentiellement aux Guerres de Vendée et situé au N° 27 de l’avenue de l’Abreuvoir, ils ont été particulièrement mis en valeur dans une nouvelle salle dite des Généraux. 



Cette seconde carte postale est précisément l’une de celles éditées par Lucien Amiaud. Elle se présente sous la forme dite « précurseur » (avant fin 1903) avec l’adresse seule au verso et la correspondance au recto cohabitant avec une illustration de taille forcément réduite. Lucien Amiaud a montré, à cette occasion, un particulier attachement à la cause vendéenne et ceci à une date où il s’agissait quasiment d’une acte militant. Notons pour l’anecdote qu’en 1900 le papier photographique venait tout juste de ne plus porter au verso l’inscription « République Française », ce qui évitait aux royalistes de l’époque de coller le timbre précisément sur le mot République pour le dissimuler. En revanche , ils continuaient à placer les timbres à l’effigie de Marianne la tête en bas pour marquer leur absence de respect pour la « gueuse ». 
Le cliché portant le N° 241 représente Jacques, Florent, Maurice Gigost (ou Guibault) marquis d’ELBEE (1752-1794) Généralissime des Armées Vendéennes le 19 juillet 1793. Atteint de 14 blessures à la bataille de Cholet, il se réfugia dans l’île de Noirmoutier où il fut capturé et fusillé le 7 janvier 1794. Sur le portrait, comme la presque totalité de ses confrères, il est représenté les armes à la main, légèrement blessé et portant une ceinture blanche. Le tableau a été terminé en 1827 par Jean-Baptiste Paulin-Guérin. Lucien Amiaud a aussi édité : au N°237 Lescure, au N° 238 Suzannet, au N° 239 Charrette, au N° 240 Cadoudal, au N° 241 d’Elbée, au N° 242 Frotté, au N° 243 La Rochejaquelein Henri, au N° 244 Bonchamps, au N° 245 Talmont, au N° 246 Stofflet, au N° 247 Cathelineau et au N° 248 La Rochejaquelein Louis. Il a donc ainsi enlevé Précy pour rétablir Stofflet, en utilisant une gravure du milieu du XIXème siècle. Il classe en outre les Généraux sans ordre apparent, ni alphabétique, ni chronologique, ni géographique ! 



En juillet 1903, Lucien Amiaud se marie, quitte La Roche-sur-Yon et s’installe aux Sables d’Olonne. Il va désormais se consacrer largement aux activités touristiques de la station balnéaire en produisant de très nombreuses photos, mais de moindre intérêt. Il décide l’année suivante de vendre ses anciennes plaques de verre portant sur le haut bocage vendéen à ses collègues Eugène Poupin de Mortagne-sur-Sèvre et Armand Robin de Fontenay-le-Comte. Les douze clichés des Généraux Vendéens, en ce qui les concernent, sont cédés à un de ses confrères des Sables d’Olonne Victor Marsault (1 place de l’église). Ce dernier va donc les rééditer vers 1905, à son nom, mais en plein format. Il conserve les initiales de son prédécesseur (L. A), ainsi que l’ordre arbitraire des portraits et la numérotation. Ainsi le cliché ci-dessus, légendé à l’origine « Photogravure L Amiaud Roche-s-Yon – N° 247 », est devenu désormais « V Marsault, édit, Les Sables d’Olonne – L.A – N° 247 »
Ce portait, que l’on aurait pu s’attendre à trouver légitimement en première position, représente Jacques CATHELINEAU, voiturier et colporteur, père de cinq enfants (1759-1793). Il s’était fait tout de suite remarquer dans sa paroisse du Pin-en-Mauges et prenant la tête des processions réclamant le retour des prêtres réfractaires. Le 13 mars 1793, le soir même du début de l’insurrection, les jeunes vinrent lui demander de se mettre à leur tête. Son autorité, sa modestie et sa foi (« Le Saint de l’Anjou ») le conduisirent à être élu le tout premier Généralissime de l’Armée Catholique et Royale le 9 juin. Mortellement blessé lors de l’échec de l’attaque de Nantes le 29 juin, il mourut à Saint-Florent-le-Vieil le 14 juillet 1793. Ses descendants ont été anoblis par le Roy Louis XVIII. 



A son tour, l’imprimerie Freulon de Beaupréau s’est intéressée aux douze tableaux des Généraux Vendéens et les a publiés en cartes postales. Comme nous ne connaissons pas suffisamment l’œuvre de ce photographe hors du département de la Vendée, nous ne sommes pas en mesure de préciser en quelle année. Sa démarche est totalement indépendante de celle de Lucien Amiaud, s’il conserve les mêmes (sans Précy mais avec Stofflet), il les classe par ordre alphabétique du N° 613 (Bonchamp) au N° 624 (Talmont). Il nous apparaît vraisemblable qu’il aurait pu les photographier en 1914 à leur arrivée à Cholet.
La carte postale reproduite ci-dessus porte donc le N° 621. Elle représente Louis-Marie de Salges marquis de LESCURE (1766-1793). Appartenant à la noblesse de cour, il quitte Paris à la chute de la monarchie et rentre dans la région de Bressuire. Il est emprisonné comme suspect et libéré par les Vendéens. Il les suit et en devient un chef vénéré par ses convictions religieuses (« le Saint du Poitou »). Il est grièvement blessé le 15 octobre 1793 au château de la Tremblaye près de Cholet. Il suit néanmoins l’armée pour la virée de Galerne, transporté dans un chariot. Il meurt le 4 novembre près de Fougères. Le tableau a été peint en 1818 par Robert-Jacques Faust-Lefèvre. On peut y reconnaître en arrière plan des soldats à genoux autour d’un calvaire, scène dont un extrait sert de logo à l’association « Vendée Militaire ». 



Après la période de l’âge d’or des cartes postales, des photographies de tableaux des Généraux Vendéens continueront à être publiées entre les deux guerres, en particulier par des éditeurs nantais. L’arrivée des cartes postales en couleur allait redonner un nouvel intérêt à cette publication à partir de 1960 environ. Cette fois-ci, ce sont les établissements Artaud Frères à Nantes qui devaient prendre le relai. On édita également des séries de gravures de plus grand format (45 x 60 cm) qui ont toujours du succès.
Le document ci-dessus représente Henri du Vergier comte de LA ROCHEJAQUELEIN (1772-1794). Sous-lieutenant de cavalerie, il s’engage auprès des jeunes paysans venus le chercher à son château de la Durbelière et leur répond « Si j’avance suivez-moi, si je recule tuez-moi, si je meurs vengez-moi ». Il est à son tour nommé généralissime de l’Armée Catholique et Royale en octobre 1793. Il participe activement à toute la virée de Galerne mais réussit à repasser la Loire et à rentrer dans les Mauges. Il est tué par hasard sur la route de Nuaillé en 1794. Le tableau a été peint en 1816 par Pierre-Narcisse Guérin. 

Chantonnay, le 13 avril 2016
          Maurice BEDON


19/04/2016

Dinan, 18 avril 2016 : conférence du président de la Vendée Militaire sur le comte de Chambord




La trilogie vendéenne de Juliette Chaux-Mazé


Juliette Chaux-Mazé, écrivain et dessinatrice, vient de faire paraître le premier tome d’une trilogie historique semi-graphique « Bleu rêve ». Très documenté historiquement (conseils du Centre Vendéen de recherches Historiques et du musée d’Art et d’Histoire de Cholet entre autres), ce roman s’adresse aux jeunes adultes et adultes. L’originalité tient à ce que certains passages sont dessinés d’où le terme de semi-graphique.

Passionnée de la période révolutionnaire et notamment de la guerre de Vendée, Juliette Chaux-Mazé a mené de nombreuses recherches au niveau des faits, personnages historiques, qu’au niveau iconographique pour offrir au lecteur une vision réaliste et exacte de cette fin de XVIIIe.


Extrait du courrier de l'Ouest du 19 avril 2016 

02/04/2016

Réaction de Dominique Souchet après l’émission de FR3 le 29 mars 2016






« Simple remarque : la chapelle du Mont des Alouettes n'est pas un " monument ". C'est, comme son nom l'indique , une chapelle. Et une chapelle ne peut être ni royaliste ni républicaine. Ces catégories lui sont étrangères. Une chapelle est catholique , orthodoxe , baptiste ...

Une chapelle catholique constitue évidemment le lieu idéal pour donner une sépulture chrétienne à ceux qui ont pris le risque de perdre leur vie pour garder la liberté de professer cette foi.

Et si les ossements de quelques uns de leurs massacreurs se sont mêlés à ceux des combattants vendéens et de leurs familles, cela permettra aux visiteurs de prier aussi pour le salut des bourreaux».

Dominique Souchet
Ancien député de la Vendée

01/04/2016

Les restes des victimes du Mans (suite)

Réaction du Forum citoyen des Herbiers :
Ouest-France - 31 mars 2016
En revanche :
Ouest-France - 1er avril 2016