2 - Les cartes postales anciennes
montrent des monuments aujourd’hui disparus :
Nous allons nous
efforcer d’exposer ce sujet en nous servant d’un exemple, celui
de la vieille église de Belleville-sur-Vie.
C.P. M.B (reproduction interdite) |
Le cliché
représentant cette ancienne église a été pris en 1880, juste
avant la démolition, par Emile AMIAUD photographe à La Roche sur
Yon. La plaque de verre ainsi réalisée a été ensuite utilisée en
1899 par son fils Lucien Amiaud, pour éditer la carte postale
ci-dessus, non numérotée. Avant 1900 le papier servant à éditer
les cartes postales portait au verso « République Française,
CARTE POSTALE, ce côté est exclusivement réservé à l’adresse ».
Précisons pour l’anecdote que certains éditeurs, pour des raisons politiques, recherchaient un papier ne faisant pas du tout référence au régime politique. En Vendée, c’était le cas par exemple de Donatienne de Suyrot, fille du comte de Suyrot au château de la Gastière de Chambretaud (pour sa série de cartes intitulée « Souvenir du Bocage Vendéen »). Cette carte postale de l’église de Belleville ayant eu du succès, Lucien Amiaud la réédita en 1901 sous le numéro 82. Il la réédita de nouveau en 1904 sous le même numéro, alors qu’il était maintenant installé aux Sables d’Olonne. Depuis 1903, la correspondance se plaçant désormais au verso avec l’adresse, le cliché était présenté en plein format au recto (cf. cliché ci-dessous).
Précisons pour l’anecdote que certains éditeurs, pour des raisons politiques, recherchaient un papier ne faisant pas du tout référence au régime politique. En Vendée, c’était le cas par exemple de Donatienne de Suyrot, fille du comte de Suyrot au château de la Gastière de Chambretaud (pour sa série de cartes intitulée « Souvenir du Bocage Vendéen »). Cette carte postale de l’église de Belleville ayant eu du succès, Lucien Amiaud la réédita en 1901 sous le numéro 82. Il la réédita de nouveau en 1904 sous le même numéro, alors qu’il était maintenant installé aux Sables d’Olonne. Depuis 1903, la correspondance se plaçant désormais au verso avec l’adresse, le cliché était présenté en plein format au recto (cf. cliché ci-dessous).
C.P. M.B (reproduction interdite) |
L’église
primitive Sainte Anne de Belleville, mêlant les premières ogives à
la tradition romane, a vraisemblablement été construite à la fin
du XIIème siècle. Son petit clocher en ardoises avait
été ajouté au XVIIIème. Comme elle était trop petite,
très humide et en mauvais état, le curé Mathurin BAUDRY avait
chargé l’architecte Victor CLAIR et l’entrepreneur Arthur
TILLEAU de Mortagne d’en construite une nouvelle de style
néogothique à quelque distance.
Celle-ci a été bénie le 22 mars 1875 et consacrée le 22 août 1880. L’ancienne église allait-elle être détruite ou conservée ? Le Conseil de Fabrique, très endetté par le coût de l’édifice et celui du nouveau presbytère en 1880, ne pouvait la restaurer pour en faire une chapelle. On adopta alors une solution intermédiaire originale.
Il fut décidé de conserver uniquement la façade (partie la plus remarquable) et de détruire totalement le reste. L’architecte départemental LOQUET, venu visiter l’édifice le 7 juin 1880 avant la démolition, nous en a laissé une description : « elle comprend une seule nef de 19 mètres de long et 6,85 de largeur à l’intérieur….la nef se compose de 3 travées dont les deux premières ont pu conserver leurs piliers avec leurs chapiteaux…5 fenêtres en plein cintre très hautes éclairent la nef….les voûtes sont remplacées par un tillis en bois formant plein cintre….les murs ont 1,60 m de large….le dallage en pierres de taille contient une douzaine de pierres tombales avec armoiries et inscriptions ».
A l’exception du portail, l’église fut donc détruite en 1881 pour faire place à un champ de foire (cf cliché ci-contre). Les pierres auraient servi à terminer la construction du nouveau presbytère. Une pierre tombale (au moins datant du XVIème siècle) fut transportée dans la nouvelle église ainsi qu’une ancienne statue de Sainte Anne dite « des Vendéens ».
Celle-ci a été bénie le 22 mars 1875 et consacrée le 22 août 1880. L’ancienne église allait-elle être détruite ou conservée ? Le Conseil de Fabrique, très endetté par le coût de l’édifice et celui du nouveau presbytère en 1880, ne pouvait la restaurer pour en faire une chapelle. On adopta alors une solution intermédiaire originale.
Il fut décidé de conserver uniquement la façade (partie la plus remarquable) et de détruire totalement le reste. L’architecte départemental LOQUET, venu visiter l’édifice le 7 juin 1880 avant la démolition, nous en a laissé une description : « elle comprend une seule nef de 19 mètres de long et 6,85 de largeur à l’intérieur….la nef se compose de 3 travées dont les deux premières ont pu conserver leurs piliers avec leurs chapiteaux…5 fenêtres en plein cintre très hautes éclairent la nef….les voûtes sont remplacées par un tillis en bois formant plein cintre….les murs ont 1,60 m de large….le dallage en pierres de taille contient une douzaine de pierres tombales avec armoiries et inscriptions ».
A l’exception du portail, l’église fut donc détruite en 1881 pour faire place à un champ de foire (cf cliché ci-contre). Les pierres auraient servi à terminer la construction du nouveau presbytère. Une pierre tombale (au moins datant du XVIème siècle) fut transportée dans la nouvelle église ainsi qu’une ancienne statue de Sainte Anne dite « des Vendéens ».
C.P. M.B (reproduction interdite) |
Tout d’abord, le curé réfractaire de la paroisse, l’abbé SERVANT aurait été massacré par les Bleus devant le portail de son église ; mais un autre récit parle de la sortie du bourg sur la route du Poiré-sur-Vie. Belleville est surtout connue dans l’Histoire des Guerres de Vendée pour avoir servi de quartier général à François Athanase CHARETTE de la CONTRIE. Il y établit son camp dès le printemps 1794 mais il y demeura surtout à partir de l’hiver 1794 jusqu’à l’hiver 1795.
En effet, le bourg avait été épargné par le premier passage des colonnes infernales en février 1794, ce qui ne l’empêcha pas d’être occupé le 19 juillet 1794 par les troupes du général HUCHE. C’est à Belleville que Charette reçut les offres de paix de la Convention le 25 décembre 1794 qui aboutirent au traité de la Jaunay le 17 Février 1795.
Et c’est précisément à la sortie de la messe, célébrée dans cette église que, recevant une lettre dont le contenu est resté inconnu, il décida de reprendre les armes le 25 juin 1795. En réalité, il y était déjà déterminé depuis deux jours.
Le 9 Août 1795 en se rendant à la messe il reçut la nouvelle des massacres à Vannes et Auray de plus de 750 immigrés faits prisonniers lors du débarquement de Quiberon, exécutés malgré les promesses formelles du général Hoche. Convaincu de la félonie de ses adversaires, il donna l’ordre, contesté par ses officiers, de fusiller immédiatement, en représailles, 294 soldats bleus capturés aux Essarts.
Le 15 Août 1795, à la fin de la messe de l’Assomption célébrée par son aumônier l’abbé Remaud, il fit chanter un Te Deum en l’honneur du manifeste du comte de Provence se déclarant Roy de France sous le nom de Louis XVIII. Le dernier soulèvement étant un échec, il abandonna définitivement Belleville le 26 novembre 1795. On se souvient qu’il fut capturé à la Chabotterie le 23 mars 1796 et fusillé à Nantes le 29.
Chantonnay le 14 septembre 2015
Maurice BEDON
Félicitation à Vendée Militaire pour ces articles très enrichissants sur le blog. Très belle idée de mr Bedon historien chantonnaysien pour le descriptif des cartes postales sur les Guerres de Vendée, ainsi qu'à tous pour les publications dans la revue Savoir, d'une très grande richesse documentaire.
RépondreSupprimerMerci pour tous vos informations et les images des prises de vues de mon arrière grand père Lucien Amiaud photographe.
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