31/03/2017

Un film à ne pas manquer sur KTO :"Prêtres sous la Terreur"

Noël Pinot, vitrail du Louroux-Béconnais
Prêtres sous la Terreur

Un film documentaire de Jean-Baptiste Martin
écrit par Jean-Pier Delaume-Myard et Marieke Aucante 2016 - 52’
produit par CasaDei Productions

Ce documentaire historique de création ouvre cette page méconnue de notre Histoire et de la Révolution Française en retraçant la déportation et la mort de milliers de prêtres et religieux pendant la Terreur.
Avec Philippe Delorme, historien, Marieke Aucante, auteure, l’abbé Gautier Mornas, auteur, Dominique Lambert de la Douasnerie, historien, l’abbé Ludovic Danto, théologien, l’abbé Thierry Laurent, Alain Gérard, historien écrivain.
Avec la participation des comédiens (en voix off) Roland Giraud et Pierre Fesquet. 




Sur KTO :

                                                               - lundi 3 avril 2017 à 20h43
                                                               - mardi 4 avril 2017 à 9h30
                                                               - jeudi 6 avril 2017 à 14h37
                                                               - vendredi 7 avril 2017 à 22h25

                                                               Sur wwwscam.fr le 21 avril à 19h30

28/03/2017

" Monsieur Henri " franc-maçon ? (suite)

      J'entends dire, ici ou là, qu'à la veille de la Révolution beaucoup de jeunes aristocrates appartenaient à la franc-maçonnerie. Je ne l'ignore pas.
La Franc-maçonnerie était un "snobisme" comme un autre, partagé par beaucoup de gens de la noblesse et de la haute bourgeoisie. Des princes - et pas des moindres - donnaient l'exemple.
   Cet engouement pour les idées nouvelles nous surprend aujourd'hui, nous qui connaissons la suite. Il évoque irrésistiblement un troupeau d'oies marchant à l'abattoir en criant vive le foie gras...

27/03/2017

"La Rébellion cachée" arrive

« La Rébellion cachée » arrive

Tourné en 2013 dans la région, par Daniel Rabourdin, le docufiction franco-américain sur la guerre de Vendée sera présenté en juin dans les salles de la région. Les paroisses intéressées peuvent candidater.

Daniel Rabourdin est de retour. Le producteur et réalisateur français, expatrié à Los Angeles depuis 30 ans, revient au pays avec, dans ses valises, un film intitulé « La Rébellion cachée ».
Il s’agit d’un docufiction qui évoque la guerre de Vendée (1793-1796) en mêlant des scènes de reconstitution historique et des interventions d’intellectuels. Les historiens français Reynald Secher et Stéphane Courtois, ainsi que leurs homologues ukrainiens et anglais remettent en perspective cette guerre civile qui a fait entre 120 000 et 250 000 morts et dont l’épicentre fut le Choletais.

26/03/2017

Honoré par un roi et un empereur

Jean-Mathurin Griffon, maire de Roussay, honoré par un roi et un empereur, a reçu un fusil d’honneur.


Existe-t-il en France un autre cas où un maire Jean-Mathurin Griffon (1771-1859) fut honoré, à la fois par un roi en fonction (Louis XVIII) qui lui fait remettre un fusil d’honneur et ensuite un empereur (Napoléon III) sous le deuxième Empire qui le nomme Chevalier de la Légion d’Honneur ?


Pour le motif de « Bon Vendéen », Jean-Mathurin Griffon, reçoit le 25 août 1824, des mains du Préfet de la Vendée, un fusil d’honneur. Le roi récompense ainsi ceux qui se sont distingués lors des combats ou qui ont eu un rôle primordial dans l’organisation quotidienne des campagnes des guerres de Vendée. 

Une très haute distinction d’un roi
En 1793, Jean-Mathurin Griffon a 22 ans et va faire toutes les campagnes de cette terrible guerre civile, mais ce n’est pas tout. Quand l’agitation reprend en 1814, il désigne six officiers pour la formation d’une cinquantaine d’hommes. En 1815, il est commissaire aux vivres, poste important quand on sait qu’il faut nourrir aussi bien les combattants que les chevaux, sans, pour cela, réquisitionner les bêtes vivantes sur les passages pour se rendre sur les champs de bataille.


En ce matin du 14 octobre 1858, toute la population se prépare à recevoir de hautes personnalités politiques et civiles pour un fait rarissime, le maire va être décoré de la Légion d’honneur pour 50 années (sur plusieurs mandats) à la tête de la commune. Alors comment a pu se dérouler ce que le journal local : « L’Echo de Beaupréau » avait qualifié à l’époque de : « Fête à Roussay » dont les populations garderont longtemps le souvenir. Il était de coutume à cette époque d’accueillir à l’entrée de la commune les invités de marque tels qu’élus régionaux, évêques visitant les paroisses, installations de nouveaux curés… De dresser un mât de cocagne ayant à sa base du jeune bois à brûler. L’invité de marque devait y mettre le feu avant d’entrer dans le lieu où il était accueilli. Ce qui fut fait ce jour-là par le plus haut représentant de l’Etat. 



Le journaliste raconte le déroulement de cette journée : « Il y a là, le baron Tharreau, sous-préfet de Cholet, le curé de Roussay, plus 70 habitants sous les armes (garde nationale, genre de milice communale armée) et une nombreuse population. Après les saluts d’usage officiels et avoir mis le feu au mât de cocagne, tous se mirent en marche vers la maison de l’école où devait avoir lieu la remise de décoration.



Les cloches sonnaient à toute volée. Un deuxième grand mât arrêta le cortège, (très grand puisqu’il est noté comme mesurant plus de 22 mètres de hauteur) les hommes en armes abattirent les nombreuses bouteilles accrochées à son sommet et le sous-préfet y mit le feu. L’on se dirigea ensuite vers l’école où la population attendait, toute curieuse d’écouter d’aussi belles personnes parlant si bien : « Jean-Mathurin Griffon est un modèle de probité et de dévouement »… » Applaudissements nourris et l’on entendit même des cris de : « Vive l’Empereur ». Pour l’anecdote il est écrit dans l’article du journal : « Une magnifique collation fut servie à plus de 300 personnes, dans la gaieté la plus franche, jusqu’à plus d’heure dans la nuit et une grande partie du lendemain ! »

Cholet - A savoir
Quelle est donc cette curieuse coutume de brûler un mât de cocagne ? Il faut remonter fort loin dans les couloirs du temps pour en trouver quelques traces écrites qui se contredisent. Le jeu ou la punition ? Le jeu vers le XVe siècle consistait à dresser un mat rond, de l’enduire de graisse et d’y accrocher le plus haut possible des victuailles alléchantes qu’il fallait décrocher et redescendre à terre. 


Peu à peu, le jeu prit le nom de mât de « cocagne », pays imaginaire où tout est en abondance. La punition est bien particulière et était appliquée à la marine à voile des doges de Venise. Si un capitaine de vaisseau avait commis une faute de jugement ayant entraîné la perte d’une bataille navale ou était fait prisonnier, à son retour on lui brûlait tous les mats de son bateau. Le capitaine était en quelque sorte dégradé devant ses matelots. Le rapport entre le jeu et la punition est qu’il faut savoir que si personne n’arrivait à décrocher les victuailles du mât de cocagne, il était brûlé en signe de punition envers ceux qui avaient manqué d’agilité pour arriver au but.

Courrier de l'Ouest 26 mars 2017 


25/03/2017

Henri de La Rochejaquelein franc-maçon ?

Le Courrier de l'ouest annonce, dans son édition du 25 mars 2017, la création à Bressuire d'une loge maçonnique. Elle portera le nom du personnage le plus emblématique de la Vendée royaliste : "général de La Rochejaquelein". Philippe Fontaine, grand maître provincial d'Aquitaine, affirme que Monsieur Henri, le "héros au timbre d'âme tout johanique" (baron de La Tousche), était franc-maçon...
 Bien entendu, il n'apporte aucune preuve à son propos. Sans nous dire, par exemple, à quelle loge il appartenait. Cette appartenance, disons le clairement, nous paraît suspecte. Monsieur Henri semble un peu jeune pour avoir été initié. Rappelons qu'il n'avait que vingt-et-un an lorsqu'il fut tué, le 28 janvier 1794, à Nuaillé. Il est vrai que Jean-André Foucher affirme dans son Dictionnaire historique des franc-maçons (Paris, Perrin, 1987), que Stofflet était frère trois points, sans en apporter la moindre preuve, sans citer la loge à laquelle il appartenait. J'ai demandé, en 1997, des éclaircissement sur ce sujet. J'attends encore la réponse. Bizarre !

23/03/2017

Génocide vendéen : polémique Jean-Clément Martin - Jacques Villemain

Génocide vendéen : Jean-Clément Martin conteste de livre de Jacques Villemain. Vous pouvez consulter l'article de jean-Clément Martin sur Mediapart ainsi que la réponse de Jacques Villemain sur son blog. Il vous suffit de cliquer sur les liens.
Cliquez sur l'image pour lire l'article de Jean-Clément Martin

Pour la Vendée Militaire, c'était un génocide

Pour Vendée militaire, c’était un génocide


L’association Vendée militaire a réuni une partie de ses adhérents, samedi au Mesnil-en-Vallée, pour une conférence de Jacques Villemain, diplomate et juriste, qui a travaillé pendant plusieurs années sur le génocide vendéen. Il a relu tous les travaux des historiens, qu’ils considèrent la réalité du génocide ou qu’ils la nient, et repris les faits et les écrits de ceux qui donnaient les ordres et de ceux qui les exécutaient.


Il les a comparés aux jugements des massacres contemporains. « Pour la très grande majorité des Vendéens, cette question ne se pose plus. Il reste cependant quelques historiens pour nier la volonté génocidaire du Comité de salut public, dirigé par Robespierre, et l’exécution sanglante du crime perpétuée en Vendée militaire par les colonnes infernales de Turreau, à partir de janvier 1794. »



Juridiquement confirmé
La conclusion du diplomate et juriste est limpide. Si l’on jugeait avec les critères actuels, devant un tribunal international, les exactions des colonnes infernales, le crime de génocide serait avéré et les responsables condamnés. Pour l’auteur, le massacre des Lucs-sur-Boulogne suffirait seul à qualifier la terrible répression de génocide. « Le mot génocide n’existait pas à l’époque de la Révolution française, il n’existait pas non plus lors de la Shoah ou pendant le massacre des Arméniens par les Turcs. Le crime de génocide a reçu depuis une qualification juridique extrêmement précise ».

20/03/2017

Conférence de Jacques Villemain, le 18 mars 2017, au Mesnil-en-Vallée


Jacques Villemain entouré du président et de Raoul du Réau
   Le 18 mars 2017, Jacques Villemain, diplomate et juriste, était l'invité de la Vendée Militaire.
    En effet, il donnait ce jour-là une conférence sur la répression en Vendée en 1793-1794. Autour d'un ouvrage probablement définitif sur ce sujet, Vendée 1793-1794. Crime de guerre ? Crime contre l'humanité ? Génocide ?, Jacques Villemain démontra, en juriste, que le pays insurgé avait été victime d'un génocide.
   Tout cela a été dit et démontré très tranquillement, sereinement. Sa conférence, écoutée attentivement par un public de connaisseurs, a convaincu tout le monde. Elle s'est terminée sous les longs applaudissements des convives, venus parfois de loin, pour entendre Jacques Villemain qui prononçait devant nous sa première conférence en France sur ce sujet.

17/03/2017

Histoire de l'armée de Condé

Histoire de l'armée de Condé
ISBN : 9782262047238
420 pages publié au Edition Perrin


« Le corps d'élite de l'émigration militaire ». 
La Contre-Révolution fut diverse dans ses opinions et ses hommes à l'instar de la Révolution. Les combattants de l'intérieur, vendéens et chouans, ont davantage retenu l'attention que l'émigration militaire, victime de nombreux préjugés et délaissée par l'historiographie.

07/03/2017

Le génocide vendéen juridiquement confirmé

Henry Renoul
Pour la très grande majorité des Vendéens, cette question ne se posait plus. Il restait cependant quelques historiens pour nier la volonté génocidaire du Comité de salut public dirigé par Robespierre et l’exécution sanglante du crime de génocide en Vendée Militaire par les colonnes infernales de Turreau, à partir de janvier 1794.
Le mot « génocide » n’existait pas à l’époque de la Révolution française. Il n’existait pas non plus lors de la Shoah ou pendant le massacre des Arméniens par les Turcs. Le crime de génocide a reçu depuis une qualification juridique extrêmement précise qui a permis les jugements des génocides du Rwanda ou de Srebrenica.

Jacques Villemain, diplomate et juriste, a travaillé pendant plusieurs années sur ce sujet en relisant tous les travaux des historiens, qu’ils considèrent la réalité du génocide ou qu’ils la nient et en reprenant les faits et les écrits de ceux qui donnaient les ordres et de ceux qui les exécutaient. Il les a comparé aux jugements des massacres contemporains.

Sa conclusion est limpide : si l’on jugeait avec les critères actuels, devant un tribunal international, les exactions des colonnes infernales, le crime de génocide serait avéré et les responsables condamnés. Pour l’auteur, le massacre des Lucs-sur-Boulogne suffirait seul à qualifier la terrible répression de génocide. 

Ecrit dans une forme très abordable, facile à lire, pédagogique, cet essai juridique doit trouver sa place dans toutes les bibliothèques vendéennes. Il met un terme définitif à toutes les approximations sémantiques des historiens partisans. 

Henry Renoul

Vendée 1793-1794
Crime de guerre ? Crime contre l’humanité ? Génocide ?
Une étude juridique de Jacques Villemain

Les Editions du Cerf, 320 pages, 24 Euros

Il reste encore quelques places pour la conférence de Jacques Villemain du 18 mars au restaurant le Poisson d'Argent (Le Mesnil-en-Vallée). Inscription au déjeuner-débat, auprès de Vendée Militaire, 2 avenue de la gare, 49 123 Ingrandes Le Fresne sur Loire (tel : 02.41.39.25.36) : 28 euros par personne. Il sera possible ce jour-là de se procurer l'ouvrage du conférencier.

05/03/2017

Le 18 mars prochain la Vendée Militaire reçoit Jacques Villemain

Le livre de l'ambassadeur et juriste Jacques Villemain, Vendée 1793-1794. Crime de guerre? Crime contre l'humanité? Génocide? (ed. du Cerf) fait en ce moment un véritable tabac. Pour l'auteur la Vendée a bien été victime d'un génocide et sa démonstration est implacable. Elle laisse sans voix, pour le moment, les habituels négationistes du génocide.

La presse consacre régulièrement des articles conséquents à l'ouvrage de Jacques Villemain. Il y a quelques jours, L'Homme Nouveau lui consacrait un important dossier. Ces jours-ci, notre hebdomadaire préféré, L'Action française 2000, lui consacre un entretien qui occupe une page entière. Présent doit, je crois, publier un entretien avec l'auteur. Politique Magazine, sous la plume d'Anne Bernet, a offert à ses lecteurs une excellente recension de l'ouvrage de Jacques Villemain, lequel sera bientôt l'invité de T.V. Liberté. L'émission sera diffusée le 18 mars prochain, etc.

Ce même jour, 18 mars, l'auteur sera l'invité de la Vendée Militaire. Il animera un déjeuner-débat qui aura lieu au restaurant Le Poisson d'Argent à partir de 12h00. Déjà plus de 80 personnes sont inscrites pour vivre cet événement. Il reste encore quelques places, ne tardez pas à vous inscrire. Participation aux frais (repas compris) : 28 euros par personne. Réjouissons-nous car c'est sous notre égide que Jacques Villemain donnera sa première conférence sur le génocide vendéen. Après sa conférence l'auteur dédicacera son livre. Il est important de retenir dès maintenant son exemplaire. Vous pourrez également vous procurer, dans la limite des exemplaires disponibles, le numéro de L'homme Nouveau en partie consacrée à l'ouvrage de Jacques Villemain.




Paru dans l'Action Française 2000 n° 2950 du 02 Mars 2017.

Jacques Villemain : le génocide vendéen, un crime contre l’humanité

Si les faits qui se sont produits en Vendée en 1793-1794 avaient lieu aujourd’hui, comment seraient-ils qualifiés au regard du droit pénal international ? Telle est la question à laquelle répond Jacques Villemain diplomate et juriste.

Emmanuel Macron vient de parler de « crime contre l’humanité » à propos de la colonisation. Sans parler du fond, cela peut paraître anachronique : l’anachronisme est-il un argument historique pertinent ?

La “colonisation” n’est pas répertoriée parmi les “crimes contre l’humanité” par le statut de la Cour pénale internationale : l’article 7 qui définit ceux-ci fait pourtant deux pages ! L’anachronisme consiste à attribuer à une époque une réalité qui ne lui appartient pas. “Génocide” est un concept qui n’a été défini qu’au XXe siècle, mais la réalité des faits commis en Vendée était évidemment déjà considérée comme criminelle en 1793-1794. C’était bien des crimes, mais tellement énormes, tellement inédits, qu’on ne trouvait même pas de mot à mettre dessus : alors les contemporains ont inventé des néologismes. Le conventionnel Lequinio parle ainsi de « dépopulation » dès 1794, terme que reprendra Babeuf en 1796 en y ajoutant le néologisme « populicide ». Ces mots ont le sens que nous donnons à « génocide ». Turreau et Carrier seront d’ailleurs poursuivis après Thermidor pour des actes criminels commis dans ce cadre (leurs procès, comme tous ceux du Tribunal révolutionnaire, sont des parodies de justice, mais ce qui importe est qu’on ait bien considéré à l’époque que les faits, si les intéressés pouvaient en être jugés responsables, étaient bien des crimes). On ne peut parler, et encore, que d’un “anachronisme des concepts”, mais celui-là n’est pas critiquable. Le juriste Michel Troper expliquait qu’il « consiste à utiliser des concepts nouveaux pour appréhender une réalité ancienne » ; « cette forme d’anachronisme est liée à la nécessité d’employer le langage contemporain ou ce qui revient au même, à l’impossibilité de reproduire le langage du passé » ; « cet anachronisme des concepts n’est donc nullement illégitime et semble même inévitable ». Par exemple, il y a des historiens de l’économie qui étudient l’inflation sous l’Empire romain, alors qu’il est peu vraisemblable que des gens comme Néron ou Dioclétien aient jamais eu la moindre idée de ce qu’est l’inflation monétaire. Ceci ne me semble pas critiquable.

Vous n’hésitez pas à critiquer les historiens et leurs imprécisions, pointant le moment où le comparatisme empêche la conclusion ou celui où l’interprétation des faits cède la place au point de vue politique. L’analyse juridique est-elle exempte de ce risque ? 

L’analyse juridique ne repose pas sur le comparatisme. On ne juge pas un crime en le comparant avec un autre crime, mais en rapportant les faits à une norme qui leur est extérieure, et extérieure à tous les autres faits : la loi, telle qu’authentiquement interprétée par la jurisprudence. Pour ce qui est du biais politique, bien entendu, le Droit étant une science politique, on ne peut l’éliminer complètement. Mais dans le cas des crimes contre l’humanité, il est en fait référé à la philosophie du Droit qui est largement intemporelle : même si on remonte à l’Antiquité, Antigone est capable de dire à Créon qu’il y a des lois non écrites qui ne dépendent pas des hommes et qu’aucune loi écrite (entendez : issue d’une institution politique) ne peut transgresser. Ces lois s’imposent comme antérieures et supérieures à toute institution politique qui doit, que ça lui plaise ou non, s’y conformer. C’est par exemple le concept de “droits de l’homme” que les institutions politiques ne peuvent pas fonder mais peuvent seulement “reconnaître” ou “déclarer”. La notion de “crime contre l’humanité” dont est issue celle de “génocide” est de cet ordre. La méthode juridique d’analyse est, je ne dis pas la meilleure, mais tout simplement la seule qui puisse donner une interprétation légitime de la nature criminelle des faits.

Dans le cas précis de la Vendée, où vous établissez qu’il y a bien eu génocide, le parti pris politique de nier la qualité des faits (voire les faits eux-mêmes) est-il encore tenable ? 

Si l’établissement des faits est un débat historique ou historien, leur qualification pénale est un débat juridique où les historiens n’ont pas leur place même si leur expertise est précieuse pour l’élément matériel des crimes. À cet égard je ne crois pas que le négationnisme des faits soit très actif aujourd’hui. Même un historien comme Jean-Clément Martin admet que les “Bleus” avaient écorché des Vendéens et tanné leurs peaux pour s’en faire des pantalons. Il essaie seulement de “noyer le poisson” et de faire passer ces faits comme “détail inutile”, histoires somme toute banales car on les aurait vues ailleurs. Mais quand bien même ce serait vrai, en quoi cela leur retire-t-elle leur nature criminelle ? Dira-t-on que le fait que les nazis aient tanné des peaux humaines n’est pas criminel ou l’est moins parce que les armées républicaines l’avaient déjà fait avant elles ? De telles positions “comparatistes” ne sont pas “tenables”. Mais quand bien même on entrerait dans cette logique, que je récuse au nom de la méthode juridique, il me semble difficilement tenable de nier, après les drames de l’ex-Yougoslavie et du Rwanda, que les faits de la guerre de Vendée, qui sont à certains égards encore pires en termes de barbarie, sont de l’ordre du crime contre l’humanité et du crime de génocide.

Dans la longue négation du crime vendéen et des intentions criminelles de ceux qui l’ordonnèrent et l’exécutèrent, quelle est, au moment des faits, la position la plus incroyable que vous avez rencontrée, celle qui vous a le plus surpris par son incongruité, son incohérence, son impudence ? Et deux cent trente ans plus tard ? 

Évitons les termes blessants. La position que j’ai le plus de mal à comprendre est celle de Jean-Clément Martin qui soutient qu’il n’y a pas eu de “plan” d’extermination. Un historien peut sans doute ignorer que juridiquement cet argument ne vaut rien. En revanche, il ne peut pas ignorer que tant Turreau que Carrier et Lequinio ont explicitement affirmé l’existence de ce “plan”. Un historien ne peut pas non plus ignorer la cascade des lois votées par la Convention et la correspondance entre le Comité de salut public, les représentants en mission et les généraux sur le terrain qui établissent au-delà de tout doute raisonnable, historiquement autant que judiciairement, que ces massacres ont été voulus, prémédités et exécutés en con-science. Que M. Martin le nie me “laisse pantois”. C’est l’expression que j’utilise dans mon livre, j’en resterai là.

Dans le rejet de l’idée d’un génocide vendéen, qu’est-ce qui se joue exactement : la volonté de déclarer la République irréprochable ou l’idée même que celle-ci ne peut rien commettre de mauvais, quel que soit l’acte ? 

La “Révolution” a toujours eu la valeur d’une “histoire sainte” pour la gauche radicale. François Furet a fort bien expliqué cela et souligné qu’il était logique que la “pureté” de la Révolution française n’ait commencé à être mise en doute en France qu’après la misérable chute de l’URSS. La Révolution de 1917 était en effet vue chez nous comme la “fille”, la continuation, voire la pleine réalisation de 1789. La Terreur (celle de 1793, la stalinienne, etc.) a longtemps été considérée comme une nécessité historique parfaitement légitime et donc non criminelle. Ce qui est en cause dans le négationnisme des crimes commis en Vendée, c’est, à mon sens, plus le caractère “salvateur” du concept de “Révolution”, fondé sur la nécessité de la violence comme « accoucheuse de l’histoire » (Marx), que la “République” elle-même. Je tiens à rester dans une pure logique de droit pénal. D’un point de vue juridique, il n’est pas plus fondé d’imputer à “la République” les crimes de la guerre de Vendée qu’il ne serait juste d’imputer à “la Monarchie” ceux de la dévastation du Palatinat en 1689. Il est assez clair qu’une partie de ceux qui refusent de qualifier de génocide ce qui s’est passé en Vendée reprennent, de façon troublante, les arguments de tous ceux qui justifient les massacres d’aujourd’hui ou d’hier.

Jacques Villemain, Vendée – 1793-1794, éditions du Cerf, février 2017, 306 pages, 24 euros.

Paru dans l'Action Française 2000 n° 2950 du 02 Mars 2017.