25/03/2017

Henri de La Rochejaquelein franc-maçon ?

Le Courrier de l'ouest annonce, dans son édition du 25 mars 2017, la création à Bressuire d'une loge maçonnique. Elle portera le nom du personnage le plus emblématique de la Vendée royaliste : "général de La Rochejaquelein". Philippe Fontaine, grand maître provincial d'Aquitaine, affirme que Monsieur Henri, le "héros au timbre d'âme tout johanique" (baron de La Tousche), était franc-maçon...
 Bien entendu, il n'apporte aucune preuve à son propos. Sans nous dire, par exemple, à quelle loge il appartenait. Cette appartenance, disons le clairement, nous paraît suspecte. Monsieur Henri semble un peu jeune pour avoir été initié. Rappelons qu'il n'avait que vingt-et-un an lorsqu'il fut tué, le 28 janvier 1794, à Nuaillé. Il est vrai que Jean-André Foucher affirme dans son Dictionnaire historique des franc-maçons (Paris, Perrin, 1987), que Stofflet était frère trois points, sans en apporter la moindre preuve, sans citer la loge à laquelle il appartenait. J'ai demandé, en 1997, des éclaircissement sur ce sujet. J'attends encore la réponse. Bizarre !


Dans son livre, Crimes et secrets d'état (1785-1830) (Paris, Robert Laffont, 1980), Robert Ambelain avait déjà cité Henri de La Rochejaquelein comme appartenant à la franc-maçonnerie. Bien entendu j'avais écrit à l'auteur pour lui demander ses sources. Robert Ambelain me répondit aussitôt qu'il y avait confusion avec un autre Henri de La Rochejaquelein. Voici la réponse de Robert Ambelain  (voyez ci-contre)


Dans son livre La Rochejaquelein, état présent de la descendance (Association des descendants de La Rochejaquelein, 1992, p.40), Amblard de Guerry ne cache pas l'appartenance à la franc-maçonnerie d'Henri, marquis de La Rochejaquelein (né le 28 septembre 1805, décédé le 6 janvier 1867, fils de Louis, tué au Mathes, le 4 juin 1815, et de Victoire de Donnissan, veuve de Monsieur de Lescure,  auteur des célèbres Mémoires).

   Je me demande si le Courrier de L'Ouest ne fait pas une confusion entre "Monsieur Henri", l'Archange de la Vendée, et "Maître Henri", selon le mot de la comtesse Auguste de La Rochejaquelein, authentique franc-maçon?

   Nous apprenons, par le même quotidien, qu'un descendant de la famille de La Rochejaquelein a rejoint la loge Pierre-Quetineau à Thouars... Celui-ci devrait donc rétablir les faits dans les prochains jours. A moins, bien entendu, qu'il nous apporte la preuve de l'appartenance de notre "Monsieur Henri" à une loge maçonnique...

D.L.


Article du courrier de l'Ouest du 25 mars 2017 : 


Après Cholet et Thouars, la franc-maçonnerie s’installe à Bressuire



Les francs-maçons vont avoir leur loge à Bressuire (Deux-Sèvres). Elle sera, semble-t-il, unique en ville et sera consacrée, début avril. La Grande loge nationale française, dont elle est issue, renforce ainsi sa présence en Deux-Sèvres. 

La loge n° 1991 « Général-de-la-Rochejaquelein » sera consacrée début avril, au sein de la loge thouarsaise « Général-Pierre-Quétineau ». Bon nombre de frères de la Grande loge provinciale d’Aquitaine - qui en compte 700 - assisteront à cette cérémonie qui reste relativement rare et qui revêt, de surcroît, un caractère doublement symbolique. 


« Henri de la Rochejaquelein et Pierre Quétineau étaient tous deux francs-maçons », rappelle Philippe Fontaine grand maître provincial d’Aquitaine. Henri de la Rochejaquelein (1772-1794), né à la Durbelière de Saint-Aubin-de-Baubigné, fut l’une des figures majeures de l’armée vendéenne. 


« Ils étaient donc frères »
Pierre Quétineau (1756-1794) était quant à lui général républicain. Les deux hommes s’étaient notamment trouvés opposés lors de la bataille des Aubiers, remportée par la Rochejaquelein le 13 avril 1793. Au regard de la franc-maçonnerie, ils étaient donc frères, bien qu’adversaires sur le champ de bataille. « Les deux ont défendu les valeurs de la franc-maçonnerie, avec charisme », insiste Philippe Fontaine.

Le choix du nom de la loge bressuiraise est avant tout le fruit d’une rencontre, celle de l’un des descendants de la Rochejaquelein, qui a rejoint la loge thouarsaise Pierre-Quétineau il y a quelques années. Ce choix « permet à ces deux noms de se retrouver liés une nouvelle fois, par les serments de la franc-maçonnerie ».


Archives CO

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire