M. l'abbé Henri de Kersabiec nous demande de publier sa lettre ouverte sur notre blog. Nous n'avons pas hésité un seul instant à diffuser ce document. Nous espérons que vous serez nombreux à le partager.
Monsieur le Président,
veuillez trouver ci-joint un film * qui vous présentera mieux que je ne saurais le faire le drame qu’ont enduré les populations catholiques du sud de la Loire en Anjou, en Vendée et en Poitou lors de la Terreur révolutionnaire de 1794.
Je ne suis qu’un simple curé de campagne, dans le diocèse d’Angers, et pourtant je m’adresse à vous parce que cela fait plus de deux cents ans que les descendants de ces persécutés attendent que la République reconnaisse le génocide qu’elle a commandité ici. Plus de deux cent mille « Vendéens » ont été exterminés au cours de la guerre de Vendée et lors de l’extermination de masse menée par les colonnes infernales du général Turreau sur ordre de la Convention. Depuis Michelet, les manuels d’histoire officiels taisent ce génocide. Il faut que cesse cette injustice.
Le 16 janvier 2013, un an après le vote de la loi reconnaissant le génocide arménien adoptée le 23 janvier 2012, sept députés déposèrent une proposition de loi pour que l’Assemblée nationale reconnaisse enfin le génocide vendéen. L’été passa, et ce projet fut enterré. Les négateurs avaient encore gagné.
Monsieur le Président, puissiez-vous rendre justice à tous ces catholiques – prêtres, religieux, laïcs, hommes, femmes et enfants – qui furent guillotinés, noyés, fusillés et découpés en morceaux parce qu’ils voulaient défendre leur liberté de culte. Ce dont témoignent les procès-verbaux de toutes les condamnations à mort prononcées par les tribunaux révolutionnaires et les commissions militaires de l’époque. Le crime de tous ces hommes et ces femmes fut de croire en Dieu et d’avoir voulu poursuivre les actes de leur vie chrétienne. La Vendée et les Mauges angevines comptent des Oradour-sur-Glane tous les cinq kilomètres. Partout, des monuments de la Mémoire rappellent les noms de toutes ces victimes innocentes. L’Église en a béatifié plusieurs dizaines comme martyrs de la foi. Le mémorial des Lucs-sur-Boulogne, en Vendée, raconte ce long chemin de croix. Le grand Alexandre Soljenitsyne, en inaugurant celui-ci, affirma que la Terreur révolutionnaire française fut le modèle de tous les crimes de masse des régimes totalitaires du vingtième siècle.
Monsieur le Président, puissiez-vous rendre justice aux catholiques de France ! Ils ont connu en Vendée, en 1794, une persécution sanglante planifiée par le gouvernement révolutionnaire français qui visait à l’extermination de tout un peuple. Ayez à cœur de mettre fin au mémoricide que subissent depuis trop longtemps les martyrs vendéens en faisant voter une loi qui reconnaisse ce génocide franco-français. Elle comporterait cet unique article : « La République française reconnaît le génocide vendéen de 1793-1794 ».
Veillez croire, monsieur le Président, en mes sentiments respectueux et dévoués,
Abbé Henri de Kersabiec