01/12/2016

Emmanuel Macron demande audience à nos rois

Mercredi 16 novembre 2016, Emmanuel Macron a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2017 dans un  centre d’apprentissage à Bobigny, en Seine-Saint-Denis. Toutes les caméras y étaient et l’annonce a couvert la première partie de tous les journaux télévisés du soir.
Mais, cette déclaration effectuée, de retour vers Paris et loin des caméras et de l’effervescence journalistique de Bobigny, Emmanuel Macron demande que l’on l’arrête à Saint-Denis, devant la Basilique. Il entre dans la Basilique Royale Saint-Denys et va se recueillir, seul, devant les gisants de nos rois et reines de France !
Essayons de comprendre l’incroyable signification de cette démarche ?
Pourquoi a-t-il délibérément décidé de faire cette halte de recueillement auprès de nos rois ? Visiblement pas pour afficher une posture contre-révolutionnaire destinée à alimenter les journaux pendant des semaines à son propos, il y va seul. D’autant plus que l’on peut raisonnablement considérer qu’une telle démarche est proprement « suicidaire » dans le cadre du régime républicain dans lequel il présente sa candidature. Non, cette décision ressemble fort à un cheminement de confession, démarche que nous faisons toujours mus par un besoin personnel irrésistible de déposer un instant toutes nos postures (nos impostures bien souvent), tous nos orgueils, toute notre humanité en somme, aux pieds de la source primordiale : notre Père infiniment aimant. Cet effort de sincère et profonde humilité nous métamorphose en nous emplissant de la Grâce éminemment fortifiante du Pardon. Nous reprenons ensuite les différents costumes qui nous servent à évoluer dans la société, mais définitivement amandés d’une once supplémentaire de la sainteté à laquelle nous sommes tous appelés !
Ainsi, Emmanuel Macron, vêtu du costume de jeune « républicain d’avenir » ou de jeune « loup arriviste », selon le point de vue d’où l’on le regarde, juste après avoir annoncé sa candidature à la magistrature suprême du régime dans lequel il évolue activement depuis quelques années, et avant de fêter avec ses équipes cette annonce qui défraie déjà toutes les rédactions nationales, ressent-il le besoin intime de venir se recueillir dans une basilique esseulée au milieu d’une population locale indifférente, mais qui abrite les cénotaphes et les tombeaux de nos rois, brasiers à jamais incandescents pour les cœurs fidèles à la royauté française ! Il vient déposer aux pieds des bâtisseurs de la France, son costume de politique du XXIème siècle pour revêtir celui d’humble serviteur sollicitant de leurs mânes l’imprégnation de grandeur, du sens de l’Etat, dont il a besoin pour bien servir la France qu’ils ont édifiée en quinze siècles…
Personne ne saura jamais les prières qu’il leur a adressées et encore moins les réponses royales qu’il en a reçues, mais il me semble hautement significatif qu’il ait voulu réserver aux reliques des plus grands princes d’Occident que furent les rois de France, l’événement gigantesque que doit être, pour un jeune homme de trente-huit ans, sa déclaration publique de candidature à la présidence de l’Etat Français !
Ce que je relève seulement, c’est que cette démarche est fondamentalement, essentiellement royaliste ! Au moment où il s’engage sur la voie qui le conduira peut-être à servir la France au plus haut niveau, il sollicite l’adoubement symbolique de nos rois !
Pour mémoire, je rappelle les propos qu’avait tenus Emmanuel Macron en juillet 2015 au magazine Le 1 : A la question du journaliste lui demandant : « La démocratie est-elle forcément déceptive ? », il avait répondu : « Je pense qu’il manque un Roi à la France. La démocratie comporte toujours une forme d’incomplétude, car elle ne se suffit pas à elle-même. Dans la politique française, cet absent est la figure du Roi, dont je pense fondamentalement que le peuple français n’a pas voulu la mort. On a essayé ensuite de réinvestir ce vide, mais la normalisation de la figure présidentielle a réinstallé un siège vide, au cœur de la vie politique. Pourtant, ce qu’on attend du président de la république, c’est qu’il occupe cette fonction. Tout s’est construit sur ce malentendu… ».
Ainsi, dans son esprit comme dans le mien, la république est-elle irrémédiablement schizophrène ! Elle rêve d’incarner l’équilibre structurel presque naturel, car élaboré par quinze siècles de réflexion, qui caractérisait la relation entre le peuple de France et son Roi dans l’Ancien Régime et souffre en même temps de ne pouvoir se référer qu’à ce modèle indépassable qu’elle abhorre fondamentalement… Elle l’abhorre car elle sait intimement que le parfait rétablissement de cet équilibre ne se fera qu’avec sa propre disparition et le retour du Roi légitime…
Interpellé par cette déclaration qui fit couler beaucoup d’encre, je le rencontrai incidemment une nuit d’avril 2016 et semai à brûle-pourpoint les graines royalistes dont je vous fis écho (cf. Une Chute et une Rencontre !).
Ce 16 novembre 2016, il alla demander audience à nos Rois à Saint-Denys !
Il reste maintenant à Emmanuel Macron à se présenter devant le Roi actuel : Monseigneur le prince Louis de Bourbon, duc d’Anjou, aîné des Capétiens et donc Roi légitime de France ! Ayant déjà prêté une sorte d’hommage symbolique aux quarante Rois, prédécesseurs et ancêtres du duc d’Anjou, en la Basilique Saint-Denys ce 16 novembre, il n’a plus qu’à prêter hommage à Louis XX, de manière parfaitement confidentielle s’il le désire, mais ce geste aurait une vibration qui résonnerait jusqu’aux confins du firmament et serait peut-être le premier coup de barre, à peine perceptible, qui orienterait le vaisseau France vers la fin de sa déshérence, vers son port d’attache : le rétablissement du Roi…
Emmanuel Macron sera-t-il notre George Monck ? Dieu seul le sait et je ne doute pas que le Roi saura s’en assurer…
Le Roi est vivant ! Vive le Roi !

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