Banderole

La prochaine publication du numéro double de Savoir 143-144-145-146 paraîtra fin Février 2024

16/04/2020

Aujourd'hui, il y a 150 ans, mourrait la duchesse de Berry, mère de Mgr le comte de Chambord.

Depuis le 5 novembre  1869, Marie-Caroline était entrée dans sa soixante-douzième année. Ses enfants, nés du comte Hector Lucchési Palli décédé en 1864, vivaient auprès d'elle, ainsi que la comtesse de Meffray, "son ancienne dame pour accompagner", le Dr Pitner, l'original comte Ferdinand de La Roche (fils illégitime du duc de Berry et de Virginie Oreille et qui ressemblait tant à son père) et Urbain de Charette lui servaient de secrétaire. Il y avait encore un aumônier français et M. et Mme Harson. Le mari était le fils d'anciens serviteurs de Louis XVI. Mme Harson était la lectrice de Marie-Caroline et ne mourut qu'en 1920.

La princesse, devenue aveugle, avait pris de l'embonpoint, souffrait d'asthme, de troubles cardiaques et de rhumatismes. Bientôt elle fut atteinte d'une fièvre typhoïde. Sa langue se couvrit de petits ulcères et elle ne pouvait plus se faire entendre qu'en bégayant. C'est dans la semaine sainte que sa santé se dégrada. Elle fit cependant ses Pâques le 13 avril. Elle connut alors un léger mieux qui persista jusqu'au vendredi. Mais dans la nuit du 15 au 16, elle fut assez malade et ne dormit point. "J'étais sorti pour un moment dans la chambre à côté avec le docteur", écrit le 24 avril 1870, le duc della Grazzia au vicomte Walsh, "quand tout à coup on nous appela. Bien que je n'eusse été que quelques minutes loin d'elle, elle était déjà sans connaissance. Frappée d'une attaque d'apoplexie, elle put recevoir l'extrême-onction encore en vie, et s'endormit doucement dans le seigneur sans aucune souffrance".

Ainsi mourut Petit-Pierre, la célèbre héroïne de la Vendée de 1832. Ses obsèques furent célébrées le 20 avril 1870 dans la chapelle de Brunnsee où nous nous sommes recueillis plusieurs fois, Sophie et moi, avec la plus grande émotion. Le comte de Chambord conduisit le deuil à pied du château de Brunnsee jusqu'au cimetière de Mureck, soit environ trois quarts d'heure de marche.

D.L.

L'ouvrage de Dominique Lambert de La Douasnerie est toujours disponible auprès de la Vendée Militaire, Le drapeau blanc en exil. Lieux de Mémoire, Paris, 1998

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