Trois semaines nous séparent de la journée consacrée à Sophie Boulloys, le 17 octobre, à Saint-Christophe-du-Bois. Héroïne locale de l'épopée vendéenne, Sophie Boulloys ainsi que sa famille n'ont jamais fait l'objet d'une étude approfondie. L'absence de documents empêcherait l'aboutissement d'un tel projet. Sophie est surtout connue pour sa charité. A Saint-Christophe-du-Bois où elle était née on la surnommait « La Mère des Pauvres ». On la connaît aussi pour avoir été l'épouse d'un personnage nanti de quatre prénoms inhabituels commençant tous par la lettre L : Lin-Loup-Lô-Luc Barré.
Un républicain modéré
Né à Chartres, le 8 août 1773, étudiant en droit puis greffier de justice de paix à Angers en 1793, il s'engagea et devint sergent-major, quartier-maître. Plus tard, il sera nommé, par le représentant Bodin, commissaire des guerres au quartier général de la division des côtes de Cherbourg jusqu’au 12 janvier 1797. De retour à la vie civile, il s'installa en plein pays insurgé et devint commissaire du Directoire près de l'administration cantonale de Jallais... On le disait modéré et il le fut effectivement au moment de l'arrestation du vicaire réfractaire, Mathurin Abaffour. A l'annonce de la reprise d'armes de 1799, il eut peur et se réfugia à Angers.
Lin-Loup-Lô-Luc Barré |
Premier sous-préfet de Beaupréau
Il joua un rôle très important lors de la pacification de Montfaucon (18 janvier 1800). En récompense de ses bons et loyaux services, il devint, le 22 mai 1800, le premier sous-préfet de Beaupréau (son installation eut lieu le 5 juin suivant), jusqu'au 19 mai 1814, date à laquelle la Première Restauration (5 avril 1814 au 20 mars 1815), le suspendra de ses fonctions. Cependant la Monarchie le gardera à son service puisque, le 3 novembre 1814, elle le nommera secrétaire général d'Eure-et-Loir (son père avait occupé cette fonction dans ce même département en 1797). Le 24 février 1819 il devint sous-préfet de Châteaubriant qu'il abandonnera en 1822.