Je viens de recevoir, avec une sympathique dédicace, le T.II des Ecrits de Louis Perrocheau. Mémoires d'un vendéen rebelle. Personne ne s'y attendait, sauf son éditeur. Ce cadeau de Pierre Thibaudeau nous arrive en tapinois, sans crier gare, comme un impromptu réjouissant pour nous faire oublier un instant ce monde morose et laid. Ce deuxième volume couvre les années 1831 à 1835, date à laquelle Louis Perrocheau, en février de cette année-là, retourna à Dieu.Pierre Thibaudeau assure qu'il n'y aura pas de troisième volume. Bien entendu nous n'en croyons rien... Dommage pour Pierre Thibaudeau mais ça ne marche pas, il n'y a pas le compte.
En effet, après la mort de l' estafette de Jean-Baptiste Joly, quelqu'un - son fils ? sa fille ? - a bien dû reprendre la plume pour continuer, sans doute à l'aide d'un nouveau registre, les récits et considérations savoureux de son père, Louis Perrocheau. J'en suis sûr, Pierre Thibaudeau est sur le point de retrouver ce registre dans un coffre ou dans une sorte " de malle des Indes ", jamais ouvert depuis cent ans. Ce registre, à mon humble avis, parlera des Perrocheau sous la fin du règne de "la poire", de la deuxième république, du "second en pire", des zouaves pontificaux (1860), du syllabus (1864), et de l'Infaillibilité pontificale (1870), sous oublier la mort du comte de Chambord en 1883 et la naissance de l'Action française quotidienne le 21 mars 1908, le passage de Léon Daudet au Mont des Alouettes le 25 juillet 1926 (" Nous comptons sur vous, Vendéens pour en finir avec la gueuse", aurait dit le célèbre tribun); et, bien sûr, de la malheureuse Poldévie et l'appel pour ce peuple par l'Admidaeff et Lineczi Stantoff, que sais-je encore. Le transcripteur et commentateur, Pierre Thibaudeau, a encore du pain sur la planche.
Mais, me direz-vous, ou prendra t-il sa documentation pour nourrir ce troisième volume que j'appelle, personnellement, de tous mes vœux ? Il le trouvera, comme toujours, dans les inépuisables archives Perrocheau. Il puisera aussi, et abondamment, dans son non moins formidable "sac à malice" et dans "son grenier à foin" - sa mémoire- où il trouvera sans aucun doute quelques herbes fauchées et séchées avec lesquelles il saura bien égayer nos soirées de l'hiver 2020. Si Dieu veut....
Ce deuxième tome qui vient de paraître contient des pages truculentes et de franche rigolade. Mais il y a aussi des moments plus sérieux et de haute philosophie inspirée de Rabelais. Comme il fallait s'y attendre, il évoque longuement les événements de 1832. N'oublions pas que louis Perrocheau est fidèle à Dieu " non sans lui faire de sévères remontrances" (PT).Il aime le Roi, mais reste "sceptique sur ceux qui incarnent le pouvoir". Bref, il ne veut pas se laisser embobeliner. Enfin, il est fidèle aussi à son chef Jean-Baptiste Joly, "encore que ce dernier le rudoie". Mais il y a aussi des pages qu'il ne faut pas mettre entre toutes les mains. L'une cite un certain "teuton" dont le nom évoque immanquablement "les exploits aéronautiques"' du P. Dupanloup. La lecture de cette pages-là est à partager seulement par des gens ayant servi dans le même régiment. Quelle audace Pierre Thibaudeau.
D.L
Pierre Thibaudeau, Les écrits de Louis Perrocheau. Mémoires d'un Vendéen rebelle, t.II, Cholet, Pays et Terroirs, 65 place de Rougé à Cholet, 2018, 20 € plus port ou directement auprès de l'auteur qui se fera un plaisir de vous dédicacer son ouvrage : p_thibaudeau@orange.fr
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