28/03/2017

" Monsieur Henri " franc-maçon ? (suite)

      J'entends dire, ici ou là, qu'à la veille de la Révolution beaucoup de jeunes aristocrates appartenaient à la franc-maçonnerie. Je ne l'ignore pas.
La Franc-maçonnerie était un "snobisme" comme un autre, partagé par beaucoup de gens de la noblesse et de la haute bourgeoisie. Des princes - et pas des moindres - donnaient l'exemple.
   Cet engouement pour les idées nouvelles nous surprend aujourd'hui, nous qui connaissons la suite. Il évoque irrésistiblement un troupeau d'oies marchant à l'abattoir en criant vive le foie gras...

    Rappelons que la Franc-maçonnerie a été condamnée, dès 1738, par le pape Clément XII et ainsi jusqu'à la formidable encyclique de Léon XIII en 1884 : Humanum genus. Il est bon de rappeler cela de temps en temps. Parmi les officiers vendéens ou chouans on pourrait citer plusieurs franc-maçons, comme d'Autichamp, Scépeaux, Louis Lhuillier, chef de la division de Beaupréau qui faisait précéder sa signature des trois points maçonniques, Simon Canuel. Ce dernier figurait en 1802 sur le tableau de la Loge la Vraie Harmonie de Poitiers. Canuel qui pataugea dans le sang des vendéens en 1793 et qui devint major général de Louis de La Rochejaquelein lors de la reprise d'armes de 1815..., etc. Trop à dire. Pour François-Athanase Charette de La Contrie son appartenance n'a jamais été prouvée.
      Pour revenir à la famille de La Rochejaquelein, Amblard de Guerry, avec son habituelle franchise, déclarait que le père de Monsieur Henri n'était pas franc-maçon, mais son gendre Guerry si. Louis, le frère de Monsieur Henri fonda sous la première Restauration une loge dans la garde royale... Henri, fils de Louis et de Victoire de Donnissan, homme politique, rallié à l'Empire après s'être brouillé avec le comte de Chambord, l'était lui aussi.
        Bien entendu, une chose est d'avoir été franc-maçon avant la Révolution, autre chose est de l'avoir été après la Révolution.
       Les vendéens ne s'y trompaient pas. Ils détestaient cette "secte", comme ils disaient, et Eugène Delahaye, en 1939, la dénonçait vivement dans son discours de Torfou. En 1940, une société qui se consacrait à l'étude des guerres de Vendée, en réclamait la suppression...
         La question que je pose est simple. Si Monsieur Henri a été franc-maçon, il doit nécessairement exister une preuve. Que l'on exhibe cette preuve et je m'inclinerai. En l'absence d'une preuve tangible, cette histoire ne sera pour moi qu'un canular de plus destiné à jeter le trouble chez les vendéens.
D.L.

Pour connaître le rôle de la franc-maçonnerie dans l'histoire de la Révolution, il est toujours utile de consulter l'Abbé Augustin Barruel, Mémoires pour servir à l'histoire du jacobinisme, 2 volumes, La Pensée Française, 1974. Sur l'abbé Barruel lire, L'abbé Barruel un historien calomnié, Lecture et Tradition, n°347,  janvier 2007.