La Messe ordinaire
Il y a 50 ans, le 31 décembre 1969 la messe issue de la réforme liturgique voulue par le concile Vatican II devenait « obligatoire », interdisant de fait la messe tridentine sauf pour quelques vieux prêtres regardés avec un peu de condescendance.
En 1984 et en 1988, le Pape Jean-Paul II « autorisait » la célébration du Saint Sacrifice de la Messe selon le rit dit de Saint Pie V, dont la dernière réforme datait de 1963. Il fallait cependant pour les prêtres obtenir des autorisations épiscopales que les évêques ne donnaient que parcimonieusement, quand ils les donnaient.
Le Pape Benoît XVI a pris le problème à bras le corps le 7 juillet 2007 en donnant à chaque prêtre catholique la possibilité de célébrer selon le rit traditionnel, sans avoir à obtenir d’autorisation de qui que ce soit. Dans son Motu Proprio, Benoît XVI distinguait les deux rits par les qualificatifs d’extraordinaire pour la messe de Saint Pie V, celle de nos ancêtres vendéens qui se sont battus pour la conserver et d’ordinaire pour la messe de Paul VI.
Malgré la baisse de fréquentation des offices dominicaux, conjuguée à la baisse des vocations et au remembrement des paroisses qui compliquent l’assiduité, c’est la messe moderne qui est encore la plus fréquentée.
Ceux qui se souviennent de l’époque préconciliaire ont vu l’évolution des comportements des fidèles pendant la messe : les agenouilloirs et les saintes tables ont rapidement disparu, de même que le respect absolu de la sainte eucharistie.
Les prêtres qui célèbrent selon le missel « ordinaire » doivent donc être surpris de voir une partie de l’assistance agenouillée du Sanctus à la Petite élévation et pendant la communion du prêtre. Surpris également de constater que certains de leurs fidèles font une génuflexion avant de communier sur la langue et non dans la main, surpris enfin de les voir rester à genoux jusqu’à la fermeture du tabernacle et pendant la bénédiction finale.
Car tout cela a été considéré comme négligeable et donc aboli de fait. Ce n’est plus conseillé et enseigné au caté.
Comme quoi le peuple de Dieu ne se soumet pas si facilement à la disparation des attitudes de respect et d’adoration, pas plus que Dieu ne soumettait qui que ce soit à la tentation. On a pourtant essayé de nous le faire dire et croire pendant cinquante ans dans un Notre Père protestant, sans succès, et finalement modifié à nouveau !
Henry Renoul
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