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15/09/2021

Sur Radio Courtoisie Wilfrid Paquiet parle de sa préface et de sa postface de la réédition du livre de l'abbé Prunier, les géants du Christ-Roi

 



René Bazin et « la Vendée très sainte »

à propos de René Bazin, Témoin de la Grande Guerre t. II




René Bazin, Témoin de la Grande Guerre rassemble tous les articles restés inédits que notre écrivain avait donnés dans sa rubrique pour l’Écho de Paris. Le deuxième volume vient de paraître aux éditions Édilys et couvre la période 1916-1918. 


La Vendée est très présente dans toute l’œuvre de René Bazin ; donnons-en ici quelques mentions. « Quelle France, cette Vendée ! » note-t-il, admiratif de la piété vendéenne, le Vendredi Saint 29 mars 1918 (Journal d’un civil, t. 2, p. 192). C’est « cette terre bénie, où depuis des siècles, la prière n’a jamais cessé, et qui se leva et se battit à la fin du dix-huitième siècle, lorsqu’on toucha aux églises et aux prêtres. C’est cette Vendée, prodigue de son sang, qui persuada Bonaparte qu’on ne viendrait point à bout d’exterminer en France le catholicisme, et qui fut cause qu’il fit le Concordat. C’est pourquoi on ne saurait dire qu’elle fut vaincue. » (Étapes de ma vie, p. 71-72).


C’est une histoire qu’il a connue personnellement, par la tradition orale : « L’histoire est pleine de traits qui révèlent, chez les femmes, cette conscience supérieure. Mais peut-être n’en trouve-t-on nulle part un plus grand nombre et de plus touchants que dans l’histoire de la guerre de Vendée, où beaucoup d’hommes furent braves, mais où beaucoup de femmes furent saintes. J’ai été bercé au récit de l’épopée paysanne, dans les contrées de l’Ouest, où les enfants de ceux qui avaient combattu me disaient : "Monsieur, mon père a fait la Grande Guerre". Ils la nommaient bien. C’était une terrible guerre, en effet, que celle de ces populations, violentées et persécutées dans leur foi par la Convention. » (Extrait d’une conférence prononcée en 1904 – Questions littéraires et sociales, p. 229-230) Et encore ces souvenirs et cette mise au point qu’on ne devra jamais se lasser de répéter : c’est pour la défense de la foi que les Vendéens ont pris les armes. « A ce moment où l’on détruit le Concordat, je ne puis pas ne pas penser à ceux qui le firent. Je les ai bien connus, puisque j’ai connu leurs descendants. C’étaient des paysans et des paysannes de la Vendée, des tisserands, des marchands de toile, des domestiques de ferme. Ils se battaient ou ils se laissaient tuer pour leur foi. Et on a pu, comme dans toute œuvre collective humaine, relever des défaillances ou des actes de désordre dans l’épopée vendéenne ; mais le gros de la troupe, au début surtout, la masse anonyme, ce qui donnait au soulèvement sa puissance et son âme, c’étaient des gens qui portaient le Sacré-Cœur sur la poitrine, et qui récitaient le chapelet dans les chemins creux. La victoire fut l’œuvre de ceux-là. » (Extrait d’un discours prononcé en juin 1905 - Questions littéraires et sociales, p. 285-286)


La Sainte Vendée pendant la guerre de 1914-1918, c’est à la fois le courage militaire et une foi ardente - sur le front et à l’arrière - dont témoignent magnifiquement ses articles dans l’Écho de Paris, ce qu’il a vu dans la Vendée qu’il aime : 

La Litanie (14 février 1915, repris dans ses Récits du Temps de la Guerre) Théophile Bouchaud, Vendéen (11 août 1915, repris dans Aujourd’hui et demain. Pensées du Temps de la Guerre, et, avec des annexes, dans René Bazin, Témoin de la Grande Guerre, t. I) 

Quatre images (2 septembre 1917, repris, avec des annexes, dans René Bazin, Témoin de la Grande Guerre, t. II).


Bien des soldats ont offert leur vie en sacrifice pour que la France redevienne chrétienne. René Bazin cite ce gars des Mauges, du 77e d’infanterie, tombé dans la plaine de l’Yser, le 2 novembre 1914 ; l’aumônier se penche au-dessus de lui, lui parle, le plaint et le console : « Ah ! monsieur l’aumônier, il y a tant de fautes commises en France ! En faut bien quelques-uns pour les expier ! » (La Douce France, Paris, de Gigord, 1920, p. 46).


Dans ce deuxième volume, enrichi de notes puisées dans les archives de l’auteur, nous avons aussi reproduit la « Lettre d’un petit fermier de la Vendée angevine » à sa femme et celle de l’abbé Joseph Tricot, d’une famille emblématique de Combrand.

M. Augustin Pineau (1885-1971), prêtre de Saint-Sulpice, professeur de philosophie au Grand Séminaire d’Angers, que René Bazin a très bien connu, est aussi longuement évoqué. Aumônier militaire volontaire, il parle de ses soldats, « nos petits martyrs de Vendée », ses petits soldats du 77e de Cholet, de leurs sacrifices et de leurs actes d’héroïsme que seul un prêtre peut connaître, le plus important et qui ne sera jamais écrit dans les livres d’histoire. Ces soldats qui n’ont jamais été cités à l’ordre du jour du régiment, mais qui seront cités à l’ordre du jour du jugement général et inscrits au tableau d’honneur du paradis.


  



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