Le 5 octobre 2003, la Vendée Militaire célébrait la mémoire de Guillaume Faugaret, dernier commandant de la division de Retz. Jean-Pierre Vallée, organisateur de cet événement, retraça la vie de cette jeune figure de l’insurrection vendéenne dans son allocution prononcée au cimetière d’Arthon. En voici un extrait :
Plaque posée par la Vendée Militaire sur la tombe de Guillaume Faugaret |
Né à Pornic, le 14 janvier 1777, Guillaume Faugaret fut instruit par son oncle paternel, Jean-Baptiste Faugaret, le recteur d’Arthon. En 1793, il poursuivait ses études de médecine à Nantes, lorsqu’il apprit la mort de cet oncle, assassiné au tout début de l’insurrection par des gens de Bourgneuf-en-Retz (de Chéméré, selon Alfred Lallié).
Révolté par les atrocités commises par les républicains à Nantes, Guillaume rejoignit les insurgés du Pays de Retz et se plaça sous les ordres de Guérin, de Saint-Hilaire-de-Chaléons, lequel devint, après la mort de La Cathelinière (2 mars 1794), le commandant de la division de Retz. Celle-ci marchait toujours en tête et était considérée comme la meilleure de l'armée de Charette. A 16 ans, Guillaume fut promu capitaine d’une compagnie d’élite.
« Pendant les années 1793-1796, nous dit Joseph Rousse, son historien, il suivit le sort des insurgés, partageant leurs victoires et leurs défaites. Il était d’une activité, d’une intelligence et d’un courage tels qu’il exerçait sur ses soldats une influence extraordinaire… Il prit part à 104 combats. »
La tombe de Guillaume Faugaret |
Le 25 septembre 1795, lors de l’attaque du clocher de Saint-Cyr-en-Talmondais où s’était retranché un détachement républicain, Louis Guérin, commandant de la division de Retz est tué. Charette le pleura amèrement. A son retour au quartier-général de Belleville, il nomma Guillaume Faugaret, qui avait alors 18 ans, pour le remplacer, car il avait reconnu en lui un chef. Après des combats de plus en plus infructueux, Charette permit à ses derniers lieutenants et à leurs hommes de déposer les armes.
Couëtus, commandant de la division de Grand-Lieu, tenta alors des négociations avec le général républicain Gratien. Il alla avec Guillaume et un détachement de cavalerie s’entretenir avec cet officier dans la lande de Jouinos. A la suite de cette entrevue, alors que Guillaume allait en rendre compte à Charette, Couëtus, trop confiant, vint coucher au Clouzeau, chez l’un de ses amis, M. de Lespinay. En pleine nuit, il y fut saisi par des soldats républicains et traduit de suite devant une commission militaire qui le fit fusiller.
Après la proclamation de paix du général Hoche, le 15 janvier 1796, c’est probablement le 3 février suivant que Guillaume fit sa soumission, en même temps que les hommes d’Arthon et de Chauvé. Il ne resta pas à Arthon afin d’échapper à la surveillance républicaine, mais s’engagea sur le corsaire La Constance comme capitaine des volontaires.
Malheureusement le navire fut pris par les Anglais et Guillaume se trouva prisonnier à Portsmouth. En raison de son grade d’officier, il fut bien traité et ne connut pas l’horreur des pontons britanniques.
Signature de Guillaume Faugaret |
Libre sur parole dans la ville, il fut chargé de la comptabilité des secours envoyés de France aux prisonniers. Guillaume retrouva la liberté à Cherbourg, où le conduisit le navire parlementaire anglais Le Cygnet, le 14 décembre 1801. Le 30 décembre suivant, il était de retour à Arthon, où il se mit, à l’âge de 25 ans, à faire le commerce des grains.
En 1814, Guillaume signe, comme chef de division, l’adresse à Louis XVIII des officiers des armées catholiques et royales de la Vendée, présidés par le général de Sapinaud. En remerciement de ses services, le roi lui décerna la croix de chevalier de Saint-Louis.
De 1813 à 1851, Guillaume fut pendant 38 ans le maire de la commune d’Arthon, jusqu’à sa mort survenue à l’âge de 74 ans, le 18 avril 1851.
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