29/08/2017

Histoire : bataille d'experts aux portes du quartier général de Stofflet

La Croix Verte 
Mais enfin, où se trouvait donc le quartier général de Stofflet durant la guerre de Vendée (1793-1794) à Maulévrier ? Une récente polémique oppose deux thèses. Il y a les tenants de la tradition orale qui placent le QG du généralissime au n° 14 de la rue du Commerce. Et ceux qui s’en tiennent aux archives écrites et le placent aux n° 8 et 10 (maison recouverte de vigne vierge) de cette même rue.

Le 28 juillet, « Le Courrier de l’Ouest » a relaté la dépose d’une plaque signalant à Maulévrier depuis 1996, l’ancien emplacement présumé du quartier général de Stofflet. Il s’agissait pour les promoteurs de cette initiative, l’association Vendée militaire, d’installer à sa bonne place la signalétique. Dans notre édition du 3 août, André-Hubert Hérault est revenu sur cet événement en contestant le nouvel emplacement au prétexte que la tradition orale l’a toujours situé ailleurs.

Une réponse qui ne satisfait pas Patrice Lefort. Maulévrais également et très attaché au patrimoine de sa commune, il rappelle qu’une étude jusqu’à présent jamais contestée et même validée par la commune, place le fameux QG dans l’ancienne auberge et maison de la Croix Verte aux n° 8 et 10 rue du Commerce. Cette maison a été bâtie en 1767 par le comte Colbert.

Pour Patrice Lefort et Dominique Lambert, président de l’association Vendée militaire, « il n’y a jamais eu de quartier général au n° 14 » qui abrite aujourd’hui une charcuterie. « Cette demeure appelée à tort maison Fonteneau, était à l’époque occupée par la famille Chanlouineau » et « elle ne menaçait pas ruines » pas plus qu’elle n’a été détruite en 1912. « Cette bâtisse du XVIIIsiècle est toujours à sa place. Elle a simplement été rehaussée en 1912 », ajoute le conseiller en patrimoine ancien.


Xavier MAUDET 
Extrait du Courrier de l'Ouest du  29 août 2017

27/08/2017

Au château, pas la vie de roi

Olivier et Anne du Boucheron ont repris le château de la Baronnière il y a huit ans. Ils travaillent sans relâche pour remettre en état ce domaine ayant appartenu au général vendéen Bonchamps.

C’est l’histoire d’une passion intense. D’un attachement irrépressible nourri par un passé séculaire. Quasiment d’une mission. « Pour nous, c’est un très beau projet. Redonner au lieu le lustre d’autrefois. Ça fait partie de l’histoire du pays. Il y a une forme de devoir. » Anne et Olivier du Boucheron ont tout plaqué il y a huit ans pour reprendre possession du domaine familial de la Baronnière, à La Chapelle-Saint-Florent. « Nous étions alors installés en Belgique, explique Anne. Ça a bouleversé nos vies. » Ce changement, le couple l’a voulu et organisé. Leur défi était immense : restaurer un parc d’une trentaine d’hectares et un riche patrimoine bâti composé d’un château XIXe, d’une chapelle et d’une cour carrée entourée de dépendances. « Nous avons fait ce choix-là, nous ne nous plaignions pas. Mais nous avons tellement donné. »
Pas « 20 000 larbins à notre service »
Depuis huit ans, ils sont constamment occupés et n’ont pas besoin de chercher beaucoup pour trouver de quoi faire. « C’est un chantier perpétuel », indique Olivier du Boucheron. Sa femme opine. « On bosse comme des malades, nous sommes toujours habillés en sale, au turbin tout le temps. » Entre la tonte des pelouses, l’entretien des espaces boisés et le travail dans le somptueux jardin, domaine réservé d’Anne, les extérieurs nécessitent un lourd investissement. Tracteurs et pelle mécanique ne restent jamais très longtemps à l’arrêt. Mais, forcément, les bâtiments méritent encore plus d’attention.

« Le château a été échafaudé pendant quatre ans », note la propriétaire. Toitures, électricité, façades ont été soignées. Une bonne partie des chambres ont été refaites. La cour carrée et ses dépendances, vestiges du XVIIIe siècle, ont aussi subi un vrai lifting. « Nous avons enlevé tous les arbres, refait le pavé pour lui donner une allure très sobre. » L’étage a été en partie réaménagé pour abriter la famille en hiver.

Ces travaux colossaux ont été financés par le couple, avec des aides partielles de l’Etat, le château néogothique étant classé Monument historique depuis 1995. « Tout notre argent passe ici, c’est un choix. » Sans se lamenter, les de Boucheron balaient les préjugés dont sont parfois victimes les châtelains, loin de l’image de seigneurs féodaux qu’on leur accole encore. « C’est fini tout ça. Certains croient qu’on a 20 000 larbins à notre service. Le public ne se rend pas toujours compte de ce que ça représente. » Seul un salarié vient les soutenir quatre jours par semaine. « La piscine, on y passe deux fois par an, on n’a jamais le temps ! »

L’investissement de ces parents est quasi sacerdotal. Ce qui ne les empêche pas d’ouvrir leurs portes aux groupes de visiteurs quand ils le peuvent. « On apprécie vraiment de le faire, on aime transmettre. Mais c’est aussi le lieu où nous vivons donc on ne peut pas ouvrir tout le temps. »

Tant que l’énergie est là, les choses fonctionnent plutôt bien. Mais la question de la succession se posera inéluctablement. Leurs enfants seront-ils prêts à autant de sacrifices ? « On s’interroge tous les jours. Ce n’est pas un hasard s’il y a des châteaux à vendre partout »

Un site animé et toujours vivant


Si le couple du Boucheron habite sur place, il n’est pas le seul à fréquenter la Baronnière. Le parc et ses bâtiments attirent d’abord régulièrement la famille et les amis. 

« Nous acceptons aussi les visites de groupes, détaille Anne du Boucheron. Nous aimons cela mais nous n’avons pas les moyens d’avoir un gardien pour ouvrir tout le temps. » 

Des randonneurs sont parfois de passage sur le domaine, qui ouvre tous les deux ans pour les Journées du patrimoine. « Il peut y avoir 3 500 personnes à l’année. » Le Grand défi de la biodiversité est passé par la Baronnière il y a quelques années, tout comme des camps de scouts réguliers. 
La demeure peut également être louée pour des réunions de famille 

Les deux vies du château de la Baronnière


Le domaine a appartenu à une famille locale dont le représentant le plus connu est le général Bonchamps, avant de tomber dans le giron d’armateurs nantais.
Dans les Mauges, les Guerres de Vendée ne sont jamais loin. À La Baronnière, leur empreinte est particulièrement palpable. Le château d’Ancien régime a été incendié en avril 1793 par les Républicains. « Des sourciers disent ressentir ce passé quand ils viennent ici », indique Anne du Boucheron. Le propriétaire de l’époque était une figure de l’armée vendéenne, le général Charles-Artus de Bonchamps, connu pour avoir gracié des milliers de prisonniers « bleus ».
Une famille d’armateurs
Sa famille a hérité du domaine par succession, à la suite des Froyer. Du château de l’époque, il ne reste presque rien. Seule la structure d’une ancienne tour sert aujourd’hui de base à la chapelle datant de 1842. Les du Boucheron se sont d’ailleurs mariés en ces lieux. La cour carrée située à l’entrée actuelle de la Baronnière date du XVIIIe. Elle a été remise en état ces dernières années.

Le château actuel, de style néogothique, a vu le jour au XIXe siècle. Il a été bâti entre 1854 et 1858 selon les plans de l’architecte angevin René Hodé, à la demande de la deuxième grande famille propriétaire, les Arnous-Rivière, dont descend aujourd’hui Anne du Boucheron. « C’était une grande famille d’armateurs nantais, explique Olivier du Boucheron. Ils ont racheté la Baronnière en 1801 car la veuve de Bonchamps n’en voulait plus. Ils s’en sont servis pour recevoir et n’y étaient qu’un mois par an. » Au début du XXe siècle, les deux guerres mondiales passant, le site a été abandonné pour revivre petit à petit à partir de 1975, à l’initiative de la mère d’Anne du Boucheron, venue s’installer sur place.

Courrier de l'Ouest du 27 août 2017 

25/08/2017

Déclaration à l'occasion de la Saint-Louis, de Mgr Louis de Bourbon, duc d'Anjou

En ce 25 août, fête de mon aïeul Saint Louis, 
nous pouvons, une nouvelle fois, 
nous interroger sur la France.

Duc d'Anjou.

Chef de la branche aînée de la maison de Bourbon, héritier de la Couronne de France sous le nom de « Louis XX »

Chers Français,
En ce 25 août, fête de mon aïeul Saint Louis, premier laïc canonisé mais aussi modèle des gouvernants ayant su concilier, par sa foi, les rigueurs du pouvoir et le respect des hommes, nous pouvons, une nouvelle fois, nous interroger sur la France. […]
En effet, les interrogations et inquiétudes partagées sont grandes.
Fidèle à ma ligne de conduite, je m’abstiens de toute polémique vis-à-vis de ceux qui ont en charge la gestion des affaires publiques, me plaçant résolument sur un autre plan.
J’observe que la France est soumise à d’importantes tensions. Certaines proviennent de l’extérieur. Elles concernent à la fois sa sécurité mise à mal par des forces hostiles qui voudraient imposer leurs pratiques archaïques par des actes aveugles et barbares au cœur même de notre société et le développement des communautarismes brisant l’unité et la solidarité, piliers constitutifs de la France.
Mais les tensions viennent aussi de l’intérieur, quand la France semble ne plus avoir exacte conscience de ce qu’elle est. Entre des repentances sans objet et l’abandon de ses racines gréco-latines et chrétiennes, le pays est plus que dérouté et ne sait plus d’où il vient ni sur quoi il s’est bâti.
Dès lors, le doute l’emporte sur l’espérance.[…]
Une attitude négative, voire passéiste ou nostalgique d’un passé révolu, une attitude de regret permanent et de résignation, n’aide en rien à construire l’avenir.[…] Bien au contraire, les rois nous ont appris à réagir et à anticiper dans les moments où tout semblait perdu. C’est alors qu’ils ont toujours fait preuve du plus d’audace. Retrouvons donc cet esprit conquérant […].

Il commence par la confiance à redonner à la jeunesse notamment en répondant mieux à ses besoins et attentes, se poursuit par l’acceptation des évolutions et enfin en sachant redonner place aux valeurs et à un certain sens de la gratuité. Or, mes déplacements en France au long de l’année et les rencontres que j’y fais dans tous les milieux me montrent que tout cela est possible […]

La jeunesse est le temps de l’initiative et de l’action créatrice. Ces dernières années, elle a montré combien elle savait s’adapter. Ainsi, elle a su maîtriser et comprendre les enjeux des nouvelles technologies avec une aisance naturelle ponctuée d’une grande sagesse en comprenant qu’un instrument n’était pas un but. […]
Cette jeunesse a montré par ailleurs tout son dynamisme, toute sa générosité, toute son exigence dans des combats de civilisation essentiels comme la défense de la vie et de l’intégrité de la personne humaine, de la conception à la mort, la défense de la famille, composée d’un père, d’une mère et de leurs enfants, comme cellule de base de toute société humaine. Les jeunes se retrouvent également dans la défense de la Foi et des valeurs de la Chrétienté, notamment en portant aide et assistance aux Chrétiens d’Orient menacés dans leur existence même par une idéologie barbare.[…]
Le pouvoir a ainsi une responsabilité notamment en matière d’instruction – donner à chacun, selon ses talents, de quoi s’épanouir – et d’éducation en sachant faire de la formation non pas une matière froide et un simple acquis de connaissances mais un des éléments de l’éthique qui permet à un jeune de devenir un adulte responsable. Tel est bien ce que ma femme et moi ressentons et que nous voulons transmettre à nos enfants. Ce supplément d’âme est nécessaire. Les décennies passées furent sans doute bien fautives sur ce point, ayant trop privilégié les aspects matériels, la consommation et les profits à court terme. Or, l’homme n’est pas qu’un corps dont il faut satisfaire les besoins immédiats et à qui il faudrait octroyer toujours plus de droits, ignorant des devoirs pourtant essentiels vis-à-vis des autres et notamment des plus fragiles. […]
Dès lors, les notions de bien commun et de solidarité doivent redevenir les moteurs de l’action politique et sociale. Le sens de cette action est celui de l’homme, de l’homme corps et âme, seule vraie mesure de l’action politique. Ce n’est pas un hasard si les deux rois les plus appréciés des Français sont Saint Louis et Henri IV. Le premier a assuré la justice dans un temps où la force primait encore trop souvent sur la justice ; le second a redonné la paix et la prospérité dont le peuple a été le premier bénéficiaire.
Il appartient à chacun de vouloir en faire son mode de vie. Si les institutions peuvent favoriser ou non le développement, ce sont finalement les hommes et les femmes qui par leur travail, leur enthousiasme, leur abnégation et parfois leur sacrifice, le font, concrètement. Nous le voyons actuellement tout particulièrement vis-à-vis du péril extérieur auquel le pays, comme toute l’Europe, est confronté. Ce ne sont ni les mots ni des gestes compassionnels qui peuvent conjurer les dangers, mais l’action concrète sur le terrain et parfois, mais trop souvent hélas, le sacrifice de nos soldats. Nous comprenons alors pleinement tout le sens d’une action dont l’homme est la finalité car, si certains acceptent d’être blessés et de mourir, ce n’est pas pour des satisfactions matérielles mais bien parce qu’ils savent que la vraie valeur est celle de la défense de la civilisation, de notre Patrie charnelle et spirituelle, et bien sûr de nos femmes et de nos enfants et cela n’a pas de prix…

Louis de Bourbon, Duc d'Anjou
Chef de la branche aînée de la maison de Bourbon, héritier de la Couronne de France sous le nom de « Louis XX »

Extrait du blog : Boulevard Voltaire





17/08/2017

Restauration de la croix dédiée à René-Jean Tonnelet

       La première phase de restauration de la croix Tonnelet, aux confins des paroisses de Maulévrier et de Toutlemonde, est terminée.
    Cette croix a été restaurée par les soins de nos bénévoles et les travaux seront inaugurés le samedi 21 octobre 2017, à l'occasion de notre assemblée générale. Une plaque commémorative sera apposée sur le socle de cette croix et inaugurée le même jour.


 Rappelons que René-Jean Tonnelet, né à  Martigné-Briand au village de Cornu, fut le  deuxième garde-chasse du comté de Maulévrier. Il participa, dès la première heure, à la première prise d'armes. Il fut l'ami et le compagnon de Nicolas Stofflet. Les deux hommes eurent un itinéraire presque identique.  
   René-Jean Tonnelet devint rapidement un officier de l'armée d'Anjou, il fut même Major de cette armée, alors que Stofllet était Major général. René-Jean Tonnelet participa à de nombreux combats, en particulier à l'affaire de La Crilloire. Il fut l'un des 17 signataires du brevet de généralissime de Jacques Cathelineau. Il traversa la Loire avec l'armée vendéenne, toujours auprès de Stofflet, et fut tué peu après le repassage de la Loire au mois de décembre 1793 ou au début du mois de janvier 1794.
           Bien connu à Maulévrier (où une rue porte son nom) il est pratiquement ignoré du grand public, en dehors de cette région. Cette croix, dont la plaque sera inaugurée le 21 octobre prochain, avait été édifiée par le comte René de Colbert au château de La Frogerie dès 1817. On sait que M. de Colbert-Maulévrier a toujours entretenu la mémoire de Stofflet et de ses compagnons. C'est lui qui fit édifier l'obélisque consacré à Stofflet, situé à l'entrée de son château. Le projet remontait au moins à 1816, mais l'obélisque fut inauguré en 1820 à l'époque du baptême du duc de Bordeaux.

  La journée du 21 octobre est ouverte à tous. C'est-à-dire à tous ceux qui gardent en leur cœur la mémoire de l'épopée vendéenne. Vous pouvez dès maintenant vous inscrire à cette journée en téléphonant au 02.41.39.25.36.
    La journée comprendra l'assemblée générale ouverte uniquement aux adhérents, puis les manifestations ouvertes à tous à partir de  :
    09h45 - Visite des extérieurs du château de Maulévrier sous la conduite de Patrice Lefort, spécialiste de l'histoire de cette demeure, suivie d'un vin d'honneur offert par la municipalité de Toutlemonde, puis déjeuner.
    15h30 - Inauguration de la croix Tonnelet, suivie d'une veillée vendéenne à partir de 16h à Toutlemonde, animée par Dominique Lambert de La Douasnerie sur le thème : "Nicolas Stofflet et René-Jean Tonnelet, deux garde-chasses dans l'épopée vendéenne".

16/08/2017

La croix noire à Nuaillé, dédiée à Stofflet

Le 15 août 2017, la croix noire, à Nuaillé, a été fleurie par M. Henri Turpault, fervent vendéen.
Merci à lui.


Le drapeau vendéen flotte à Bar-sur-Aube


Merci à notre ami Gérard Mottot qui a eu le bon réflexe de nous faire parvenir cet article.

L'Est-Eclair, dimanche 13 août 2017

12/08/2017

Cazeau, (presque) la vie de château

Cazeau, (presque) la vie de château

Partiellement détruit pendant les Guerres de Vendée, le château du Cazeau, au May-sur-Èvre, est le témoin de six siècles d’histoire. Son propriétaire, la famille de Roincé, espère l’ouvrir au public en 2018.

Il y a les restes des douves, une tour qui tient debout, un châtelet. Sans oublier une cour qui, avec un peu d’imagination, replonge le visiteur dans le Moyen Âge. Pas de doute, ici, au Cazeau, lieu-dit du May-sur-Èvre, se dressait un château. Un château dont les quelques murs restants sont des témoins d’une longue histoire. Une histoire que ses propriétaires, Michel et Geneviève de Roincé, connaissent sur le bout des doigts, ou presque. Et qu’ils souhaitent aujourd’hui partager.

Logique, le château du Cazeau est dans la famille depuis au moins 1405, « par héritage ou par mariage », glisse Michel de Roincé. Premier propriétaire de ces terres, « qui étaient bien plus grandes qu’aujourd’hui » : Guillaume du Cazeau. Un patronyme qui va perdurer pendant près de deux siècles, et le mariage d’une descendante, Marguerite du Cazeau, avec Louis de Villeneuve, seigneur du Vivier et du Bois-Groleau.

À l’époque, le château affiche fièrement ses quatre tours, son pont-levis, situé à l’opposé de l’actuelle entrée. Ne subsiste aujourd’hui que les piles en pierres, sur lesquelles venait se poser le pont. « Il reste suffisamment pour deviner », glisse Geneviève de Roincé. Deviner le quotidien de la famille Villeneuve, au XVIIIe siècle. Deviner le mariage de Marie Charlotte Élisabeth de Villeneuve du Cazeau avec Louis d’Hillerin, propriétaire du château de Boistissandeau, aux Herbiers (Vendée). Deviner la naissance de trois enfants, dont Marie-Anne Gabrielle. Trois enfants qui feront partie de la dernière génération à connaître le château du Cazeau, le « vrai ».
Mariage entre un républicain et une royaliste
« Le drame est survenu au moment de la Révolution française », pose Geneviève de Roincé. Le château est alors brûlé. « Soit à la suite de la bataille de Cholet, fin 1793, soit pendant les Colonnes infernales, début 1794 », estime son mari. Le bâtiment a ensuite été considéré comme bien national. Quid des propriétaires ? « Marie-Anne Gabrielle avait quitté Boistissandeau pour se réfugier au Cazeau, avant de suivre l’armée royaliste en partance vers Saint-Florent-le-Vieil, poursuit Michel de Roincé. Elle s’est ensuite réfugiée à Nantes, avec sa sœur, chez une tante. »

Le retour du Cazeau dans la famille sera le fruit d’un concours de circonstance. « Les Républicains ont fait venir, en Vendée, un officier pour pacifier la région : Alexandre Édouard Bourbon, note Michel de Roincé. Lui a été notifiée la situation des deux filles. Il est tombé amoureux de Marie-Anne Gabrielle. » « Ce n’était pas du tout évident pour cette jeune fille issue d’une famille royaliste », coupe son épouse. Alexandre Édouard Bourbon a bien racheté une partie du Cazeau, dont le château, mais son rapide décès l’a empêché de le restaurer.

« Et depuis, le château est resté comme ça », sourit Geneviève de Roincé. Comme à la fin du XVIIIe siècle, ou presque. Des pierres en moins et deux maisons du XIXe siècle, dont une accolée à la tour, en plus. Elles sont aujourd’hui en ruine. Mais le château du Cazeau n’a pas dit son dernier mot.

Un peu de Cazeau aux Herbiers


Si les Guerres de Vendée ont fortement touché le château du Cazeau, elles ne l’ont pas totalement détruit. Jusqu’à « la fin du XIXe, début du XXe siècle », une grande cheminée, bien conservée et située dans le châtelet, était encore visible. « Elle a été démontée et transportée au château de Boistissandeau (Les Herbiers, Vendée) », raconte Michel de Roincé. Ce n’est pas le seul élément du Cazeau à avoir fait le chemin jusqu’en Vendée. La pierre d’autel de la chapelle du Cazeau, autrefois intégrée au château, en a fait de même. « Elle est aujourd’hui dans la grotte qui est une copie de la grotte de Lourdes, à Boistissandeau », poursuit le propriétaire.

Ouvert au public dès 2018 ?


Des bâtiments en ruine ? Pas de quoi décourager Michel de Roincé. Lui a hérité du château à 25 ans, par sa mère, dans les années 1980. Même s’il vit à La Boissière-sur-Doré, en Loire-Atlantique, être le propriétaire du Cazeau lui fait se sentir « un peu du May-sur-Èvre ». En campant dans la cour, ses enfants redonnent un peu de vie au lieu. Les époux de Roincé aussi, à leur manière. Le châtelet a vu ses fissures comblées, sa toiture refaite à neuf. L’idée n’est pas de restaurer le château à l’identique, mais de le conserver en l’état, de le cristalliser, « comme un témoin de l’histoire »« Il y a un lien affectif, émotionnel, commente l’intéressé. C’est quand même une histoire importante, avec des moments douloureux. »

Pour arriver à son but, le couple compte sur l’association du May-sur-Èvre, May… moire. « Nous avons mis en commun nos recherches », note Geneviève de Roincé. « Nous allons essayer de travailler ensemble pour montrer ce site au public lors des Journées du patrimoine, en 2018 », poursuit son mari. L’occasion de remettre le château sur le devant de la scène, comme au Moyen Âge.
A. B

Courrier de l'Ouest, 12 août 2017

09/08/2017

Jacques Villemain dans Le Point





Demain dans Le Point, vous découvrirez un entretien de Jacques Villemain recueilli par François-Guillaume Lorrain. Le juriste requalifie les massacres en Vendée au regard du droit actuel. A lire absolument.

08/08/2017

Le décès de notre adhérent Gonzague Saint Bris

Gonzague Saint Bris, célèbre écrivain (prix interallié 2002, pour Les Vieillards de Brighton), a trouvé la mort, dans la nuit du lundi 7 au mardi 8 août dernier, dans un accident de la route à Saint-Hymer près de Pont L'Evêque (Calvados). Passionné par les guerres de l'Ouest, Gonzague Saint-Bris avait adhéré, il y a une dizaine d'années, à la Vendée Militaire, et était très attaché à la revue Savoir. Ironie du sort, dans l'après-midi du dimanche 6 août, il me fit la surprise de sa visite. Il s'apprêtait à regagner Paris. Je ne pouvais imaginer que je le voyais pour la dernière fois...

Auteur d'une cinquantaine d'ouvrages, Gonzague Saint Bris fut aussi le créateur, près de Loches, du Festival de la forêt des livres qui devint, très rapidement, une véritable institution.

Né le 26 janvier 1948, Gonzague Saint-Bris était âgé de 69 ans. 

A sa famille et à ses proches nous présentons nos respectueuses condoléances et l'assurance de nos prières.
D.L.


Dédicace de Gonzague Saint Bris de son livre François Ier à Sophie et Dominique Lambert

Dédicace de Gonzague Saint Bris de son livre François Ier à Sophie et Dominique Lambert



03/08/2017

La guerre de Vendée, à prix doux

         Les éditions choletaises Pays et Terroirs publient six livres anciens sur la guerre de Vendée à format et prix réduits. L’occasion en cette période estivale de se (re) plonger dans le grand bain de l’histoire.

Les amateurs d’histoire locale vont se régaler cet été. Pays & Terroirs a la bonne idée de rééditer six ouvrages sur la guerre de Vendée. Une réédition soignée avec des couvertures plus colorées, une typographique modernisée et, surtout, des formats réduits qui s’approchent du livre de poche. Le tout à des tarifs raisonnables, de 9 à 12 €, deux fois moins cher que des éditions standards.

 « Il s’agit d’ouvrages historiques, certains connus, d’autres moins, publiés au XIXsiècle et qui étaient épuisés, explique Jean-Christophe Mênard, le gérant de Pays & Terroirs. Ces livres n’existant pas en petit format, l’idée est d’offrir un meilleur confort de lecture et permettre de se constituer une bibliothèque historique à pas très cher avec un prix moyen de 10 €. »
« Il y a encore beaucoup de choses à publier »
Les ouvrages peuvent être commandés en ligne sur le site de la maison d’édition choletaise (1); ils sont disponibles aussi dans certaines librairies de la région et au Puy du Fou. 

« Si ça fonctionne, j’aimerais éditer d’autres petits livres sur le sujet, des mémoires, poursuit Jean-Christophe Mênard. Il existe, par exemple, un livre sur la guerre de Vendée à Cholet, totalement inédit. Il y a encore beaucoup de choses à publier sur cette période. »

Ces petits livres peuvent se glisser facilement dans une valise pour ceux qui partent en vacances ; pour les autres, ils sont une invitation à voyager… dans le temps. Voici une brève recension des six ouvrages.

     « Mémoires de la marquise de Bonchamps sur la Vendée » : moins connus que ceux de Madame de La Rochejaquelein, les souvenirs de l’épouse du commandant des armées vendéennes, Charles de Bonchamps, présentent un tableau bref et passionnant de cette période. Les campagnes militaires, la mort et le geste de grâce de son mari à Saint-Florent-le-Vieil, la déroute de la virée de galerne au cours de laquelle elle perdit son fils, sa survie dans la clandestinité. La marquise de Bonchamps livre un récit rare.  9 €.

     « Les Noyades de Nantes » d’Alfred Lallié : historien nantais prolifique, Alfred Lallié a publié un grand nombre d’ouvrages sur sa ville et le département de la Loire-Inférieure sous la Révolution. Parmi ceux-ci, « Les Noyades de Nantes » sorti en 1879. Un livre référence sur ces horribles massacres de contre-révolutionnaires emmenés dans de grands bateaux avant d’être coulés. Alfred Lallié établit à près de 5 000 le nombre d’hommes et de femmes noyés en Loire. 12 €.

· « Les Prisons de Nantes » d’Alfred Lallié : le même auteur s’est intéressé en 1883 aux geôles nantaises où étaient enfermés les prisonniers blancs affluant de Vendée, de Bretagne.  12 €.

· « Vendéennes et Chouannes » du comte de Chabot : elles ont payé un lourd tribut durant les guerres de Vendée et pourtant leur rôle est méconnu. Le comte de Chabot a entrepris en 1902 de sortir de l’oubli plusieurs d’entre elles (Mademoiselle Regrenille, Renée Bordeareau, Marie Lourdais, la femme Goureau…).   9 €.

· « Souvenirs d’Henriette Vernon » de Jean Charruau : ce roman historique, rédigé sour forme de mémoires, fait revivre au lecteur les grandes heures de la guerre de Vendée.   12 €.

· « Chouans et Bleus » de Paul Féval : il s’agit d’un recueil de nouvelles publiées en feuilleton vers 1840. Quelques années avant « Le Bossu », le grand succès de la carrière littéraire de Paul Féval qui est aussi l’auteur de la fameuse chanson « Monsieur de Charette » que tous les Vendéens ont chantée un jour dans leur vie. Ici, le romancier, acquis à la cause des Blancs, oppose aux républicains « sinistres ou ridicules » de « jeunes héros de la contre-révolution ».  12 €.
(1) Pays & Terroirs, 65, place de Rougé à Cholet. www.editions-pays-et-terroirs.com et 02 41 64 65 80.Gabriel BOUSSONNIÈRE
gabriel.boussonniere@courrier-ouest.com