Banderole

La prochaine publication du numéro double de Savoir 143-144-145-146 paraîtra fin Février 2024

27/12/2016

Notre-Dame du Pé et les souvenirs du président et de la trésorière

Eglise de Notre-Dame du Pé
Notre-Dame du Pé et Louis Rougé

S'il est une paroisse chère au cœur de Sophie et chère à mon cœur, c'est bien celle de Notre-Dame du Pé. Avant la Révolution elle appartenait au diocèse d'Angers, aujourd'hui à celui du Mans.
  C'est à Notre-Dame du Pé qu'est né, le 20 avril 1817, le légendaire braconnier de l'Anjou, Louis Rougé. Sa maison natale existe peut-être encore au village de la Bruère, mais Louis Rougé vécut ses enfances au village des Gatz où l'on montre la maison qu'occupaient ses parents.
Après avoir épousé sa cousine, Marie Rougé, le mercredi 25 juin 1845 à Daumeray, le couple s'installa à la Démennerie dans les bas de Saint-Germain, proche de la forêt du Grip, très proche de Notre-Dame du Pé. Pays de bois et de nature, providentiel pour les braconniers.

La maison du braconnier

La Démennerie, détruite en 1959
La Démennerie ! Je l'ai vue de mes yeux. Pas sur une photo jaunie. Non je l'ai vue "en vrai". C'était à l'automne 1956. Mon père qui se passionnait depuis l'enfance pour la Vendée et le braconnier angevin, (il lisait et relisait l'ouvrage de Saint Martin), avait demandé à ma mère de nous conduire à la Démennerie. C'était à la fin d'une après-midi que je n'oublierai jamais. Sur la petite route qui conduit à la Roche-Péan, au carrefour de la Marre au Brec, puis vers Durtal, ma mère avait garé sa voiture - une 203 - en face le village de la Démennerie. Mon père m'avait immédiatement désigné la maison du braconnier.
   Une maison ? une "biquerie", une "gagnerie", avec un petit jardin derrière. C'était là qu'avait vécu le braconnier, celui qu'un historien qualifiera de "dernier chouan de l'Anjou". Rougé avait fait ressurgir tous les thèmes de la chouannerie : l'anti-ville, l'anti-état, etc. Et puis cet esprit de communauté des gens du pays. Tous solidaires pour aider l'un des leurs. Histoire de taillis, de chemins creux, de grands espaces naturels -la forêt et les bois étaient partout- histoire d'amitié, histoire d'hommes...  Dieu, jamais oublié. Lors de son arrestation, Louis Rougé avait un chapelet sur lui...
     La Démennerie, quartier de l'ancienne chouannerie à Daumeray, au centre du "baugeois mystique". Avant Rougé, la petite maison avait appartenu à un Touchet, considéré comme "le patriarche" de la "Petite église" , famille à laquelle appartenait la mère du braconnier. Tout près, à Saint-Germain, subsistent les tombes de membres de cette Petite église. Un coin fascinant. Grande fut mon émotion devant cette maison qui abrita Louis Rougé et sa famille et qui fut témoin de tant d'événements entre 1854 et le début de l'année 1858. Trop à dire.

La passion du passé

 C'est cette maison qui m'a donné, j'en suis sûr, le virus de l'histoire. Une passion qui a décidé du reste de ma vie. J'avais alors neuf ans. C'est seulement en 1966, aux Archives de Maine et Loire, que j'eus accès au dossier Louis Rougé, côté alors 26M83. Mais la série M (vaste série s'il en est, elle abrite notamment les nombreuses Demandes de pension des anciens soldats vendéens et chouans de l'Anjou, demandes que j'ai entièrement dépouillées ainsi que celles qui figurent dans le fonds de Romain), a été reconditionnée (en fonction de la circulaire des Archives de France du 16 décembre 1965).
    Bientôt j'obtins, de M. le Procureur général (je conserve précieusement sa lettre), l'autorisation de consulter le dossier de la cour d'assises qui était encore conservé dans les archives de la cour d'Appel d'Angers. En même temps, j'entreprenais une campagne d'investigations dans les archives des mairies de Daumeray, la Chapelle d'Aligné, Notre-Dame du Pé, etc., et je menais auprès des habitants du pays une longue enquête sur cette formidable affaire. Moment exaltant ! La plupart de ces entretiens ont été utilisés dans les deux livres que j'ai publiés sur Rougé. 

La première édition de mon ouvrage fut publiée à Paris, chez Jacques Grancher, en 1974. Le tirage de 5000 exemplaires fut rapidement épuisé. Plus tard, aux éditons Cénomane, je rééditais ce livre après l'avoir considérablement enrichi de documents nouveaux. Cénomane réédita ce livre en 1987 et 1998. Une quatrième édition est en projet.

Sophie et Dominique


Notre-Dame du Pé est aussi devenu un lieu de pèlerinage pour Sophie, notre trésorière, et pour moi. En 1993, lors de l'inauguration d'un vitrail en l'église de Notre-Dame du Pé, à la mémoire de l'abbé Moreau, noyé en Loire en décembre 1793, l'abbé Boven me demanda d'animer une conférence sur l'histoire de la chouannerie dans cette région. Bien entendu j'acceptai. La même année, Sophie et moi, découvrant que nous n'étions pas indifférents l'un à l'autre et que nous avions moins de divergences que de points communs, et n'ayant nullement l'intention, évidemment, de vivre en débauchés (c'est à dire en dehors les principes pour lesquels se battaient les Vendéens), nous décidâmes d'unir nos vies. Notre mariage civil eut lieu au cœur de la Vendée. Mais pour notre mariage religieux, nous décidâmes qu'il serait célébré dans le rit extraordinaire, à Notre-Dame du Pé, dans cette petite église riche pour nous en souvenirs.
   Par la suite nos enfants reçurent le baptême et firent leurs communions en cette église devenue incontournable pour Sophie et moi. Beaucoup d'adhérents de la Vendée Militaire assistèrent au mariage du président et de la trésorière. Nos témoins furent d'ailleurs des adhérents de notre association. Trois journaux de cette région publièrent un reportage sur notre mariage. Nous étions dans le pays de Rougé Le braconnier et j'étais considéré comme son historien. C'était aussi le temps où l'on parlait d'un film sur cette affaire. Notre mariage devenait donc une petite attraction pour les journalistes.
Notre-Dame du Pé, restera pour Sophie, nos deux enfants et moi un haut lieu de notre vie. Après bientôt 25 ans de mariage, mon épouse et moi remercions, sans cesse, le bon Dieu de nous avoir fait nous rencontrer. La Vendée a cimenté notre union. Malgré nos enfants, mon travail, nous n'avons jamais cessé un seul instant de nous occuper de la Vendée. Ainsi nous avons pu mener une vie familiale riche et prenante et nous occuper de cette noble cause qu'est la Vendée. Nous l'avons mise, après nos enfants, au sommet de nos préoccupations. Nous avons essayé, avec les membres du bureau de notre association, de faire plaisir à nos adhérents en célébrant cette histoire avec cœur et détermination. Et malgré les responsabilités que cela suppose en tant que président et trésorière. L'âge ne fait rien à l'affaire (lors de la création de la Vendée Militaire, je n'avais que 29 ans) ni au travail. On peut fort bien cumuler "travail, famille et passion". Il suffit d'être suffisamment organisé, avoir une vie non dispersée et disposer d'une volonté de chaque instant. Rien ne peut faire obstacle à une vraie passion.

D.L.



Maurice Bedon présente ses vœux



Maurice Bedon
Ancien Conseiller général de Vendée
   En cette période de fin d’année, un aimable usage conduit : le Pape à souhaiter de bonnes fêtes de Noël aux croyants, les Responsables publics à offrir leurs vœux pour la nouvelle année à leurs administrés, les Elus à leurs électeurs, les Présidents d’associations à leurs adhérents et les particuliers à leurs amis proches.
   D’autres personnes, pourtant dépourvues de la moindre responsabilité, éprouvent tout de même l’irrésistible besoin d’en adresser, avec beaucoup de « modestie », à l’univers entier par l’intermédiaire des blogs et surtout des réseaux sociaux.
  Offrir des vœux, c’est fondamentalement montrer que l’on pense avec affection aux autres et qu’on leur souhaite le meilleur. Par conséquent, aucun chemin, même tortueux, n’a encore jamais conduit une personne respectable à « enrichir » un texte de vœux avec des critiques, des insultes ou des calomnies.
   Ces comportements révèlent immanquablement l’affligeante médiocrité de leurs auteurs. Car tout le monde sait parfaitement que ce n’est pas la légitime satisfaction du travail constructif réalisé qui provoque des attaques envers autrui, mais bien au contraire l’insatisfaction, l’aigreur et le caractère envieux.
   De telles grenouilles ne seront jamais capables de renoncer à essayer de se faire aussi grosses que le bœuf. En effet, il faudrait pour cela prendre conscience de la réalité et se remettre en question. Ce qui s’avérerait un exercice particulièrement périlleux.
   Dans le même esprit, on peut souhaiter que la future année soit une «Sainte Année» et qu’elle se déroule dans « le plus pur esprit chrétien ». Toutefois, il faudrait au préalable être capable de comprendre que ces mots forts ont une signification précise et que les valeurs spirituelles et morales sous-tendues sont sans doute présentes chez les interlocuteurs, alors même qu’elles font cruellement défaut aux auteurs.
  Nonobstant ces constations assez déplorables, nous restons tout de même fort heureusement dans l’agréable période des vœux et des bonnes résolutions. Aussi, nous contenterons nous de former des vœux pour eux et leur prise de conscience. Il ne saurait être question pour nous d’accepter de nous laisser entrainer vers des comportements heureusement marginaux.

  Bonne Année A Tous.
Maurice BEDON 

23/12/2016

Joyeux Noël

Le Président et le Conseil d'administration de la Vendée Militaire vous souhaitent un saint et joyeux Noël, une bonne année, une bonne santé et, comme on disait autrefois dans le "vieux pays", le paradis à la fin de vos jours.

L'hiver est le temps de l'étude sous la lampe. Mais déjà nous préparons des journées vendéennes au cours desquelles nous aurons grand plaisir à nous retrouver. Avec toujours la même ambition : célébrer sans cesse la vieille Vendée en acceptant et en défendant tout l'héritage : Dieu et le Roi.
 Si nous ne sommes pas plus nombreux l'an prochain, au moins que nous ne soyons pas moins. Qu'il ne manque personne à l'appel des grands souvenirs que nous célébrerons en 2017.
  Bien sûr nous n'oublions pas notre revue Savoir. Déjà nous préparons le n°119... Savoir est un lien essentiel entre nous. En effet, beaucoup d'entre vous, plus de la moitié de nos adhérents, trop éloignés de la Vendée, ne peuvent être présents à chacune de nos réunions. Ils attendent donc avec impatience notre revue.
    Savoir, c'est ce qui restera après nous, avec nos plaques et monuments. C'est pourquoi nous attachons une grande importance à sa présentation, son contenu et sa régulière parution. Savoir témoigne et témoignera après nous de notre indéfectible attachement à la cause vendéenne.

D.L.

22/12/2016

Souvenir catholique en Languedoc

Cette association vient de publier son numéro 48 de quatre pages, particulièrement intéressant que vous pourrez vous procurer auprès de 
l'Association Père Salem-Carrière, 379 route de Candillargues, 34 130 Mudaison

15/12/2016

Notre adhérente M.A. nous parle d'un livre qui l'a passionnée

Ainsi Dieu choisit la France
La véritable histoire de la fille aînée de l’Eglise.
Camille Pascal .  Presses de la Renaissance.

Nul besoin d’être catholique pour lire ce livre ! 
   En cette période  où les églises sont désertées, les prêtres  en si petit nombre, qu’il est difficile d’en trouver un pour les enterrements en campagne, il est agréable de lire un roman  bien écrit qui nous conte dans un style simple et agréable ce que nous étions prêts à oublier, notre histoire de France sous la lumière de la chrétienté.
   La conversion de  Clovis , sous l’ influence discrète de son épouse Clotilde,  nous parle aussi des subtilités de la relation (on démodée) de ce couple royal. L’auteur  nous tourne les pages du livre d’images de nos racines chrétiennes. 
   Cet  historien,  enseignant à la Sorbonne et à l’EHESS, qui  a été   conseiller  à l’Elysée, sans employer le mot foi, revisite les scènes fondatrices de l’Eglise Catholique, depuis son baptême au Vème siècle jusqu’au divorce inscrit dans la loi de 1905. Le dernier chapitre est un gros plan sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat où l’on pénètre  les coulisses d’une promulgation  de loi qui fonde notre présent laïque.

13/12/2016

22 et 23 décembre Marché de Noël au château de La Chardière, demeure de Constant de Suzannet

Pour en savoir plus cliquez sur l'image




Notre amie Anne-Catherine de Suzannet vous

invite au Marché de  Noël qui aura lieu au

château de La Chardière le 22 et 23 décembre.

Nous gardons tous un merveilleux souvenir de

l'accueil que nous réservèrent la comtesse de

Suzannet et sa fille Anne-Catherine, lors

de notre journée du 25 juin dernier.

12/12/2016

Nouvelle poussée anticléricale. A Strasbourg : la traditionnelle crèche de Noël est interdite

A lire dans Présent aujourd'hui.



Conférence : "700 ans de foi et d'histoire : Luçon, Maillezais, Saint-Laurent" avec Dominique SOUCHET


Notre adhérent, Dominique Souchet, donnera une conférence le mardi 10 janvier 2017 à 20h30 à l'ICES


Dominique Souchet, président des Amis de la cathédrale de Luçon, ancien élu, ancien président de la commission des actions culturelles au Conseil général de la Vendée. Auteur de nombreux articles et communications historiques, il est le maître d'œuvre d'un ouvrage qui paraîtra en 2017 sur la Vendée dans la prestigieuse collection « La grâce d'une cathédrale ».

A l'occasion du septième centenaire de sa création par le pape Jean XXII, le diocèse de Luçon célèbre en 2017 un jubilé exceptionnel. Dans cette année jubilaire, le cycle diocésain Eglise et Société vous propose une conférence, doublée d'une rétrospective en images, sur l'histoire religieuse de la Vendée vue à travers quatre édifices emblématiques : la cathédrale de Luçon, l'ancienne cathédrale de Maillezais, et deux monuments de Saint-Laurent-sur-Sèvre, la basilique et la chapelle des Filles de la Sagesse.




08/12/2016

07/12/2016

Les premiers ministres de la Ve république

Depuis 1958, la Ve république a connu sept présidents : De Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac, Sarkozy et Hollande. Dans cinq mois, elle en connaitra un huitième.
Dans le même temps, la république a compté vingt-et-un premiers ministres : Debré, Pompidou, Couve de Murville, Chaban-Delmas, Messmer, Chirac 1, Barre, Mauroy, Fabius, Chirac 2, Rocard, Cresson, Bérégovoy, Balladur, Juppé, Jospin, Raffarin, Villepin, Fillon, Ayrault, Valls et Cazeneuve.

Parmi ceux-ci, deux furent élus présidents de la république, Pompidou et Chirac, si l’on excepte De Gaulle qui fut président du conseil sous la IVe république. Chirac s’y est repris à trois fois pour y parvenir (1981, 1988 et 1995).

Et pourtant beaucoup y ont cru ! Rocard dès 1969, Chaban-Delmas en 1974, Debré en 1981, Barre en 1988, Balladur en 1995, Jospin en 2002 auxquels il faut ajouter Fabius, candidat à la primaire de la gauche en 2011 et Juppé, candidat à la primaire de la droite en 2016. Total huit échecs !

Dans cinq mois, un voire deux autres anciens premiers ministres, Fillon ou Valls, rejoindront la cohorte de ceux qui y ont cru et se sont ramassés devant la volonté populaire. 

Cresson, Raffarin, Villepin, Ayrault et Cazeneuve, seuls survivants n’ayant jamais été candidats n’ont peut-être pas dit leur dernier mot. Rendez-vous aux prochaines présidentielles !


Henry Renoul

04/12/2016

Un portrait du Christ au travers de tableaux de maître


M. l'abbé R. d'Abbadie nous parle de saint Louis-Marie Grignion de Montfort

Voici un article passionnant de l'abbé R. d'Abbadie, du Prieuré Saint-Jean-Eudes à Gavrus, sur saint Louis-Marie Grignion de Montfort. Un écrit, une musique, si différents de ce que nous avons pu lire ces derniers temps au sujet de ce saint si populaire dans l'Ouest. Ces écrits - il faut oublier le nom de leurs auteurs - ont pour dessein de minimiser le poids de la doctrine du Père de Montfort dans les prodromes des guerres de l'Ouest. Certes, il est mort le 28 avril 1716, donc longtemps avant la prise  d'armes de 1793, mais les "mulotins" ont continué son œuvre jusqu'à la Révolution. Charles Maurras est mort en 1952, mais sa pensée agit encore sur beaucoup d'entre nous... 

L'influence des "mulotins" fut considérable. Personne ne devrait le nier. Après nous avoir fait croire que les Vendéens n'étaient pas royalistes, que les drapeaux où apparaît l'inscription "Dieu et le Roi", que les demandes de pension ou éclatent parfois des expressions d'amour pour la Monarchie, etc., tout cela serait du "bidon", tout cela aurait été mal interprété. Bref, les "Vendéens n'auraient été que potentiellement royalistes". Il y a des gens qui ont de la chance. Avec un bout de diplôme, ils peuvent se dire historiens, écrire des absurdités et être pris.... au sérieux. C'est maintenant aux origines religieuses de l'épopée que voudraient s'en prendre certains "historiens" afin de vider de son sens l'histoire de la Vendée. Même si le clergé n'a pas fomenté la guerre, ce qui est tout à son honneur, la Vendée est le résultat d'un mécontentement religieux et, par la force des choses, politique. "Pour Dieu, donc pour le Roi", répète sans cesse l'un de nos adhérents et ami Jean-Louis Caffarel. Rien n'est plus vrai!

Dominique Lambert de La Douasnerie


Extrait du "Le petit Eudiste - Mai 2016 -

L'avenir de la Grande Vendée, extrait du Courrier de l'Ouest 3 décembre 2016

Historien, patrons et artiste réunis



L’avenir de la Grande Vendée, ce territoire informel qui mord notamment sur le Bocage bressuirais et le Choletais, sera au cœur d’un colloque proposé lundi prochain, à Mauléon (Deux-Sèvres). Pdg de Système U, Serge Papin plaide pour une cohésion autour de ce bassin de vie, chargé d’Histoire.

En quoi la notion de Grande Vendée est-elle opportune, aujourd’hui, à vos yeux ?

Serge Papin : « En observant l’évolution de la structuration de la société française, en matière d’urbanisation, on constate que l’empreinte rurale du pays s’estompe petit à petit. Ce qui fédère, ce ne sont plus les régions ou les départements, mais plutôt les grandes métropoles. Les territoires qui n’en ont pas peuvent s’en sortir avec le tourisme. Mais si cette dimension est absente, la population y est en recul. La chance de la Vendée est précisément d’avoir une cohérence départementale. L’absence d’une grande ville est finalement une opportunité qui permet d’avoir un développement plus global, qui peut dépasser les frontières administratives. Le Bocage vendéen, au fond, englobe le Choletais et une partie des Deux-Sèvres. »

Les liens historiques trouvent-ils encore une traduction concrète, de nos jours ?

« La mentalité d’un Bressuirais est proche de celle d’un habitant de La Châtaigneraie qui, lui, se retrouvera moins dans celle d’une personne de Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Il y aurait intérêt à rapprocher concrètement ces différents territoires et à faire émerger la Grande Vendée. Il faudrait que des élus, des chefs d’entreprise, prennent le leadership de cette démarche pour s’affranchir des frontières administratives. Demain, nous serons en compétition contre Barcelone, Cologne ou d’autres… Ce sont des pôles, que nous n’avons pas ici. On aurait intérêt à rendre cohérent cet ensemble de 700 000 habitants. »

L’esprit vendéen est souvent évoqué, comme gage de succès. Comment le définiriez-vous ?

« Il se traduit par une identité forte et par des habitants qui ont cette volonté de maîtriser leur destin. On compte sur nous, pas sur les autres. C’est dans l’inconscient collectif. Les racines de cet état d’esprit remontent à l’époque post-révolutionnaire, durant laquelle la Vendée a été maltraitée par la République. Ces valeurs de solidarité viennent de là. »

Il est souvent question du miracle vendéen, au niveau économique. Celui-ci trouve un prolongement, notamment en Bocage bressuirais et dans le Choletais (NDLR : un taux de chômage d’environ 7,5 %). Comment l’analysez-vous ?

« L’explication réside dans le tissu d’entreprises, riche, et dans une main-d’œuvre de qualité. Il faut aussi noter l’implication des salariés. Le capital de Fleury-Michon, que je connais bien, est en partie détenu par des salariés. J’ai en mémoire l’action des salariés de l’entreprise Gautier, qui avaient fait grève pour obtenir la réintégration de leur patron, Dominique Soulard. On a un terreau, un état d’esprit intéressant, qu’il faut cultiver. Ce n’est pas du paternalisme, mais un pacte social non formalisé qui permet d’être compétitif. »


Cholet - Repères
Le colloque « Quel avenir pour la Grande Vendée » aura lieu lundi 5 décembre, à 18 heures, salle de la Passerelle à Mauléon. Il est proposé par le Centre d’échanges et de réflexion pour l’avenir. En l’absence de Serge Papin, retenu par des obligations professionnelles mais qui interviendra par l’intermédiaire d’une vidéo, la soirée sera marquée par les témoignages d’entrepreneurs tels qu’Aude Moreau et André Liebot. L’historien Reynald Sécher et Esther Dubois (lire ci-dessous) livreront leur expertise. L’artiste Yannick Jaulin (lire ci-contre) sera également présent.


Tarif : 10 € pour les non-adhérents au CERA. Réservations via www.le-cera.comRecueillis par Fabien GOUAULT
bressuire@courrier-ouest.com

« La Grande Vendée, c’est un peuple libre et rebelle »

Proximité et solidarité sont deux des atouts de la Grande Vendée, selon l’urbaniste Esther Dubois qui interviendra lors de la conférence du 5 décembre.
Parmi tous les intervenants qui prendront la parole lundi prochain à Mauléon, un seul n’a pas d’attaches dans cette région de la Grande Vendée qui sera au cœur des débats. Il s’agit de l’urbaniste parisienne Esther Dubois qui travaille depuis une trentaine d’années sur la question des territoires. Parmi ses nombreuses fonctions, elle est experte auprès du Comité mondial pour les apprentissages tout au long de la vie et membre du comité de pilotage « territoires apprenants tout au long de la vie ». 

Impressions de Vendée

« Je ne connais pas la Vendée, je vais apporter un regard extérieur. Mais j’ai travaillé sur le sujet, bien sûr, et j’ai en tête l’image d’un territoire qui repose sur deux fondamentaux : la famille et un système de valeurs au centre duquel il y a l’esprit de responsabilité. Il ne considère pas que l’État est le sauveur, il se prend en charge lui-même. Il s’appuie sur les notions de bien commun et d’intérêt général. J’observe aussi que son économie se développe grâce à la filière de l’apprentissage. »

Le poids de l’histoire

« La mort a été très présente sur ces terres lors des guerres de Vendée. C’est pour cette raison précisément que la réactivité y est plus forte. Ce territoire a tiré sa force de sa fragilité. Cette démarche intime l’a rendu plus fort pour s’en sortir. A une époque où on a voulu organiser cette région malgré elle, les habitants se sont mobilisés. C’est un peuple libre et rebelle. Le recours a été la solidarité et c’est encore vrai aujourd’hui. Au lieu de se positionner comme la grande métropole de Nantes, il joue la carte de la proximité. Proximité que l’on retrouve aussi au sein de l’entreprise entre le patron et le salarié. Autre fait intéressant, ce territoire est une œuvre commune dont chacun est l’auteur. L’innovation repose sur le partage des usages et des règles de conduite. »

Quel avenir ?

« La révolution numérique ne leur fait pas peur. Ils sont dans autre chose que certains appellent la révolution quantique, c’est-à-dire celle du discernement. Une révolution intérieure en quelque sorte. Comment fait-on pour grandir ? Quelles énergies pour demain ? Ce sont ces questions qui sont au cœur du territoire. Les réponses, il les trouve dans la proximité car c’est elle qui va faire monde. Et en même temps, il se crée sa propre géographie en ouvrant ses frontières tout en se démarquant de la mondialisation. La grande question qui se pose concernant l’avenir de la Grande Vendée, c’est comment elle va se positionner par rapport aux nouvelles grandes régions et aux métropoles. Mais je crois qu’elle a les moyens de réagir comme elle l’a déjà prouvé par le passé. »


Entretien : Gabriel BOUSSONNIÈRE


Yannick Jaulin, qui a de profondes racines vendéennes, puisqu’il est né à Aubigny, interviendra au colloque sur la Grande Vendée, lundi, à Mauléon. L’artiste conteur estime qu’avec le social et l’économie, la culture est le troisième levier à actionner pour développer les territoires ruraux. Fort de son expérience à Pougne-Hérisson (dans les Deux-Sèvres), avec le Nombril du Monde, il viendra partager son expérience. « Car, derrière la fantaisie, c’est bien cette idée de développement du territoire à travers une économie viable qu’il y a », indique-t-il.

Et d’ajouter : « La Vendée, pays né de guerres successives, est un territoire qui va bien au-delà des frontières administratives. À nous de les dépasser et de nous réunir autour de ce qui nous rassemble. C’est bien plus important que ce qui nous divise. Et c’est encore plus vrai à l’heure de la grande région Nouvelle Aquitaine : le Bocage est résolument dans un esprit vendéen et se réclame de la Grande Vendée. Il est bien plus tourné vers la région nantaise que vers Biarritz. »

Yannick Jaulin viendra également nourrir sa curiosité. « Je veux aussi voir ce que les autres en disent et comment les Vendéens se perçoivent. Car les Deux-Sèvres aussi pourraient avoir à se poser la question de son identité. »


Photo archives CO - Marie Delage

03/12/2016

Sur RCF, aujourd'hui à 17 h Dominique Lambert a raconté l'histoire de Constant de Suzannet

Sur RCF, aujourd'hui à 17 h Dominique Lambert a raconté l'histoire de Constant de Suzannet. Cette émission sera rediffusée sur RCF Radio demain, dimanche 4 décembre à 9h30.





Cliquez sur l'image pour écouter l'émission

02/12/2016

Loi sur les « funérailles républicaines ». À quand celles de la République ?

Quand on demande à un républicain s’il n’a pas l’impression d’adhérer davantage à un dogme religieux qu’à un régime, il vous regarde avec incrédulité ou ahurissement – sinon avec mépris –, se demandant s’il a bien entendu la question. Et pourtant, tout républicain, quelque peu conséquent, c’est-à-dire conservant une distance critique vis-à-vis de la République en majuscule, devrait s’interroger sur la nature ontologique d’un modèle politique – systématiquement confondu avec la démocratie – bien plus confusément accepté comme croyance que fondé en raison.
Évoquant la « religion républicaine », seul un Vincent Peillon – il est vrai, philosophe de formation – eut le mérite de lever le voile d’hypocrisie recouvrant la réalité vécue d’une abstraction dont tout zélote psalmodie les « valeurs », célèbre les cultes et encense les grands « saints » laïques. Il ne lui avait pas échappé que si les curés d’antan assuraient l’instruction des petits paysans de France, l’école républicaine devait impérativement s’y substituer car « c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école cette nouvelle Église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la Loi » (La Révolution française n’est pas terminée, Seuil, 2008).
Le débat semble se poursuivre dans les travées de l’Assemblée nationale où les parlementaires discutent en ce moment d’une proposition de loi « instituant des funérailles républicaines », déposée le 9 décembre 2014 par Bruno Le Roux. En un article unique inséré dans le Code général des collectivités territoriales, le député socialiste propose que les communes mettent gratuitement à disposition une salle municipale où « à la demande de la famille du défunt, un représentant de la commune, officier d’état civil, procède à une cérémonie civile ».
Prenant prétexte de l’indifférence religieuse de certains de nos concitoyens, l’élu motive son texte en postulant que ces derniers « attendent de notre République qu’elle leur offre des perspectives pour accompagner leurs morts » (sic). 
À juste titre, le député de la Ligue du Sud, Jacques Bompard, réclama la suppression d’une telle disposition, attendu que « la citoyenneté […] n’a aucun rapport avec le Salut. Aussi, on aurait du mal à comprendre l’intérêt d’une telle cérémonie. »
Profitant, néanmoins, de l’occasion, il déposa un amendement suggérant que « la République française demande pardon aux rois de France et aux Français pour le saccage de leurs sépultures lors de la profanation des tombes de l’abbaye de Saint-Denis en 1793 et 1794 »
Par décret du 1er août 1793, la Convention, emportée par Barère, décida, en effet, que « les tombeaux et mausolées des ci-devant rois, élevés dans l’église de Saint-Denis, dans les temples et autres lieux, dans toute l’étendue de la république, seront détruits le 10 août prochain ». Si Napoléon réintégra les premiers cénotaphes dans la nécropole royale, c’est à Louis XVIII, frère du roi-martyr, reprenant « à la fois possession de son trône et de son tombeau » (selon la saisissante expression de Chateaubriand) qu’incomba l’initiative d’y rapatrier les restes de ses aïeux. 
L’« amendement Bompard » a évidemment valeur de témoignage et, au regard de ce passé sanglant, revêt toute l’éminente solennité d’un historial. Mais peut-on sérieusement attendre d’un dogme qu’il se rédime à propos d’un acte participant, précisément, de sa propre fondation et mû par une folle volonté de régénération de la société française ? Allégorie fangeuse bâtie sur l’holocauste des Vendéens, la République, portée par l’infernale logique de son idée (le propre de l’idéologie, selon Hanna Arendt), restera toujours hermétique à cette formule de l’auteur (déjà cité) du Génie du christianisme : « Les tombeaux des aïeux sont la base sacrée de tout gouvernement durable. »

Docteur en droit, journaliste et essayiste

Extrait du blog Boulevard Voltaire, du 23 novembre 2016

01/12/2016

Emmanuel Macron demande audience à nos rois

Mercredi 16 novembre 2016, Emmanuel Macron a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2017 dans un  centre d’apprentissage à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Toutes les caméras y étaient et l’annonce a couvert la première partie de tous les journaux télévisés du soir.
Mais, cette déclaration effectuée, de retour vers Paris et loin des caméras et de l’effervescence journalistique de Bobigny, Emmanuel Macron demande que l’on l’arrête à Saint-Denis, devant la Basilique. Il entre dans la Basilique Royale Saint-Denys et va se recueillir, seul, devant les gisants de nos rois et reines de France !
Essayons de comprendre l’incroyable signification de cette démarche ?
Pourquoi a-t-il délibérément décidé de faire cette halte de recueillement auprès de nos rois ? Visiblement pas pour afficher une posture contre-révolutionnaire destinée à alimenter les journaux pendant des semaines à son propos, il y va seul. D’autant plus que l’on peut raisonnablement considérer qu’une telle démarche est proprement « suicidaire » dans le cadre du régime républicain dans lequel il présente sa candidature. Non, cette décision ressemble fort à un cheminement de confession, démarche que nous faisons toujours mus par un besoin personnel irrésistible de déposer un instant toutes nos postures (nos impostures bien souvent), tous nos orgueils, toute notre humanité en somme, aux pieds de la source primordiale : notre Père infiniment aimant. Cet effort de sincère et profonde humilité nous métamorphose en nous emplissant de la Grâce éminemment fortifiante du Pardon. Nous reprenons ensuite les différents costumes qui nous servent à évoluer dans la société, mais définitivement amandés d’une once supplémentaire de la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés !
Ainsi, Emmanuel Macron, vêtu du costume de jeune « républicain d’avenir » ou de jeune « loup arriviste », selon le point de vue d’où l’on le regarde, juste après avoir annoncé sa candidature à la magistrature suprême du régime dans lequel il évolue activement depuis quelques années, et avant de fêter avec ses équipes cette annonce qui défraie déjà toutes les rédactions nationales, ressent-il le besoin intime de venir se recueillir dans une basilique esseulée au milieu d’une population locale indifférente, mais qui abrite les cénotaphes et les tombeaux de nos rois, brasiers à jamais incandescents pour les cœurs fidèles à la royauté française ! Il vient déposer aux pieds des bâtisseurs de la France, son costume de politique du XXIème siècle pour revêtir celui d’humble serviteur sollicitant de leurs mânes l’imprégnation de grandeur, du sens de l’Etat, dont il a besoin pour bien servir la France qu’ils ont édifiée en quinze siècles…
Personne ne saura jamais les prières qu’il leur a adressées et encore moins les réponses royales qu’il en a reçues, mais il me semble hautement significatif qu’il ait voulu réserver aux reliques des plus grands princes d’Occident que furent les rois de France, l’événement gigantesque que doit être, pour un jeune homme de trente-huit ans, sa déclaration publique de candidature à la présidence de l’Etat Français !
Ce que je relève seulement, c’est que cette démarche est fondamentalement, essentiellement royaliste ! Au moment où il s’engage sur la voie qui le conduira peut-être à servir la France au plus haut niveau, il sollicite l’adoubement symbolique de nos rois !
Pour mémoire, je rappelle les propos qu’avait tenus Emmanuel Macron en juillet 2015 au magazine Le 1 : A la question du journaliste lui demandant : « La démocratie est-elle forcément déceptive ? », il avait répondu : « Je pense qu’il manque un Roi à la France. La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, mais la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide, au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la république, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu… ».
Ainsi, dans son esprit comme dans le mien, la république est-elle irrémédiablement schizophrène ! Elle rêve d’incarner l’équilibre structurel presque naturel, car élaboré par quinze siècles de réflexion, qui caractérisait la relation entre le peuple de France et son Roi dans l’Ancien Régime et souffre en même temps de ne pouvoir se référer qu’à ce modèle indépassable qu’elle abhorre fondamentalement… Elle l’abhorre car elle sait intimement que le parfait rétablissement de cet équilibre ne se fera qu’avec sa propre disparition et le retour du Roi légitime…
Interpellé par cette déclaration qui fit couler beaucoup d’encre, je le rencontrai incidemment une nuit d’avril 2016 et semai à brûle-pourpoint les graines royalistes dont je vous fis écho (cf. Une Chute et une Rencontre !).
Ce 16 novembre 2016, il alla demander audience à nos Rois à Saint-Denys !
Il reste maintenant à Emmanuel Macron à se présenter devant le Roi actuel : Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, aîné des Capétiens et donc Roi légitime de France ! Ayant déjà prêté une sorte d’hommage symbolique aux quarante Rois, prédécesseurs et ancêtres du duc d’Anjou, en la Basilique Saint-Denys ce 16 novembre, il n’a plus qu’à prêter hommage à Louis XX, de manière parfaitement confidentielle s’il le désire, mais ce geste aurait une vibration qui résonnerait jusqu’aux confins du firmament et serait peut-être le premier coup de barre, à peine perceptible, qui orienterait le vaisseau France vers la fin de sa déshérence, vers son port d’attache : le rétablissement du Roi…
Emmanuel Macron sera-t-il notre George Monck ? Dieu seul le sait et je ne doute pas que le Roi saura s’en assurer…
Le Roi est vivant ! Vive le Roi !

Une sépulture au point mort

L’expertise devant servir à désigner le lieu de sépulture des Vendéens massacrés au Mans en 1793 a été annulée. Mais certains verraient bien les ossements dans l’église du Sacré-Cœur à Cholet.

Le feuilleton des ossements des guerres de Vendée n’en finit pas de rebondir. Deux nouveaux épisodes viennent s’ajouter à ce dossier ouvert depuis 2009. État des lieux.

1Qui sont ces squelettes ?

Au nombre de 154, ils ont été mis au jour au printemps 2009 lors de travaux en centre-ville du Mans (Sarthe). Il s’agit de victimes de la bataille du Mans qui opposa, les 12 et 13 décembre 1793, les Vendéens insurgés en déroute aux troupes républicaines. Les experts archéologues ont dénombré 134 adultes (dont 67 % d’hommes) et 20 enfants (8 de moins de 14 ans et 12 de 15 à 19 ans). Selon les historiens, la majorité d’entre eux habitaient les Mauges qui ont fourni le gros des troupes lors de cette fameuse virée de galerne.

2Les expertises annulées

Les travaux de recherche de l’Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap) sur ces squelettes terminés, l’heure est venue de leur trouver un lieu de sépulture. Jean-Claude Boulard (Parti socialiste), maire du Mans; Yves Auvinet (divers droite), président du Conseil départemental de Vendée, et Bruno Retailleau (Les Républicains), président de la Région Pays de la Loire, ont désigné d’autorité deux experts pour cette mission : l’anthropologue de l’Inrap Elodie Cabot et l’historien Alain Gérard. En avril 2016, ce dernier a rendu son rapport et préconisé Saint-Florent-le-Vieil, lieu de départ de la virée de galerne, pour accueillir l’ossuaire. Élodie Cabot, elle, n’a jamais remis ses conclusions. Et pour cause : les expertises ont été annulées. « Si demande d’expertise il doit y avoir, elle ne peut émaner que de l’État, et non de tiers, en l’occurrence des élus », confie une source proche du dossier. Rappelons que les squelettes appartiennent à l’État, seul décideur du lieu de sépulture.

3Le Sacré-Cœur entre en scène

Deux principaux sites étaient en concurrence pour accueillir les ossements : l’église abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil, donc, sur proposition de l’ancien maire Hervé de Charette, et la chapelle du mont des Alouettes aux Herbiers (Vendée). L’été dernier, un particulier visiblement féru d’histoire a fait parvenir à l’évêque d’Angers une requête demandant que l’ossuaire soit créé dans l’église du Sacré-Cœur à Cholet. A l’évêché, on confirme avoir reçu la demande mais aucune décision n’est prise. « Nous n’en sommes qu’à l’heure des échanges et des consultations. Et s’il y a une décision à prendre, elle se fera en concertation avec la Direction régionale des affaires culturelles. Aucun calendrier n’a été fixé », indique le porte-parole de Mgr Delmas. Autrement dit, les ossements ne sont pas prêts de quitter les caisses de l’Inrap à Nantes.

Gabriel BOUSSONNIERE  extrait du courrier de l'Ouest 1 décembre  2016