Courrier de l'Ouest, 27 décembre 2019 |
30/12/2019
24/12/2019
Vœux
Le président et le conseil d'administration de la Vendée Militaire vous souhaitent un saint joyeux Noël et une bonne et heureuse année 2020 au cours de laquelle nous n'oublierons pas le rappel à Dieu de Monseigneur le duc de Berry (1778-1820), de Sébastien Jacques Cady (1754-1820) et de la naissance de Monseigneur le duc de Bordeaux (1820-1883).
21/12/2019
Le dernier numéro du Souvenir Catholique en Languedoc vient de paraître
L'excellente feuille publiée par l'association Père Salem-Carrière vient de publier le n°57 du Souvenir catholique en Languedoc. Au sommaire nous vous recommandons un très intéressant article L'insurrection catholique et royale de 1799 en Midi-Pyrénées, avec l'échec de Toulouse et la bataille de Montréjeau.
Association du Père Salem-Carrière, 379 route de Candillargues, 34 130 Mudaison
Un nouveau guide sur les guerres de Vendée avec une préface de Nicolas de Villiers
Depuis deux siècles, l’épopée vendéenne et sa répression génocidaire ont suscité une impressionnante quantité d’écrits, de la monographie d’historiens locaux aux ouvrages d’historiens universitaires et jusqu’au romanciers puisant dans l’histoire la matière de leurs intrigues. On trouve dans une bibliothèque vendéenne complète des textes sublimes et des comptes rendus ennuyeux, du panache et de la douleur.
Parmi les derniers parus, « Au cœur de la Guerre de Vendée : Hauts-lieux et grandes figures » propose au fil de l’histoire une quasi méditation humaine qui se joue du calendrier puisque l’auteur, Paul Bridier, vendéen des Deux-Sèvres, fait de nombreuses références à la mémoire vendéenne, particulièrement celle mise en valeur au Puy du Fou. C’est d’ailleurs Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, qui signe une préface engagée dans laquelle il n’évite ni le terme « génocide » ni « la Terreur, prolongement inéluctable de toute révolution ». Les deux auteurs citent d’ailleurs Soljenitsyne, l’immense russe qui a magnifié le bicentenaire vendéen, le 25 septembre 1993 aux Lucs-sur-Boulogne.
Si les grands généraux et chefs vendéens des Mauges, du Bressuirais et de la Vendée départementale sont racontés avec chaleur, les hauts-lieux sont moins présents. Rien sur le Pays de Retz et les paydrets de Charette, rien sur les gâs du Loroux, grenadiers de Charette. En une centaine de pages très largement illustrée de gravures anciennes, de peintures, de reproductions de vitraux et de scènes de la cinéscénie du Puy du Fou ou du Dernier Panache, Paul Bridier raconte en sept chapitres aux titres évocateurs la Vendée militaire dans sa grandeur, dans sa geste de civilisation, dans sa réponse à la sommation vitale d’un peuple qui ne veut pas mourir, qui ne veut ni de la révolution, ni de ses principes : L’étincelle aux cœurs, La Vendée en armes, L’épopée des Géants, La victoire des vaincus, Les Hussards de la mort, Le mystère des Saints Innocents et Le Dernier Panache. Un programme de lecture au sommet de la réflexion de l’auteur qui l’accompagne d’une plume élégante et inspirée !
Particularité originale : tous les textes sont traduits en anglais ce qui fait entrer cet ouvrage au niveau des récits accessibles au plus grand nombre !
Henry Renoul
Au cœur de la Guerre de Vendée
Paul Bridier
Éditions Beaufort
19,90 Euros
18/12/2019
Extrait de la revue Savoir n°128-129-130
En attendant de recevoir la revue vous pouvez en découvrir quelques pages
en clinquant sur la couverture
Cliquez sur l'image pour lire un extrait de cette revue de 144 pages |
17/12/2019
Obsèques de Jean de Viguerie le 20 décembre
La messe de Requiem pour le repos de l’âme du professeur Jean de Viguerie sera célébrée Le vendredi 20 décembre 2019 à 15 h 30, par l’abbé Daniel Séguy (selon la forme extraordinaire du rite romain), En l’église de Verlhac-Tescou (Tarn-et-Garonne)
16/12/2019
Le rappel à Dieu d'un grand historien français : Jean de Viguerie
12/12/2019
Savoir 128-129-130 chez l'imprimeur. Un scoop vous attend dans ce numéro. L'histoire de Catherine, la soeur de Nicolas Stofflet, devenue comtesse de Sermoise. Elle était jusqu'à aujourd'hui inconnue des historiens et des généalogistes.
Savoir 128-129-130 vient de partir chez l'imprimeur, nous devrions le recevoir à Ingrandes, le 23 décembre, vous l'aurez donc dans vos boites pour la fin de l'année. Un numéro de 144 pages soit l'équivalent de 3 numéros de 48 pages. Le prochain numéro, le 131, sortira début mars 2020.
Nous prions nos lecteurs de nous excuser pour le retard et nous leur souhaitons une prochaine et passionnante lecture du numéro qui va paraître dans quelques jours.
Au sommaire du 128-129-130 de Savoir de 144 pages :
Après l'éditorial d'Henry Renoul, vous retrouverez, Dominique Lambert de La Douasnerie pour la suite et la fin de son article consacré à l'histoire de la fidélité. Sophie Lambert de La Douasnerie, signe un article très fouillé de 50 pages sur Catherine, la sœur de Nicolas Stofflet. Cette sœur retrouvée était inconnue du grand public et des historiens jusqu'à aujourd'hui. Une découverte ahurissante qui ne passera pas inaperçue en Vendée. Elle deviendra comtesse de Sermoise. Eric Guyot, avocat à la cour, nous offre un splendide article sur Richard-Duplessis. Wilfrid Paquiet nous livre la fin de son article sur La Restauration ou le retour du bonheur. Enfin vous trouverez des pages concernant quelques livres nouveaux sur les guerres de l'Ouest en particulier un ouvrage en souscription aux éditions Pays & Terroirs.
Pour ceux qui ne sont pas adhérents à la Vendée Militaire, mais qui souhaiteraient acquérir ce numéro, ils peuvent se le procurer auprès de la Vendée Militaire au prix de 25 euros port compris.
Rappelons que l'abonnement annuel à la revue Savoir (quatre numéros par an) est à partir de 34€
Vendée Militaire
2 avenue de la gare
49 123 Ingrandes le Fresne sur Loire
Tel : 02 41 39 25 36
08/12/2019
Le rappel à Dieu de Serge Husson maire de Bathélémont-lès-Bauzemont
C' est par notre ami Babeth, notre correspondante de lunéville, que nous venons d'apprendre le décès de Serge Husson, 75 ans, maire de Bathelémont-lès-Bauzemont. Il avait beaucoup fait pour sa commune et ses administrés. Il n'avait pas oublié son compatriote Stofflet et avait donné le nom de ce général à une association qui s'occupait de l'histoire du pays. La collection de la revue de cette association est intéressante à consulter pour l'histoire de ce général. M Serge Husson avait aussi rendu hommage au quatrième généralissime de la grande armée catholique et royale en lui élevant un monument à Bathélemont-lès-Bauzemont. Monument inspiré de la fontaine de Stofflet à Maulévrier. Je n'oublierai pas l'accueil très courtois, qu'il m'avait réservé lors de ma conférence à Bathelémont-lès-Bauzemont. Serge Husson, très dévoué à sa commune, envisageait de se représenter aux prochaines élections municipales. Dieu en a décidé autrement. Nous prierons pour lui.
D.L.
28/11/2019
Génocide vendéen suite
Demain jeudi 28 novembre, l’Assemblée nationale discutera d’une Proposition de loi tendant à améliorer la lisibilité du droit par l’abrogation de lois obsolètes
Le texte adopté en Commission des lois a rejeté des amendements déposés par le député Emmanuelle Ménard. On se demande pourquoi. Elle propose d’abroger
- la loi des 19 et 20 mars 1793
- Le décret du 1er août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de Vendée, dit « loi d’anéantissement de la Vendée »
- La loi du 1er octobre 1793, dite « loi d’extermination »
Elle explique que le premier article de la loi des 19 et 20 mars 1793 dispose que :
« Ceux qui sont ou seront prévenus d’avoir pris part aux révoltes ou émeutes contre-révolutionnaires qui ont éclaté ou qui éclateraient à l’époque du recrutement dans les différents départements de la République, et ceux qui auraient pris ou prendraient la cocarde blanche ou tout autre signe de rébellion, sont hors de la loi ; en conséquence, ils ne peuvent profiter des dispositions des décrets concernant la procédure criminelle, et l’institution des jurés. »
Le député explique :
Ainsi, cette loi, du 19 mars 1793, a déclaré hors-la-loi tous ceux qui s’opposaient à la levée en masse ordonnée par la Convention, qui participaient aux rassemblements en s’y opposant ou qui arboraient un signe de refus d’obéissance (avec le port de la cocarde blanche ou du « Sacré-Cœur », emblème des révoltés).
Aucune protection légale n’a été accordée à ces personnes, qu’il s’agisse de la Convention des droits de l’homme proclamée en 1789 ou des lois ou des coutumes de la guerre. Au contraire, ces dernières ont été systématiquement violées par les troupes aux ordres de la Convention qui n’ont fait aucun prisonnier. Les blessés ont, quant à eux, été pourchassés et tués jusque dans les hôpitaux. Des promesses de reddition honorable ou d’amnistie ont été faites puis trahies.
Extrait du Salon Beige - 27 novembre 2019
27/11/2019
La Tourlandry, le 30 novembre 2019
La continuité royaliste en France après la mort du comte de Chambord,
A l'initiative de l'A.V.P.L. - Association pour la Valorisation du Patrimoine Landoricien - Dominique Lambert, président-fondateur de la Vendée Militaire, animera une conférence sur le thème : Les derniers jours et la mort du comte de Chambord (1883), et la continuité royaliste en France. L'exemple de l'Anjou.
Salle paroissiale à partir de 17h00. Entrée gratuite.
25/11/2019
A lire le soir au coin du feu
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Encore deux nouveautés aux éditions de la Chouette de Vendée
Maurice Bedon, l’intarissable et talentueux historien de la région de Chantonnay nous livre encore deux ouvrages de grande qualité. D’abord la nouvelle édition du t.II (revue et augmentée) de son livre sur le canton de Chantonnay. Enfin il nous offre un très beau travail sur le Château de La Mothe Chandeniers que vous auriez tout intérêt, si vous ne le connaissez pas, à visiter l’été prochain.
Bravo à l’éditrice qui n’a pas fini de nous étonner avec ses projets qu’elle conserve dans ses cartons. Attendez-vous à découvrir dans son catalogue des biographies de « statuettes » vendéennes, selon le mot d’Henri Bourgeois, qui vous permettront de découvrir certains officiers secondaires de « l’armée des ombres », comme disait Jean Brochard, dont la destinée fut souvent hors du commun. Ainsi un Talmond, par Pierre Gréau, est annoncé, Maurice Bedon envisage aussi un Gaspard de Béjarry, etc. Bravo donc à Ghislaine Herbretreau-Gerbaud, 8, rue des Plantes, 85 110 Chantonnay – 06 47 61 25 82.
L’année se termine en beauté avec la publication de la 24e livraison de Recherches vendéennes. La société d’émulation de la Vendée et le Centre vendéen de recherches historiques nous offre un numéro passionnant que vous garderez soigneusement dans votre bibliothèque. Intitulé Destins de Vendée sous la Révolution et l’Empire, ce numéro livre des articles des spécialistes de l’épopée vendéenne. Voici un témoin de la guerre, La guerre de Vendée à Noirmoutier et dans le Marais de Monts, par le chevalier Guerry de la Fortinière. Ce texte est publié avec des notes par Amblard de Guerry (†), auteur d’une magnifique monographie de Chavagnes-en-Paillers, écrit pratiquement de mémoire à la Soljenitsyne. Martine Ehlermann-Gandrillon propose une biographie du républicaine Jean-Victor Goupilleau (1751-1820). Sous la signature de Pierrick Barreau vous découvrirez l’histoire de Sainte-Gemmes-des-Bruyères et Saint-Laurent-du-Tallud pendant la Révolution. Jean Artarit propose La Justice révolutionnaire à Fontenay-le-Comte. Alain Gérard publie Chavagnes-en-Paillers :Fief clérical réactionnaire ou haut lieu de la résilience vendéenne ? Passionnant, comme d’habitude. A lire en toute hâte. On se procure ce numéro auprès de la Société d’émulation de la Vendée, 14, rue Haxo, 85 000 La Roche sur Yon (26 €+ frais de port).
DL
23/11/2019
La nouvelle donne politique expliquée par Patrick Buisson, dans le Point du 21 novembre 2019
Une élection présidentielle, c’est la construction d’un agenda politique appuyée par une vaste ingénierie de formatage de l’opinion qui s’apparente à du concassage mental. Il s’agit de transformer le scénario souhaité par une minorité en scénario souhaitable au regard du plus grand nombre. Le duel Macon-Le Pen était jusqu’ici le scénario souhaité parce qu’on l’estimait sans risques, dussent les médias souffrir d’un storytelling sans suspens et dépourvu de dramaturgie. Sauf qu’aujourd’hui, et à la surprise quasi générale, l’hypothèse d’une victoire de Marine Le Pen ne peut plus être exclue. La dernière enquête de l’IFOP lui accorde 45% des intentions de vote alors qu’aucune étude ne l’avait donnée à plus de 41% dans l’entre-deux tours de 2017. Rappelons que Macron l’a emporté avec un écart de plus de 10 millions de voix et de 32 points. Si l’on en croit l’Ifop, l’écart ne serait plus que de dix points, soit à niveau équivalent de suffrages exprimés, un peu plus de 3 millions de voix. Pour annuler cet avantage, il faudrait un déplacement d’un million et demi de suffrages. Autrement dit, une mini secousse à l’échelle de la géomorphologie électorale.
D’autres indicateurs révèlent-ils selon vous ce resserrement ?
Il est frappant de constater que Macron n’a plus aujourd’hui la faveur du pronostic puisque 59% des personnes interrogées ne le voient pas réélu en 2022. Cette question du pronostic, ce n’est pas seulement de la climatologie électorale, elle a toujours eu une valeur performative comme si les électeurs se faisaient a posteriori une obligation de réaliser eux-mêmes ce qu’ils énoncent. Au-delà du jugement défavorable sur le bilan (55%) et d’un fort repentir (62% considèrent que son élection a été une mauvaise chose) , un autre facteur pourrait être décisif. On sait que les 14 millions de retraités représentent 31% du cops électoral et environ 35% des votants le jour de la présidentielle. Ils ont voté à 75% en faveur de Macron en 2017. Or les retraités ne sont plus ce monolithe macronien qui lui avait assuré une victoire massive. C’est même la catégorie où il enregistre les plus grosses pertes en termes de confiance et de popularité. Voilà un signal des plus alarmants pour le président sortant. En outre, l’élection présidentielle est le seul scrutin où les catégories populaires et la classe moyenne inférieure forment une majorité de votants. C’est donc aussi le seul scrutin sociologiquement et structurellement propice à une victoire du vote anti-système, ce pourquoi le bloc élitaire rêve de le supprimer au nom de la démocratie bien sûr. Dans un contexte marqué par l’agitation sociale et l’élargissement de la fracture ethno-culturelle avec le débat sur l’islam et l’immigration que Macron a étonnamment choisi d’entretenir tantôt par ses propos tantôt par ses initiatives, le résultat sera, en tout état de cause, beaucoup plus serré qu’on le prévoyait jusqu’ici.
Certes, la dynamique n’est pas en sa faveur. Mais Marine Le Pen est encore loin du compte...
Dans une campagne présidentielle, il faut regarder à la fois la tendance et les effets se seuil. La tendance est arithmétique : la dynamique est-elle haussière ou baissière, sachant qu’elle se prolonge et s’amplifie généralement le jour du vote. L’effet de seuil, lui , est d’ordre psychologique. On a d’autant plus de mal à l’apprécier en « temps réel » que l’inconscient collectif évolue à bas bruit , si bien qu’il échappe presque toujours aux radars médiatiques. Les plus sensibles à cet effet de seuil se trouvent parmi les cadres du pays. A 40% la candidature Le Pen n’intéresse personne, à 45% elle suscite des interrogations, à 47%, elle mettrait en mouvement l’immense armée des ambitieux et des habiles, des carriéristes et des opportunistes . Et c’est là que tout devient possible.
Selon vous, Marine Le Pen a-t-elle les capacités d’être élue ?
Les qualités requises pour conquérir le pouvoir ne suffisent pas pour l’exercer disait en substance Chateaubriand. A leur manière, et chacun dans un registre différent, Giscard, Chirac, Sarkozy et Hollande en ont fait la démonstration. Force est de constater que les obstacles objectifs à l’élection de Marine Le Pen sont désormais largement exogènes. Il y a d’une part les menaces que ferait peser cette élection sur la paix civile, la crainte de mouvements de rue plus d’ailleurs du côté de l’extrême-gauche que de la communauté musulmane et d’autre part l’interrogation persistante sur les ressources politiques et humaines nécessaires à l’exercice du pouvoir ; interrogation d’autant plus légitime que le Rassemblement national n’a aucune culture de gouvernement
L’émergence d’une autre personnalité est-elle envisageable ?
Quand on compare le potentiel idéologique du RN qui rassemble deux Français sur trois sur les questions de la sécurité, de l’immigration ,de l’attitude à l’égard de l’islam ou encore sur ce qu’on appelle plus généralement les « valeurs » et son point de culmination électoral qui n’ a jamais dépassé jusqu’ici un tiers des votants, on se dit que le patronyme de Le Pen n’est sans doute pas étranger à cette distorsion. Un candidat ou une candidate non issu du RN mais soutenu par celui-ci ne se heurterait pas au même plafond de verre. Il aurait, à n’en pas douter, toutes les chances de battre Macron en 2022.
Marine Le Pen soutiendrait une autre candidature que la sienne ? C’est mal la connaître…
A plusieurs reprises, elle a indiqué qu’elle se retirerait au profit d’un candidat qui apparaîtrait mieux placé qu’elle. Je vous concède qu’il s’agit là d’une figure de rhétorique et qu’elle y a d’autant plus volontiers recours que ce candidat, pour l’heure, n’existe pas , et que la probabilité qu’il émerge d’ici à 2022 est faible. Mais si une telle situation devait malgré tout survenir, pourquoi devrait-on systématiquement mésestimer Marine Le Pen ? Pourquoi ne pourrait-on pas la créditer du même sens politique que celui qui a conduit le parti communiste à faire de François Mitterrand le candidat unique de la gauche en 1965 alors que le rapport de forces électorales était de 10 à 1 en faveur du PCF ? Ne serait-il pas de l’intérêt supérieur de tous ceux qui veulent la défaite de Macron de réfléchir d’abord à la question de la stratégie avant de s’interroger sur le nom du candidat.
Quel devrait être selon vous le profil idéal de ce Monsieur ou Madame X ?
De Gaulle et Mitterrand, les deux figures les mieux abouties de la Ve République avaient ceci en commun de plonger leurs racines dans l’arkhé, dans le tuf archaïque de la nation française. Chacun, dans un style différent, a su faire la synthèse de la réaction et de la révolution , ces deux grandes passions de l’histoire de France . De Gaulle, c’était La colline inspirée + la modernisation du pays ; Mitterrand, le programme commun + le Bonheur est à Barbezieux. Les mots de révolution et de réaction signifient d’ailleurs la même chose : le retour à un point fixe, le retour sur soi. Il n’y a qu’en histoire où le mot révolution est synonyme de rupture. Etymologiquement, il doit s’entendre comme réitération de ce qui a été et prévision de ce qui sera. Etre à la fois réactionnaire et révolutionnaire, ce n’est pas vouloir marier les contraires, c’est incarner l’union nationale dans ce qu’elle a de plus durable et de plus profond.
Marion Maréchal est aujourd’hui hors jeu. Comment avez-vous perçu la convention de la droite ?
Comme un contre-sens doublé d’un contre-temps. La politique n’est pas un jamboree, encore moins une affaire de boy-scouts. Marion Maréchal ne peut s’en prendre qu’à ceux qui l’ont poussé vers cette impasse. Il y a une droite, parfaitement décrite autrefois par Guy Mollet, qui présente la particularité d’être à la fois idéologiquement fossile et politiquement invertébrée. Nous voilà rassurés quant à sa postérité. Mme Maréchal est en train d’apprendre à ses dépens qu’on ne conserve dans la durée une surface médiatique que si celle-ci est gagée par une encaisse électorale. Bref, pour faire de la politique, il faut se présenter aux élections. Et ne pas confondre engagement civique et tournée de promotion.
Pourtant, vous avez été l’un des plus fervents défenseurs de l’Union des droites. Désormais, vous prônez une stratégie populiste. Son entourage a dit que vous faisiez du Philippot avec dix ans de retard...
C’est bien aimable à eux qui font du Buisson avec un retard qui n’est pas de dix mais de trente ans. Si c’est un hommage qu’ils veulent me rendre, je n’y suis pas sensible. J’ai longtemps plaidé pour une union des droites à l’époque où les droites étaient miscibles et électoralement majoritaires. Tout cela a changé et il faut beaucoup de paresse intellectuelle pour ne pas s’en être aperçu. La convergence entre conservatisme, libéralisme et populisme est devenue aussi impensable qu’impossible. De surcroît, « le danger d’une erreur selon Pascal, c’est la part de vérité qu’elle contient ». L’union des droites est une condition nécessaire mais nullement suffisante pour servir d’axe stratégique à une reconquête du pouvoir. En y faisant arbitrairement entrer la totalité de l’électorat RN, les droites n’ont recueilli, lors des dernières élections européennes, que 36% des suffrages, soit moins d’un Français sur cinq si on se rapporte à l’ensemble du corps électoral. Au premier tour de la présidentielle de 1995, les droites, de Balladur à Le Pen, rassemblaient près de 60% des votants. Par ailleurs la mouvance autour de Marion Maréchal aurait été bien avisée de méditer cette loi intangible de la gravitation politique qui veut que toute tentative émanant du lepénisme-et il y en a déjà eu un certain nombre- pour établir des passerelles avec la droite de gouvernement s’achève toujours à la droite de l’extrême-droite. Comme s’il y avait une pente fatale du frontisme au maréchalisme.
La droite devrait-elle se tourner vers… la gauche ?
Il sera difficile de me faire passer pourun homme de gauche. Je crois au caractère indépassable de la division droite-gauche comme catégorie mentale. Je ne pense pas en revanche que cette polarité structure tous les votes , en tous lieux et en toutes circonstances. Quand le droit à la continuité historique de la nation française est en cause , une candidature d’union nationale peut rassembler bien au-delà des clivages traditionnels. N’est ce pas précisément ce qu’a fait de Gaulle en 1940 et en 1958 ? Environ la moitié de l’électorat de Mélenchon ne pense pas comme lui sur la question de l’immigration et de l’islam, ces électeurs–là seront un jour ou l’autre tentés par un autre choix. Et tout le monde sent bien que ce jour-là approche. A commencer par Mélenchon lui-même. D’où son agitation fébrile
Pour Emmanuelle Mignon, que vous avez bien connu lorsque vous étiez conseiller de Nicolas Sarkozy, désormais, la droite, c’est Macron !
Elle a entièrement raison. Après avoir digéré la gauche post-sociale en 2017, Macron s’est mis habilement en situation d’absorber la droite post-nationale. On ne voit pas qui sur le marché politique pourrait porter une offre libérale plus cohérente et plus attractive que la sienne. Sur ce point, il faut lire le livre de Jérôme Sainte-Marie, Bloc contre bloc, pour être édifié. En invitant la droite à renoncer aux combats sociétaux d’arrière-garde, à vivre en quelque sorte avec son temps, Emmanuelle Mignon surmonte l’incohérence idéologique qu’il y avait à vouloir faire cohabiter libéralisme et conservatisme. Pour elle comme pour tous les libéraux conséquents, le libéralisme est un fait total, ce qui veut dire totalement insécable.
L’avenir des Républicains est il compromis ?
On pouvait penser que 2017 était une anomalie. Aujourd’hui les faits montrent que l’épuisement de l’alternance classique droite/ gauche n’a rien d’accidentel et que le discrédit qui s’attache aux vieux partis est durable. NI la droite ni la gauche dites de gouvernement n’ont plus désormais les ressources idéologiques et sociologiques pour proposer avec quelque chance de succès une offre politique crédible.
Pourtant, à l’étranger, la droite existe encore. Aux États-Unis ou au Royaume Uni par exemple…
Les droites qui ont gardé ou reconquis le pouvoir dans ces pays n’ont pu le faire qu’au prix d’une véritable révolution culturelle. Elles ont cessé de se comporter en syndic des classes favorisées pour se faire les défenseurs des catégories populaires. Trump a été élu par la « Rust belt » et les ouvriers des régions industrielles sinistrées. Boris Johnson , en se faisant le héraut du Brexit, a refondé les bases sociologiques des Tories. Ce n’est pas leur faire injure que de dire que Baroin pas plus que Bertrand, Larcher, Jacob ou Pécresse n’ont des têtes de révolution culturelle
Nicolas Sarkozy a tenté de le faire…
Il aurait pu être l’homme de cette révolution. Ce fut, au contraire, le formidable gâchis que l’on sait. Le drame de Sarkozy est de croire que les idées sont un costume de location qu’il suffit d’enfiler le jour du vote et dont on peut se défaire sans dommages dès le lendemain.
Que pensez-vous de l’entretien de Macron avec Valeurs actuelles, un journal que vous avez dirigé ?
C’est un coup perdant-perdant des deux côtés. A l’Elysée, quand les choses vont mal, il y a toujours un conseiller pour proposer au président d’aller jouer les coucous dans le nid des adversaires ou supposés tels. C’est généralement le plus bête et le moins créatif. Résultat : on irrite son propre électorat sans convaincre celui qu’on cherche à séduire. Je crois que ce faux entretien non assumé puisque présenté sous forme de confidences aura fabriqué plus d’absentions et de bulletins nuls chez les électeurs de gauche dans le cas d’un duel Macron-Le Pen qu’il n’aura suscité d’adhésions à droite. S’agissant de Valeurs Actuelles, je ne doute pas qu’un certain nombre de ses lecteurs puissent être en 2022 des électeurs de Macron, mais ce dont je suis sûr également, c’est qu’au-delà d’un éphémère succès commercial de curiosité, la masse du lectorat n’achète pas ce journal pour y retrouver ce que les médias mainstream offrent gratuitement à longueur de journée
Et sur le fond, vous n’êtes pas d’accord avec son discours ?
En matière d’immigration Macron s’inscrit dans la continuité de tous les présidents de droite de la Ve depuis Giscard. Ce qu’il fait ne relève pas de la politique de l’oxymore mais de la schizophrénie. Un mélange de propos incantatoires et d’actes contradictoires. On ne peut à la fois élargir le regroupement familial à la fratrie, féliciter Merkel pour son accueil des migrants et venir s’insurger aujourd’hui sur le mode « Ca ne peut plus durer ». Tout en reprenant les postulats des immigrationnistes et les poncifs de l’idéologie diversitaire. A savoir par exemple que la France est une terre d’immigration alors que toute l’histoire de la démographie montre que la population française est restée identique durant quinze siècles jusqu’au milieu du XIX° et qu’elle n’a cessé d’être ethniquement homogène qu’à partir des années 70 du siècle dernier. En outre, vouloir réguler l’immigration économique, quarante cinq ans après que Giscard ait annoncé qu’il allait la tarir ne donne pas vraiment confiance dans la capacité des politiques à contrôler le destin de la France et des Français. Enfin, il est absurde de poser le problème en ces termes lorsque le taux de chômage de la population immigrée atteint 24%. On a parlé depuis la rentrée d’un passage à l’acte deux du quinquennat Macron. Moi, j’y vois plutôt la troisième mi-temps du mandat Sarkozy.
Pour vous, il existe un mimétisme ?
C’est frappant. Dans les mots d’abord. Sarkozy se réclamait d’une politique « juste » et « ferme » à propos de l’immigration. Macron se veut « humain » et « impitoyable ». Dans la méthode ensuite. Pour traiter cette question sensible, Sarkozy n’avait rien trouvé de mieux que d’organiser un « grand débat national ». Je lui avais dit à l’époque ; « Tu es le président en exercice. Tu as été élu pour agir, pas pour organiser des débats ». Macron s‘est largement inspiré de la formule mais comme technique de défausse et en excluant l’immigration du champ du débat. Les deux hommes se révèlent être des adeptes de la même construction performative selon laquelle parler c’est agir, dire c’est faire ou du moins faire croire…
Que vous inspire cet énième long débat sur le voile ?
Macron a le mérite de la clarté. On a pu le croire ouvert à une dimension transcendante. On s’est trompé. Il parle en esprit rationnel et sécularisé, étranger au fait religieux et donc à la nature même de l’islam. Il nous raconte la vieille fable comme quoi le voile signifierait l’échec de notre modèle économique d’intégration depuis la fin des Trente glorieuses. Autrement dit « La République ne m’a pas donné de travail », « La République ne m’aime pas ». Je pense, au contraire, qu’il s’agit là d’une erreur d’analyse majeure, propre d’ailleurs à la quasi totalité de la classe politique. Le voile, c’est d’abord et avant tout l’échec de notre modèle politique et civilisationnel. Dans la France des années soixante, l’intégration ne posait pas de problèmes insurmontables. D’abord parce que l’identité nationale française était encore très attractive à travers un patriotisme érigé en religion séculière, ensuite parce qu’il n’ y avait qu’un million de musulmans sur le sol national et pas six ou sept comme aujourd’hui ce qui pose le fameux problème du « seuil de tolérance » ; enfin parce qu’il y avait une proximité morale et symbolique entre les valeurs traditionnelles d’une France encore chrétienne et celles de l’islam. Aujourd’hui, les musulmans sont habités par deux complexes explosifs et contradictoires : un complexe d’infériorité en termes de puissance et un complexe de supériorité civilisationnelle à l’égard de notre athéocratie, de notre société qu’ils jugent décadente et apostate. Ils se sentent agressés dans leur être de croyant et dans leur identité profonde par nos lois et par nos mœurs. Et cela est pour beaucoup dans le processus de radicalisation en cours.
La laïcité peut-elle être un outil d’intégration ?
Ortega y Grasset disait qu’il y a des mots qui ne sont que les fantômes rhétoriques de choses mortes. Laïcité, république, vivre ensemble : nos politiques parlent une langue morte qui n’a plus aucune résonance dans l‘opinion et singulièrement parmi la population musulmane. D’où un quiproquo fondamental. La notion de laïcité est intransposable dans l’islam. Pour la bonne raison qu’être pleinement musulman c’est accepter la subordination du temporel au spirituel. Même chose en ce qui concerne la République : une république sans chose commune qui ne propose de partager ni croyance ni projet collectif se réduit à une république des individus dont l’infériorité et la fragilité de l’appareil symbolique s’avère incapable de prendre en charge le besoin d’absolu qui existe à des degrés divers dans chaque personne . « On n’habite pas une séparation » dit justement Pierre Manent.
Une fois de plus, à juxtaposer , vous globalisez . La majorité des musulmans sont bien intégrés
Vous vous trompez. La majorité des musulmans est attentiste comme elle l’était au temps de la guerre d’Algérie. Elle basculera en fonction de l’évolution du rapport de force entre l’état français et l’islamisme. IL faut en finir avec cette balançoire : les musulmans croyants n’ont aucune envie de s’intégrer dans une société qu’ils méprisent. La seule intégration possible, c’est celle qui fonctionne en sens inverse. A savoir les « accommodements raisonnables » qui consistent à modifier nos habitudes pour faciliter l’inclusion de cultures nouvelles sur le territoire national, à juxtaposer les identités préservées avec la non-identité française
Avez vous approuvé le discours d’Eric Zemmour à la Convention de la droite ?
L’amitié que j’ai pour Eric remonte à plus de vingt ans mais elle n’empêche pas les désaccords.
Lui avez vous dit qu’il allait trop loin ?
Je lui ai surtout dit qu’il faisait une erreur en se laissant entraîner dans pareille mésaventure. Son discours m’a paru hors sujet tant son propos sur l’islam éclipsait tout le reste. Or, la question politique centrale, ce n’est pas celle de l’islam mais celle de l’immigration qui est source d’insécurité et d’anomie. Pour maîtriser l’islam, il faut inverser les flux migratoires. L’état français pourra être d’autant plus libéral et tolérant envers l’islam que les musulmans seront moins nombreux. Soit le contraire de ce qu’ont fait les politiques en facilitant les vagues migratoires et qui veulent aujourd’hui interdire aux immigrés qu’ils ont fait venir d’être ce qu’ils sont, réglementer leurs pratiques et réformer leurs mœurs. L’idée d’une guerre civile me fait horreur et n’habitant pas le ciel irénique d’un islam « religion de paix et d’amour », je sais que, de ce point de vue, la question du seuil de tolérance est fondamentale. Mais, il ne faut pas se tromper dans la hiérarchie des responsabilités et l’enchaînement causal. Essentialiser l’islam comme le mal absolu c’est relativiser voire occulter la responsabilité des politiques qui, depuis quarante ans, ont rivalisé de lâcheté , d’impuissance ou de complicité sur la question de l’immigration. Essentialiser l’islam comme le responsable de tous nos maux, c’est faire oublier qu’il se nourrit de notre matérialisme et de nos faiblesses, qu’il y a une relation directe entre le nihilisme des sociétés occidentales et le succès de l’islam comme producteur de normes et d’interdits .Chaque période de dérégulation dans notre histoire a toujours été suivie d’une demande d’ordre et de reprise en main. Veillons à ce que l’islam ne soit pas le mieux placé pour y répondre.
Comment jugez-vous l’évolution de Jean-Luc Mélenchon sur ces questions ? Et sa participation à la manifestation contre l’ »islamophobie ».
Mélenchon a fait le choix du « grand remplacement » . Il a choisi de faire l’impasse sur environ la moitié de sa base électorale qui , à en croire les études, ne partage pas son point de vue sur l’islam, au profit du vote musuman. Ayant perdu la bataille des populismes avec Marine Le Pen, il se repositionne en leader de la gauche multiculturaliste. C’est faire vœu de minorité. Cela n’a plus rien à voir avec le socialiste patriote que j’ai connu et que j’ai beaucoup aidé au temps où j’étais conseiller de Sarkozy à l’Elysée. La troisième candidature à la présidence de la République est parfois la bonne (Mitterrand , Chirac), elle peut être aussi cataclysmique. Demandez à Bayrou ! Ce qui est aberrant c’est de voir ceux qui se veulent les héritiers d’une famille d’esprit qui n’a cessé de dénoncer la religion comme une illusion sans avenir, comme l’ « opium du peuple » accorder à l’islam en tant que religion des dominés, une absolution plénière pour les aspects les plus sombres de son histoire et de ses textes sacrés C’est de voir les « fils des Lumières « » se faire les défenseurs de l’ « obscurantisme » qu’ils ont tant pourfendu à travers le catholicisme depuis près de trois siècles.
Version intégrale publié sur le site du magazine LePoint, 21 novembre 2019. Reproduit avec l'aimable autorisation de Patrick Buisson
Version intégrale publié sur le site du magazine LePoint, 21 novembre 2019. Reproduit avec l'aimable autorisation de Patrick Buisson
06/11/2019
04/11/2019
01/11/2019
Histoire vendéenne : deux nouveaux livres
Les éditions « La Chouette de Vendée » ont pris l’initiative de créer en cette année 2019 une nouvelle série d’ouvrages intitulée
« Les Officiers méconnus des Guerres de Vendée ». Une série qui, par sa nouveauté, suscite déjà beaucoup d’intérêts parmi les personnes concernées par l’Epopée Vendéenne et pourrait devenir une référence dans le domaine.
Cette maison d’éditions s’était déjà consacrée, entre autres, à plusieurs livres relatifs à l’Insurrection Vendéenne de 1793. Dans cet objectif, elle a, en particulier, édité en 2018 un ouvrage intitulé « Madame de Bonchamps les Mémoires » écrit par le docteur Alain Gaillard et en 2019 un livre de référence « Les Armes de Récompense » rédigé par Pierre Gréau. D’ailleurs, le nom même de l’entreprise fait allusion à ce sympathique animal dont le cri servait de signal aux Vendéens pendant l’Insurrection de l’Ouest au moment de la Révolution.
Les ouvrages de cette série sont tous au format 15 x 21, comprennent de 100 à 150 pages environ et sont richement illustrés de documents, plans, photos et cartes postales anciennes.
Le premier sorti est consacré à AUGUSTIN DEHARGUES. Il a été écrit par Pierre Gréau, historien des Guerres de Vendée et spécialiste de la Virée de Galerne.
Augustin Dehargues était un simple officier des Armées Vendéennes, très peu connu du grand public, qui a eu un parcours un peu atypique et qui n’a pas beaucoup intéressé les historiens jusqu’à présent. Ce n’était ni un paysan, ni un aristocrate, mais un bourgeois, c’est à dire la catégorie sociale la moins bien représentée dans les Armées Vendéennes.
Quatrième enfant de René Dehargues fermier général et de Marie-Anne Richard, Augustin Dehargues (sieur d’Estiveau) nait en 1762 au château de la Jobtière dans la paroisse de La Ronde (Deux-Sèvres). Sa vie sociale va se dérouler ensuite près de La Châtaigneraie à la frontière orientale du département de la Vendée. Au début de la Révolution de 1789, à l’égal des autres membres de sa famille, il commence par servir le nouveau régime, comme maire de la commune de Menomblet. Quelle évolution psychologique personnelle va ensuite l’amener à rejeter ce même régime et même à le combattre par les armes ? Toujours est-il que dès le début de l’Insurrection en mars 1793, il est au côté des troupes vendéennes.
Il sera par la suite Adjudant Général (adjoint de Stofflet) dans l’Armée d’Anjou. On le retrouve aux batailles de Thouars, de La Châtaigneraie, de Fontenay-le-Comte, de Luçon et finalement à celle de Cholet. Il est ainsi amené à traverser la Loire et à participer à la Virée de Galerne, dont le résultat est malheureusement connu. Et c’est sur le chemin du retour, après l’échec devant la forteresse de Granville, qu’il est tué le 22 novembre 1793 lors des combats sur la route de Pontorson à Dol-de-Bretagne.
Le second ouvrage, sorti très récemment, est consacré à LOUIS-DOMINIQUE USSAULT de DIN CHIN et a été rédigé par Maurice Bedon.
Cette biographie de Louis-Dominique Ussault de Din-Chin retrace en même temps l’histoire militaire de l’Armée du Centre commandée par Charles de Royrand et qui défendait la Vendée départementale. Une armée beaucoup moins bien connue que celles d’Anjou avec ses célèbres chefs charismatiques et à laquelle les historiens se sont assez peu intéressés.
Louis-Dominique Ussault, l’un des quatre enfants d’un aubergiste de Pouzauges, est né le 16 novembre 1767. Il a commencé sa formation au séminaire d’Angers mais a été volontaire dès le début de l’Insurrection Vendéenne. Il est tout de suite nommé chef de paroisse.et participe à toutes les campagnes à partir de la bataille de Gravereau. Il monte ensuite en grade jusqu’à atteindre celui d’Adjudant Général. Après la bataille de Cholet, il participe à la désastreuse Virée de Galerne, mais part combattre dans le Bas-Maine et en Bretagne, évitant ainsi les massacres du Mans ou de Savenay. Pendant cette période, il sauve aussi Eulalie de Ponsay et tombés amoureux l’un de l’autre, ils se marient le 11 juillet 1797 à Saint-Mars-des-Prés (Chantonnay).
Leur bonheur est malheureusement de courte durée car Eulalie meurt seulement neuf mois plus tard. Louis-Dominique est mis en prison le mois suivant, mais il participe plus tard à la révolte de 1815. Il s’installe au logis de Din-Chin avec sa seconde épouse Marie Pélagie Robert-Dubotneau et y décédera le 10 octobre 1847 à l’âge de 80 ans. Il avait été anobli, fait chevalier de Saint Louis et nommé maire et juge de paix.
Dans cette nouvelle série consacrée « aux Officiers méconnus des Guerres de Vendée » une dizaine d’autres titres, rédigés par des auteurs différents, sont en projet ou déjà en préparation.
Pierre Blot
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