Banderole

La prochaine publication du numéro double de Savoir 143-144-145-146 paraîtra fin Février 2024

17/03/2013

Vendée, les archives de l'extermination

Le Centre vendéen de recherches historiques (C.V.R.H.) annonce une publication qui fera date : Vendée, les archives de l'extermination. Un ouvrage dans lequel Alain Gérard a rassemblé une documentation ahurissante, souvent inédite, à ne manquer sous aucun prétexte !

L'enfant n'a pas quatre ans, son petit frère treize mois, et ils sont avec leur mère que les soldats emmènent pour la fusiller, le 15 février 1794 à Chavagnes, en Vendée. On les presse tant qu'il perd son sabot et la main qui tenait la sienne. Comme il retourne au village en pleurant, il est recueilli par le chef des massacreurs, qui l'emmène. Écartant les faux, même célèbres, débusquant nombre d'inédits souvent dérangeants, cet ouvrage livre des témoignages horrifiants, et qui sont pourtant la vérité ultime des bourreaux comme des victimes. 

En ce terribe hiver de 1793-1794, la Liberté instaurée en 1789 a laissé place à la Terreur, qui trouve en Vendée son champ majeur d'expérimentation. Mises en perspective, ces archives permettent de mieux comprendre le « massacre démocratique », premier en date dans l'histoire de l'humanité. L'invention d'une « race maudite » et d'un « homme nouveau » entièrement voué à la purification, au point de s'arracher l'âme. L'absence d'ordre écrit, le déni qui précède le crime et qui permettra de le nier. Avec en face « l'homme fragile » qui trouve en lui la force de ne pas s'enfermer dans la douleur, la haine et le passé. 

Vendée Les archives de l'extermination, par Alain Gérard
Editions du C.V.R.H., 87 rue de Chanzy 85000 La Roche-sur-Yon
Prix public 27 € (+ 3,50 € de frais de port)

10/03/2013

Nuaillé au temps des Guerres de Vendée

Dominique Lambert est venu vendredi soir à Nuaillé, dans la salle Chouteau au pied de l’église, animer la 198e Veillée vendéenne de l’association. Une cinquantaine de personnes sont venues l’écouter redonner vie à l’histoire de la paroisse sous la Révolution. 


La première Veillée organisée par la Vendée Militaire à Nuaillé – la 38e depuis 1976 – eut lieu le 6 décembre 1980. Le récit de Dominique Lambert s’est depuis lors enrichi en puisant dans les archives et la tradition locale, pour nous offrir un panorama complet de l’histoire nuaillaise de la fin de l'Ancien régime jusqu’aux derniers soulèvements vendéens. 

Nuaillé est un bourg fort modeste à l’époque où survient la Révolution. Sa population est alors estimée à environ 450 habitants. Succursale de Mazières-en-Mauges, la paroisse s’en détache en 1770 pour être supprimée dès 1791. Dominique Lambert décrit en détails cette période qui précède le soulèvement et qui en contient tous les germes : l’accueil enthousiaste des promesses de réformes, la rédaction des cahiers de doléances, la vente des biens nationaux et surtout la Constitution civile du clergé qui brisa la relative unanimité de la Révolution. Déçus par les dérives du pouvoir, les Nuaillais ne fourniront, du reste, aucun volontaire. En revanche une vingtaine d’entre eux prendront les armes comme soldats vendéens. 

L'église Saint-Etienne de Nuaillé
Situé aux portes de Cholet, au carrefour des routes menant à Saumur et à Angers, Nuaillé s’est naturellement trouvé exposé aux passages des armées, qu’elles soient blanches ou bleues. C’est probablement là qu’auraient convergé les troupes de Cathelineau et de Stofflet, le 13 mars 1793, avant de marcher sur Cholet. Et c’est aussi par là que les troupes républicaines passèrent pour attaquer le cœur de la Vendée, en particulier les Colonnes infernales.

Bien évidemment, Dominique Lambert ne pouvait laisser échapper l'événement majeur, et tragique, qui se déroula sur le sol de Nuaillé, à savoir la mort d'Henri de La Rochejaquelein. Il nous en a retracé la chronologie complète, depuis le retour d'outre-Loire de Monsieur Henri (16 décembre 1793) jusqu'à ce funeste 28 janvier 1794 qui le vit tomber près de la Haie-de-Bureau.

Il s'est également longuement attardé sur l’importance de la forêt de Vezins, toute proche, refuge des populations civiles, base arrière de l’hôpital de Stofflet, siège d’une imprimerie de campagne, et surtout théâtre de plusieurs effroyables massacres au cours du mois de mars 1794. Nuaillé a d’ailleurs payé un lourd tribut à la Terreur, avec une cinquantaine de victimes dont plusieurs noms ont été évoqués. Dominique Lambert s’efforce toujours de rattacher les familles du pays à leur passé, ici un combattant qui a fait la Virée de Galerne, là une femme emprisonnée par les Bleus. Mais s’il est un nom qu’il nous a demandé de retenir, c’est bien celui des petits Bergeron, deux enfants de 5 mois et 5 ans, massacrés sur le grand chemin de Nuaillé. Deux jeunes victimes symbolisant à elles seules le martyre de la Vendée.

Merci à M. Marc Mauppin, maire de Nuaillé, pour son sympathique accueil ! 
Merci aussi à M. Gérard Supiot, initiateur de cette Veillée vendéenne ! 

La prochaine Veillée vendéenne aura lieu le samedi 13 avril 2013, aux Cerqueux.

03/03/2013

16 mai 1993, la Vendée Militaire à Saint-Florent-le-Vieil

Il y a 20 ans, l’association organisait une journée vendéenne à Saint-Florent-le-Vieil. A cette occasion deux plaques commémoratives furent apposées dans ce haut lieu de notre mémoire. 

L'église abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil
et la plaque commémorant l'insurrection de mars 1793
Saint-Florent-le-Vieil est une plaque tournante de l’insurrection vendéenne. C’est en effet dans ce chef-lieu de district que commença l’épopée de 1793. Saint-Florent-le-Vieil c’est aussi le général Bonchamps, châtelain de la Baronnière à La Chapelle-Saint-Florent, officier de l’armée catholique et royale, célèbre pour avoir gracié ici, le 18 octobre 1793, les soldats républicains que la foule voulait exécuter en représailles des massacres commis par les Bleus. Bonchamps mourut quelques instants après ce geste magnifié plus tard par David d’Angers. 

Le passage de la Loire par les Vendéens est un moment clef de l’histoire des Guerres de l’Ouest. Mais il faut encore rappeler la mort de Jacques Cathelineau (14 juillet 1793), les massacres au Champ des Martyrs du Marillais en 1794, la pacification signée à l’Ouvrinière (2 mai 1795), les voyages effectués en hommage à la Vendée par les membres de la famille royale sous la Restauration. 

L'entrée du cimetière de Saint-Florent-le-Vieil
et la plaque en mémoire de Jacques Cathelineau
Pour commémorer tous ces événements, deux plaques furent inaugurées le dimanche 16 mai 1993, la première près de la porte d’entrée de l’église abbatiale, sur l’un des plus beaux panoramas historiques de l’Anjou, là où éclata la grande insurrection qui embrasa les Mauges en mars 1793 ; la seconde sur le mur du cimetière, en mémoire de Jacques Cathelineau, premier généralissime des armées vendéennes.

Ces illustrations sont ajoutées à l'inventaire des plaques et monuments de la Vendée Militaire