23/07/2015

Chez nos amis carlistes

Drapeau vendéen à côté de drapeaux carlistes
             "Sulpi", membre d'honneur de la Vendée Militaire, nous adresse quelques photos d'une manifestation carliste en Espagne. Les deux drapeaux vendéens que certains d'entre nous avaient offerts à nos amis espagnols furent mis à l'honneur ce jour-là.
          Merci à Sulpi et à ses amis. Nous aurons probablement le plaisir de les revoir le 17 octobre lors de notre journée vendéenne.
Nos amis carlistes - Sulpi, Gilberto, .... - posent devant le grand drapeau de la Vendée Militaire


Sulpi prononce son discours
Sulpi devant lui et à droite le drapeau de la Vendée Militaire

Notre drapeau à l'honneur 
Sulpi en conversation avec une recrue


Une partie de l'assistance




20/07/2015

Botanique royaliste : La poire Duchesse d'Angoulême

            Il n'est pas inintéressant de connaître les raisons qui ont fait qu'un fruit ou qu'une fleur porte le nom d'un prince, d'une princesse de la Maison de France ou d'un personnage de notre histoire.
         Une recherche sur ce sujet, menée systématiquement, permettrait une autre approche originale et amusante, de l'histoire de la fidélité, parfois à géométrie variable... Pourquoi a t'on baptisé Comtesse de Chambord cette variété à fleur blanche du chrysanthème frutescent(1)? Pourquoi a-t'on nommé telle poire Duchesse de Bordeaux (sic), telle autre Duchesse de Berry ? Dans quelles régions baptisait-on le plus souvent, avec les noms des princes et princesses de la Maison de France, les obtentions de l'horticulture et de l'arboriculture fruitière ? Sujet sans doute léger, mais passionnant et qui intéressera un jour un chercheur.
             Je voudrais aujourd'hui raconter, brièvement, l'histoire d'une poire toujours célèbre dans le monde de l'arboriculture : la Duchesse ou Duchesse d'Angoulême.

D'abord la poire des Eparonnais

             Depuis 1810 jusqu'en 1820, les pépiniéristes angevins cultivaient une variété de poire de grande qualité qu'ils nommaient poire des Eparonnais du nom d'une ferme située à Cherré où le pied-mère de ce poirier avait poussé spontanément.
              Les Eparonnais - ou Eparonnay, selon C. Port (2) - dépendaient des Briottière (château de la famille de La Forest d'Armaillé, en Champigné), et étaient exploités par la famille Féron qui en devint par la suite propriétaire. Si l'on en croit la comtesse d'Armaillé (née Ségur), le pied-mère poussait au seuil de la chaumière de Feron, alors jeune métayer et ancien soldat de l'armée catholique et royale de la rive droite de la Loire.
        La naissance de ce poirier, raconte Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière (président de la Société d'Horticulture d'Angers de 1838 à 1858, l'un des obtenteurs, avec le jardinier Dhommée, de la poire fameuse, La Doyenné du Comice) remontait "à un temps qu'il serait difficile de pouvoir préciser, mais que l'on peut croire fort reculé, si l'on fait attention à la grosseur et à la taille élevée de cet arbre, tellement grand pour un poirier qu'on le prendrait pour un petit chêne, si toutefois le port qui lui est propre ne venait rompre l'illusion. La caducité de ce poirier se faisait remarquer depuis un certain nombre d'années, et en 1863 nous apprîmes que l'année précédente il avait cessé d'exister" (3).
        André Leroy, le célèbre pomologue angevin, concluait de l'observation de Millet que le sauvageon des Eparonnais "comptait bien une centaine d'années lorsqu'en 1862 il mourut de vieillesse" (4).

Anne-Pierre Audusson
     Ce poirier aurait pu faire, dans le plus profond anonyma, le délice exclusif de la famille Feron et d'Armaillé. Or, en 1809, Anne-Ierre Audusson, horticulteur à Angers, remarqua ce poirier "dont les fruits étaient aussi bons que beaux". Bien sûr, en bon pépiniériste, M. Audusson pensa immédiatement à multiplier ce poirier. C'est pourquoi il sollicita et obtint de M. Louis-Germain-René de La Forest d'Armaillé, maire de Cherré en 1813, époux de Charlotte de Macklot, l'autorisation de prélever des greffons sur ce fameux sauvageon. Dès 1812, Audusson livrait au commerce cette nouvelle variété, après l'avoir nommée "Poire des Eparonnais", dénomination qu'elle gardera jusqu'en 1820 (5).
       La famille Audusson n'existe plus à Angers. Seul le nom de rue, dédié à Pierre-Anne, situé dans le quartier l'Etanduère, vers "terre noire" où il possédait des terrains, rappelle aux angevins le souvenir du pépiniériste qui avait mis au point une technique agricole de la taille (6).
      Fils de Jacques, jardinier, né à Précigné, et de Marguerite Hardouin, de la paroisse de Saint-Vincent-du-Lude, Anne-Pierre Audusson était né à Angers, paroisse Saint-Martin, le 24 décembre 1769 (7).
        Devenu lui aussi jardinier, il demeurait Cour Philadelphie (avant la Révolution Cour Saint-Laud), lorsqu'il épousa, le 20 frimaire an 7 (10 décembre 1798), Louise-Mathurine Fourier, née paroisse de la Trinité, le 15 juin 1777, fille de Nicolas, né à Rochefort-sur-Loire, et de Marie Sigogne, née à Blaison.
             Au mariage assistait Jacques-Paul Audusson, frère du marié, commissaire de police, 32 ans, demeurant Cour Philadelphie (8). De cette union naquirent au moins cinq enfants : Alphonse-Adolphe, pépiniériste rue Château-Gontier puis rue des Ponts-de-Cé; Alexis; Napoléon-Joseph, marchand-épicier, faubourg Saint-Laud à Angers; Eugène-Jacques, propriétaire, et Louis-Jean-Baptiste. Tous demeuraient à Angers (9). Anne-Pierre Audusson mourut le 3 février 1845, boulevard des lys à Angers. Son acte de décès le qualifie de "directeur du jardin modèle de la Société d'Agriculture d'Angers".

    Politiquement, Pierre-Anne Audusson n'était pas très bien fixé... Sous le premier Empire, il donne à l'un de ses fils le prénom de Napoléon-Joseph, mais sous la Restauration, en 1820, il n'hésite pas à solliciter la duchesse d'Angoulême....

      En effet, cette année-là, Audusson fit offrir à la duchesse d'Angoulême une corbeille de ses délicieuses poires des Eparonnais, et lui demanda par la même occasion, l'autorisation de propager cette poire sous le nom de l'auguste princesse. La réponse ne se fit pas attendre. Le 16 octobre 1820, Th. Charlet, secrétaire des commandements et trésorier général de Madame, duchesse d'Angoulême, écrivait à M. Audusson père, jardinier pépiniériste, faubourg Saint-Laud à Angers :
     "Monsieur, Son Altesse Royale, Madame, duchesse d'Angoulême, a reçu le panier de poires que vous lui avez envoyé. C'est avec plaisir que je vous annonce que cette princesse a bien voulu vous accorder l'autorisation que vous lui avez demandée, de donner à cette espèce de poires le nom de Madame la duchesse d'Angoulême."
     Et post-scriptum : "J'ajouterai, Monsieur, que Madame a trouvé vos poires excellentes."
                 Cinq semaines plus tard, le jardinier Audusson expédiait à Paris, pour y être plantés dans l'un des jardins de la couronne, six poiriers Duchesse d'Angoulême. Le 13 décembre Charlet lui accusait réception de son envoi :
"Monsieur, j'ai reçu les six poiriers que vous m'avez adressés pour Son Altesse Royale, Madame, duchesse d'Angoulême; je me suis empressé, d'après vos désirs, de les remettre à cette princesse qui m'a chargé, Monsieur, de vous remercier en son nom, de cet envoi. Recevez, ...etc." (10).
        Malgré ses certificats d'authenticité (conservés au XIXéme s. dans la famille Audusson), l'origine de cette poire fut en vain contestée. Ainsi, la Société d'Horticulture de Paris  insérait dans ses annales un certificat dont les affirmations, erronées en partie, allaient jusqu'à déposséder de ses droits le promoteurs et parrain de son fruit.

Cette poire angevine, a connu, et connaît encore un succès considérable. Il existe également une poire Duchesse d'Angoulême panachée, variété obtenue, vers 1840, par André Leroy. Elle figure au catalogue de sa pépinière en 1846 (p.18).

D'autres versions 
    Cependant, il existe une autre version de cette histoire rapportée par la comtesse d'Armaillé, née Ségur, dans son merveilleux livre de souvenirs, Quand on savait vivre heureux, publié par la comtesse Jean de Pange (Paris, Plon, 1934, pp. 143 et s.). Cette version elle l'avait entendue aux Briottières (en Champigné chez ses beaux-parents) de la bouche même de ce "père Feron" qui s'était "bien battu durant la grande guerre vendéenne."
    En 1817, le père Feron était alors jeune métayer aux Eparonnais dans la commune de Cherré. Il s'avisa " de couper un vieux poirier à moitié mort comme on coupe les émousses. Cet arbre se trouvait au seuil de sa chaumière et la famille y tenait, je ne sais pour quel souvenir. L'année suivante, de nombreux rameaux s'élevèrent du tronc et produisirent de si magnifiques poires que madame d'Armaillé" - propriétaire des Briottières - "crut devoir en adresser un envoi à Madame la duchesse d'Angoulême. La sainte princesse déclara n'en n'avoir jamais mangé d'aussi parfaite et permis que son nom fut donné à la nouvelle espèce.".
    Selon une autre version, lors du passage de la duchesse d'Angoulême à Angers, du 21 au 23 septembre 1823, on lui offrit "une magnifique poire, née "spontanément" dans le jardin "d'une métairie de la paroisse de Cherré." On pria la fille de Louis XVI de lui donner un nom : "Eh bien, dit-elle, appelez-là la duchesse d'Angoulême" (Abbé Deniau, Saint-Macaire, t. VI, p.472, note).

 Reste à dire qu'il existe une autre poire la Cherroise, trouvée sur le territoire de la paroisse de Cherré. Elle fut propagée à partir de 1848.

D. Lambert de La Douasnerie

Notes

1 - Le bon jardinier. Encyclopédie Horticole, 132e édition, Paris, La Masion Rustique (Flammarion, 1964, t.II, p.1067.
2 - C. Port, Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, t.II, Paris/A,ngers, 1876, p.106.
3 - Millet de La Turtaudière, l'Indicateur de Maine-et-Loire, t.II, Angers, 1865, p.445. Voir aussi dans l'Album de planche la n°44. La Turtaudière est un logis situé à Pommerieux (Mayenne) qui, après les Millet, devint la propriété du prince de Léon.
4 - André Leroy, Dictionnaire de pomologie contenant l'histoire, la description, la figure des fruits anciens et des fruits modernes, t.II (Poires), Paris, 1869, pp.98 et s.
5 - Ibid.
6 - Jacques Saillot, Dictionnaire des rues d'Angers, t.1, Angers, Philippe Petit, 1975, p.47.
7 - AD M et L. 6E7/81 (acte du 25 décembre 1769)
8 - AD de M. et L. 6E/307.
9 - AD de M. et L. Série Q déclarations des mutations par décès (Angers, 19 mars 1845).
10 - André Leroy, op.cit. 

16/07/2015

Savoir 112 est paru !

               Les premiers numéros seront envoyés demain matin, les derniers partiront au plus tard mercredi. Vous pouvez, dès maintenant, feuilleter le n°112 en cliquant sur l'image ci-dessous.

http://fr.calameo.com/read/002592109994d25b5d213
Pour feuilleter, cliquez sur l'image

01/07/2015

Encore une vidéo sur la journée du 20 juin à Rocheservière

               Le célèbre Franck Camus, plus encore connu sous le nom de Franck le chouan, l'un des animateurs des Cœurs de Chouans, nous adresse aujourd'hui cette très belle et très rafraichissante vidéo de notre journée de Rocheservière.
      Grand merci à lui et à toute son équipe : La merveilleuse Véronique et son mari, Pascal, les Guibourd et leurs enfants, sans oublier l'extraordinaire "Fifi".
          Que ceux que nous aurions pu oublier nous pardonnent...

     Vous nous avez épatés et enthousiasmés. Comme vous, nous attendons l'occasion de vous revoir. Peut-être dès le mois d'octobre...