L’interview, que vous avez publiée dans Famille Chrétienne numéro 1797 de fin avril sur le Père de Montfort, est surprenante ; son contenu fera probablement réagir des historiens avertis et de nombreux « vendéens ».
En effet, s’il est vrai que Louis-Grignon de Montfort n’est pas directement lié à la Guerre de Vendée, puisqu’il est mort en 1716 soit près de 80 ans avant, il n’en reste pas moins que l’étude des évènements qui se sont déroulés avant et pendant la Guerre de Vendée, montrent que la cause majeure du soulèvement est en réaction aux atteintes que la Révolution a mené contre la religion sous toutes ses formes.
Et cette Foi intégrée dont les « Vendéens » ont fait preuve, a été développée et entretenue par le Père de Montfort et ses successeurs.
Et cette Foi intégrée dont les « Vendéens » ont fait preuve, a été développée et entretenue par le Père de Montfort et ses successeurs.
L’interviewé déclare que le Père de Montfort n’aurait fait que quatre missions dans le diocèse de Luçon….
Lorsqu’on aborde la Guerre de Vendée, il s’agit, non pas du département de la Vendée (ou du diocèse de Luçon), mais de ce que l’on appelle la Vendée Militaire, c’est à dire un territoire qui s’étend sur quatre départements : les 2/3 de la Vendée départementale, une partie des Deux-Sèvres, du Maine et Loire et de la Loire-Atlantique.
A l’époque ce territoire « insurgé » concernait plusieurs diocèses dont les contours étaient très différents d’aujourd’hui (Luçon, Angers, Maillezais, La Rochelle et Nantes).
Or, sur les 72 missions que le Père de Montfort a prêchées dans l’Ouest, les 2/3 concernent cette région, la future Vendée Militaire. De plus son œuvre a continué : notamment, les « mulotins » y organisèrent 84 missions entre 1740 et 1779, (notamment, 29 à Beaupréau, 5 à Cholet, à la Séguinière etc…).
Dans presque toutes les paroisses, des prêtres réfractaires ont continué à exercer un ministère clandestin, cachés et protégés par la population, au risque d’encourir les mesures de répression terribles de la part des autorités révolutionnaires qui les traquaient.
Comment expliquer ces nombreux actes de courage et de pardon qui se sont déroulés autrement que par une Foi intégrée ?
C’est ainsi que, lors de la canonisation du Père de Montfort en 1947, le Pape Pie XII proclamait dans son panégyrique du nouveau Saint, que sa « prédication a été la source même dans laquelle la Vendée martyrisée a puisé son indomptable énergie dans sa lutte héroïque contre la Révolution satanique de 1793, splendide épopée écrite dans le sang …».
F. Hélie de la Harie, Nantes.
Extrait du "Coeur Vendéen" publié par les Éd.Pays et Terroirs à Cholet:
RépondreSupprimer"Une tradition rapportait une prophétie de M de Montfort prononcée au pied d'une croix érigée au cours d'une mission dans le Bressuirais :
" Mes frères, un jour Dieu, pour punir les méchants, enverra dans ces quartiers une terrible guerre ; le sang sera versé sur terre, et les hommes se tueront les uns les autres ; tout le pays sera renversé. Cela arrivera quand ma croix sera pleine de mousse.Retenez-le donc bien. Mais alors mon tombeau sera élevé de terre. Cependant cette guerre ne passera pas ma croix ; elle finira là...tout le pays sur ma droite (en montrant la Vendée) sera le lieu de cette terrible guerre, mais sur ma gauche,il n'y aura pas de guerre."
Cacher ce Saint, omission sans histoire ?
RépondreSupprimerA ce Père airain, la mollesse du temps ne convient.
Pourtant 1716 voit ci-devant, venir tous les soulèvements.
Obéissants jusqu'à donner
Ultime victoire à la Vendée, ces "hommes qui ne songeaient même pas au partage possible". Saint de l'Anjou,saint du Poitou, c'est à Montfort qu'ils doivent tout.
Ainsi, dans le tome II de ses Mémoires, publiées en 1842, Mgr de Beauregard, évêque d'Orléans, relate le témoignage qu'il entendît de la bouche de Jacques Jard, sur la prophétie de M.de Montfort, et "que son maître lui avait répété cent fois".
Un soir,pendant une mission, Mgr demandait à celui qui venait en confession "quel était son âge, sa profession,et comment il avait été assez heureux pour conserver sa foi,sa religion dans ce pays. Il me dit qu'il avait quelque 78 ans;qu'il était fendeur, qu'il avait appris ce métier et l'avait exercé pendant de longues années avec un homme qui était mort à 83 ans, très-bon chrétien, et qui dès son enfance l'avait conduit à une mission faite par les Missionnaires de Saint-Laurent-sur-Sèvre; que dès ce moment il s'était donné à Dieu,avait suivi plusieurs missions et lui était resté fidèle ; il me dit que le vieillard lui parlait souvent de M. Grignon de Montfort, fondateur des missions de St-Laurent et des Filles hospitalières de la Sagesse,sous lequel il avait suivi des missions et dont il n'avait jamais oublié les enseignements."
Cet homme ajoutait "je suis bien inquiet d'une chose que M de Monfort a dite dans sa dernière mission, à Bressuire, et que mon maître m'a répété cent fois ; la même chose lui causait bien de la peine,car c'est une prophétie qui ne s'est exécutée qu'à demi. Mon maître disait :"à cette dernière mission de Bressuire, M de Monfort à la plantation de la croix, dit à l'assemblée :Mes frères, retenez bien mes paroles, un jour Dieu, pour punir les méchants, enverra dans ces quartiers une terrible guerre ; le sang sera versé sur la terre, et les hommes se tueront les uns les autres ; tout le pays sera renversé. Cela arrivera quand ma croix sera pleine de mousse.Retenez-le donc bien... Mais alors mon tombeau sera élevé de terre. Cependant cette guerre ne passera pas ma croix ; elle finira là... tout le pays sur ma droite (en montrant la Vendée) sera le lieu de cette terrible guerre..."
Monsieur, j'ai vu souvent cette croix,elle était pleine de mousse, et j'ai bien prié auprès... La guerre a fini là... ;mais je n'ai pas ouï dire que le tombeau fût élevé de terre. On eût parlé de cela, je l'aurais bien su."
"Sur cela je me rappelai que j'avais été à St-Laurent en 1795 ; que j'avais été y vénérer les cendres de M de Monfort ;que j'avais vu ce tombeau, jadis au niveau du pavé de la chapelle, où repose ce saint missionnaire ; mais que ce tombeau par l'ordonnance d'un évêque, il y a plus de 40 ans,avait été élevé en manière d'autel et orné d'une inscription. Je le dis à cet homme ; sa foi en fut consolée et il ne douta pas que la prophétie n'ait eu son entière exécution. Ce bonhomme vit encore au moment où j'écris ce récit."