La grande originalité du livre de Bernard Chupin est de nous offrir une somptueuse corbeille de documents iconographiques qui nous permet de suivre pas à pas le parcours — véritable chemin de croix — de la grande armée catholique et royale. Pour cela, l’auteur a recueilli des documents iconographiques un peu partout. On découvre, grâce à lui, les anciennes églises, les demeures, la nature, les calvaires, croisés tout au long du parcours de soixante-sept jours accompli par les non-touristes qu’étaient les batailleurs vendéens… Soixante-sept jours ! Se doutaient-ils, nos Vendéens, que la terre était aussi grande ?
À partir des collections de cartes postales fabriquées et éditées par Maurice Chrétien, d’Angers (il avait racheté en 1924 le fonds de commerce de Valentin Laroute, 54 rue Saint-Aubin à Angers). C’est Maurice Chrétien qui fabriqua et édita le premier album des vitraux de l’église du Pin-en-Mauges. J’ai connu son fils, qui fut membre de notre association et continua l’œuvre de son père. L’un et l’autre furent, à Angers, de célèbres camelots du Roi.
Mais Bernard Chupin utilisa aussi la collection Chapeau, de Nantes, et celle d’E. Veillet, de Saint-Florent-le-Vieil, grand passionné des guerres de Vendée et de sa petite patrie. Il utilisa également des cartes vendéennes à usage personnel et non commercialisées, par exemple les cartes du marquis de Saint-Saud et, je crois, d’Ernest, marquis de Villoutreys.
On découvre encore dans le livre de Bernard Chupin des gravures, genre images d’Épinal, que l’on trouverait aujourd’hui difficilement. Ainsi, il présente un soldat de la Révolution avec la légende : « Un ancêtre de nos braves F.F.I. ». Une autre montre Marceau écrasant les Vendéens. Ce livre devrait intéresser les collectionneurs. Une autre montre "l'enterrement de la guillotine" lors de la mi-carême de Cholet en 1908. De quoi nous consoler de l'ignoble ouverture des Jeux Olympiques.
On n’en finirait plus de citer les témoignages visuels rassemblés par l’auteur. Un livre qu’il faut se procurer, le lire, puis le placer et le garder dans votre bibliothèque comme complément aux recherches de Pierre Gréau, Le Menuet de La Jugannière ou de Michel Horassius.
Les jours sont devenus plus courts. Les feuilles des arbres rougissent ou jaunissent. Elles commencent à tomber. Les matins sont déjà frisquets. Autour des premiers feux dans vos cheminées, vous aurez plaisir à lire le dernier Chupin.
D.L.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire