01/12/2016

Une sépulture au point mort

L’expertise devant servir à désigner le lieu de sépulture des Vendéens massacrés au Mans en 1793 a été annulée. Mais certains verraient bien les ossements dans l’église du Sacré-Cœur à Cholet.

Le feuilleton des ossements des guerres de Vendée n’en finit pas de rebondir. Deux nouveaux épisodes viennent s’ajouter à ce dossier ouvert depuis 2009. État des lieux.

1Qui sont ces squelettes ?

Au nombre de 154, ils ont été mis au jour au printemps 2009 lors de travaux en centre-ville du Mans (Sarthe). Il s’agit de victimes de la bataille du Mans qui opposa, les 12 et 13 décembre 1793, les Vendéens insurgés en déroute aux troupes républicaines. Les experts archéologues ont dénombré 134 adultes (dont 67 % d’hommes) et 20 enfants (8 de moins de 14 ans et 12 de 15 à 19 ans). Selon les historiens, la majorité d’entre eux habitaient les Mauges qui ont fourni le gros des troupes lors de cette fameuse virée de galerne.

2Les expertises annulées

Les travaux de recherche de l’Institut de recherches archéologiques préventives (Inrap) sur ces squelettes terminés, l’heure est venue de leur trouver un lieu de sépulture. Jean-Claude Boulard (Parti socialiste), maire du Mans; Yves Auvinet (divers droite), président du Conseil départemental de Vendée, et Bruno Retailleau (Les Républicains), président de la Région Pays de la Loire, ont désigné d’autorité deux experts pour cette mission : l’anthropologue de l’Inrap Elodie Cabot et l’historien Alain Gérard. En avril 2016, ce dernier a rendu son rapport et préconisé Saint-Florent-le-Vieil, lieu de départ de la virée de galerne, pour accueillir l’ossuaire. Élodie Cabot, elle, n’a jamais remis ses conclusions. Et pour cause : les expertises ont été annulées. « Si demande d’expertise il doit y avoir, elle ne peut émaner que de l’État, et non de tiers, en l’occurrence des élus », confie une source proche du dossier. Rappelons que les squelettes appartiennent à l’État, seul décideur du lieu de sépulture.

3Le Sacré-Cœur entre en scène

Deux principaux sites étaient en concurrence pour accueillir les ossements : l’église abbatiale de Saint-Florent-le-Vieil, donc, sur proposition de l’ancien maire Hervé de Charette, et la chapelle du mont des Alouettes aux Herbiers (Vendée). L’été dernier, un particulier visiblement féru d’histoire a fait parvenir à l’évêque d’Angers une requête demandant que l’ossuaire soit créé dans l’église du Sacré-Cœur à Cholet. A l’évêché, on confirme avoir reçu la demande mais aucune décision n’est prise. « Nous n’en sommes qu’à l’heure des échanges et des consultations. Et s’il y a une décision à prendre, elle se fera en concertation avec la Direction régionale des affaires culturelles. Aucun calendrier n’a été fixé », indique le porte-parole de Mgr Delmas. Autrement dit, les ossements ne sont pas prêts de quitter les caisses de l’Inrap à Nantes.

Gabriel BOUSSONNIERE  extrait du courrier de l'Ouest 1 décembre  2016


1 commentaire:

  1. Un lien intéressant à consulter (du 12/10/2016), où l'on voit l'évêque du lieu soi-même:
    http://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/cholet-49300/cholet-l-eglise-du-sacre-coeur-besoin-de-vous-4553646

    Et toujours cette pitié dans le beau Royaume de France ...
    "L'église du Sacré-Coeur de Cholet est très abîmée : des verrières caasées, d'importantes infiltrations d'eau (...)"

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