22/08/2025
20/08/2025
Le royalisme aujourd'hui d'après Lucien Rabouille
Le roi : une autre histoire de la droite, par Jean-Baptiste Roger-Lacan (Passés composés, 2025). Jacques Villemain vient de nous communiquer une recension de ce livre par Lucien Rabouille et publié par le Causeur (18/07/2025), récession que nous n'hésitons pas à publier à notre tour.
"Dans son essai érudit, Baptiste Roger-Lacan analyse moins le royalisme comme un courant politique que comme un imaginaire, une esthétique, une nostalgie. Et la droite continue de parler son langage : celui de l’orgueil blessé des perdants…
« On pense à Louis XVI, on est mal à l’aise » chantait déjà Jean Yanne en épilogue sonore de son film Liberté, égalité, Choucroute. « On se dit que c’est des ancêtres à nous qui lui ont coupé le cou… » Les Français célèbrent la Révolution chaque 14-Juillet, mais regrettent que le sang de Louis XVI l’ait entachée. La gêne dont se moque Jean Yanne est tenace, ancienne et bien répandue, à en croire Baptiste Roger-Lacan, normalien, agrégé, docteur en histoire contemporaine, enseignant à Sciences-po, qui signe avec Le Roi : une autre histoire de la droite (collection Passés Composés), une étude du « spleen royaliste » qui hante la droite française depuis la fin du XIXe.
Grand absent
François Furet avait bien montré que le régicide de 1793 avait certes tué le corps physique du roi mais pas le besoin de paternité politique. À chaque crise politique, la France cherche un homme providentiel pour remplacer le monarque aboli : Napoléon Ier, Napoléon III et bien sûr le Général de Gaulle instituant avec la Ve République un « monarque républicain comme substitut ». Notre République a les allures d’une monarchie sans sacre ni transcendance, sans velours ni faste ni pompe ni couronne et où rôdent comme un spectre les lustres d’une gloire éteinte. N’est-ce pas le ministre de l’Économie Emmanuel Macron qui notait en 2015 dans la revue Le 1 hebdo : « le grand absent en démocrate, c’est la figure du roi » ?
Il reste pourtant assez peu de royalistes… Ces derniers, en politique, n’ont jamais fait de merveilles. Emportées par les révolutions de 1830 et 1848, les restaurations ont échoué. Et les monarchistes, même avec un jeu gagnant, se sont toujours couché à la deuxième mise… En 1871, dans la déroute de Sedan, une assemblée royaliste est élue. Or les différentes tendances et prétendants s’engueulent sur des sujets aussi essentiels que… la couleur du drapeau ! Le petit-fils de Charles X, le comte de Chambord, refuse alors obstinément de troquer «son » drapeau blanc contre le tricolore. C’était la dernière chance de restauration de la monarchie, et la droite n’en fit rien.
Le roi est mort… vive le royalisme !
L’agonie de la monarchie française fut longue, souvent pathétique mais jamais dénuée de beauté. C’est ce que l’on retient de la lecture de l’ouvrage de Baptiste Roger-Lacan. Il nous promène parmi les abbés, les mémorialistes vendéens et les romanciers historiques qui ont cultivé le souvenir du roi pendant que les royalistes perdaient ou abandonnaient la partie politique. Les bonnes familles catholiques empilent dans leurs bibliothèques les ouvrages larmoyants sur les martyrs de la Terreur. On découvre avec l’auteur la Marie-Antoinette sensible et larmoyante de Pierre de Nolhac, conservateur à Versailles à la fin du XIXe, qui a fait redécouvrir aux visiteurs du château les écritures et objets personnels de la Reine. Il y a des galeries de portraits de la Terreur (bourreaux et victimes) de G. Lenôtre (nom de plume de Théodore Gosselin) qui écrit les vies minuscules (et raccourcies) des gens de la guillotine. On comprend à la lecture de l’ouvrage que la Contre-Révolution sert moins à ramener le roi que faire pleurer dans les chaumières. Les écoles catholiques et patronages religieux cultivent la martyrologie des carmélites de Compiègne et des héros du bocage vendéen. L’attachement monarchique est moins un choix ou un projet politique qu’une émotion collective nourrie de deuils et de réceptions mondaines. Parfois aussi d’excentricités. Qui se souvient du naundorffisme ? Un royalisme alternatif à la frontière de l’ésotérisme qui imagine que Louis XVII, le petit roi, fils de Louis XVI, n’est pas mort à la prison du Temple en 1795, s’est échappé et a engendré une nouvelle lignée.
À défaut de régner, la monarchie française a su se vendre et coller à tous les goûts excentriques, poétiques, littéraires, feuilletonistes, patrimoniaux du XIXe siècle. C’est du moins ce dont l’auteur par ses listes interminables parvient à nous convaincre.
Quand Proust lisait Maurras…
Et puis vint Charles Maurras… Lui prit tout cela très au sérieux. Il a fait des théories, des doctrines, il a mis la monarchie en équation. Il ressort les penseurs comme Burke ou Maistre, s’en approprie d’autres tels Auguste Comte, Taine et Fustel de Coulanges. Comme dans L’Education Sentimentale, il monte un club de l’Intelligence royaliste – quand celui de Flaubert était républicain. Ce sera l’Action Française. Une ligue mais surtout un quotidien très lu et renommé, « une cure d’altitude » disait Marcel Proust frappé par la qualité des articles signés d’esprits souvent agiles ou de polémistes fort en gueule. La plume vedette, Jacques Bainville connait un succès considérable avec son Histoire de France et son Napoléon dont Baptiste Roger-Lacan nous raconte tous des dessous éditoriaux chez Fayard (déjà éditeur de droite…). Baptiste Roger-Lacan insiste : l’académie est alors un pôle réactionnaire.
Roger-Lacan décrit bien la puissance de cette machine doctrinale qui attire à elle une jeunesse intellectuelle et bourgeoise catholique qui se sent un peu coincée entre une réaction tiède à papa et une Église qui ne répond pas à son désir de radicalité – situation étrangement similaire à celle d’aujourd’hui. Mais si attractif et armé intellectuellement qu’il a pu l’être, ce néoroyalisme n’échappera pas aux compromissions de l’entre-deux guerre. Des rapprochements douteux nourrissent des amitiés particulières avec le fascisme ou des fixettes antisémites… À force de ruminer l’attente d’un roi qui ne vient pas, on finit rattrapé par des vieux démons. Résultat : en 1945, Charles Maurras est condamné à l’indignité nationale, l’Action Française liquidée et l’auteur y voit la dernière mort politique de la monarchie.
Chouans un jour, chouineurs toujours
Fin de l’histoire ? Le roi ne reviendra plus. Il ne le peut plus. Chez nous les rois, on les renverse, on les décapite… puis on les encadre. On en fait des timbres, des séries télés, des mugs à la boutique du château de Versailles… L’échec est un capital mémoriel que la droite rentabilise assez bien sur le marché des sensibilités, des mémoires et de la création littéraire.
C’est sans doute le romancier Jules Barbey d’Aurevilly qui l’a le mieux compris : la monarchie passe de la ferveur à la fiction. Plutôt que de régner, elle brille encore comme inutilité rayonnante. On ne s’étonnera pas que la République – ou plutôt l’Éducation nationale fasse commenter L’Ensorcelée cette année aux Premières pour le baccalauréat de français. Le royalisme finit encadré, vitrifié et finalement annoté. Si en deux siècles les réacs n’ont jamais su trop quoi faire de leurs rares victoires, ils savent en revanche donner du lustre à leurs défaites. De l’art de perdre avec fanfare, champagne et naphtaline.
360 pages
Price: 23,00 €
30/06/2025
Savoir 151-152 vient de paraître
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12/02/2025
Les Mauges à l'honneur sur Arte
Les Mauges, « pays des usines à la campagne », à l’honneur sur Arte
De l’usine Mulliez lovée dans les méandres de la Sèvre nantaise au Longeron (Sèvremoine) aux bords de Loire à Saint-Florent-le-Vieil (Mauges-sur-Loire) en passant par le Musée de la chaussure à Saint-André-de-la-Marche (Sèvremoine), les caméras d’Arte sont venues explorer les Mauges pour le compte de l’émission « Invitation au voyage ».
L’impact de la guerre de Vendée
En une petite quinzaine de minutes, le reportage intitulé « Les Mauges, pays des usines à la campagne » s’attarde sur ce petit bout d’Anjou situé aux marches de l’Anjou, de la Bretagne et du Poitou. Et raconte comment « le christianisme social »a façonné son économie : celle du tissage tout d’abord, puis celle de la chaussure désormais suppléée par l’industrie en tout genre. Un « pays » du quasi plein emploi aujourd’hui avec un taux de chômage en dessous des 5 %.
Il y est aussi question, bien évidemment, des blessures profondes laissées par les massacres républicains lors de la guerre de Vendée (1793-1796). Un traumatisme qui, d’une certainemanière, a incité la population à ne pas compter sur le pouvoir central et à entreprendre par elle-même quels que soient les obstacles. Dans ce reportage, témoignent la géographe ValérieJousseaume ; Alexis et Justine Audouin, cinquième génération du fabricant de sabots Bosaboà Montfaucon-Montigné (Sèvremoine) ; Gilbert Hulin, coprésident du Musée des métiers de la chaussure ; Anaïs Pineau, médiatrice culturelle, et Étienne Davodeau, le célèbre auteur de bande dessinée originaire de Botz-en-Mauges (Mauges-sur-Loire). Il a d’ailleurs consacré une BD, « Mauvaises Gens », à sa terre natale des Mauges. Car les Mauges, dit-on, y compris en ouverture de ce reportage, tireraient leur nom de « mauvaises gens ». Mais c’est une pure légende car le terme Mauges dérive plus sûrement de « Medalgio » ou « Médalge », nom d’une peuplade celtique qui aurait occupé ce territoire au cours des premiers siècles.
Gabriel BOUSSONNIÈRE Courrier de lOuest Cholet
Le reportage a été diffusé mardi après-midi 11 février sur Arte mais il est encore visible en ligne sur www.arte.tv/fr
La place de l'abbé Nicolas Corbillé gêne les gauchistes
La place de l’abbé Nicolas Corbillé, prêtre réfractaire exécuté par la Révolution, gêne les gauchistes
Par Michel Janva le 2 février 2025 commentaires Le Salon Beige
La municipalité escrologique de Bouvron (44) veut débaptiser la place de l’abbé Nicolas Corbillé, prêtre réfractaire exécuté contre le mur de l’église en 1794, victime de la Terreur révolutionnaire. Sa mémoire, ancrée dans l’histoire bretonne, est aujourd’hui menacée par une décision contestée.
Ordonné prêtre en 1781, il fut nommé vicaire à Bouvron en 1785. Lorsque la Constitution civile du clergé de 1790 imposa aux prêtres de prêter serment à l’État, il refusa. Contraint à la clandestinité, il poursuivit son ministère au péril de sa vie, officiant dans l’ombre pour répondre à la ferveur religieuse de la population locale. Dénoncé, il fut arrêté en avril 1794 et fusillé contre le mur de l’église. Son supplice illustre la brutalité du régime révolutionnaire et la résistance des prêtres réfractaires qui refusèrent de se soumettre à un pouvoir hostile à leur foi. En hommage à son martyre, la place où il fut exécuté porte son nom depuis des décennies.
La mairie de Bouvron a décidé de faire disparaître cette trace de l’histoire, invoquant la sacro-sainte séparation des Églises et de l’État.
L’association Koun Breizh, qui œuvre pour la défense de la mémoire bretonne, s’insurge contre ce qu’elle considère comme une tentative d’effacement historique. L’argument avancé par la mairie – la laïcité – soulève des interrogations. Faut-il désormais faire disparaître toute référence à la religion dans l’espace public ?
Derrière cette décision, certains voient une volonté de minimiser les exactions de la Révolution française. L’abbé Corbillé fait partie de ces victimes de la Terreur dont le souvenir dérange une certaine vision idéologique de l’histoire.
Grande Vendée : un esprit d'avenir ?
« Grande Vendée : un esprit d’avenir ? » : des élus et chefs d’entreprise en conférence à Cholet
Choletais, Mauges, Nord Vendée, Nord Deux-Sèvres, vignoble nantais… Ce territoire que l’on appelle la Grande Vendée sera au cœur d’une conférence, mercredi 12 mars, au théâtre Interlude à Cholet. Y participeront, entre autres, les maires de Cholet, Mauléon, une députée de Vendée, le président du Puy du Fou et plusieurs entrepreneurs.
Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou, sera l’un des invités de la conférence sur la Grande Vendée. | ARCHIVES CO - JOSSELIN CLAIR
Publié le 11/02/2025 à 17h11
« Grande Vendée : un esprit d’avenir ? » C’est le thème d’une conférence organisée mercredi 12 mars (18 h 45 - 21 h 30) au théâtre Interlude à Cholet. C’est l’association Grande Vendée, qui rayonne sur le Choletais, les Mauges, le Nord Vendée, le Nord Deux-Sèvres et le vignoble nantais, qui est à l’origine de cette soirée. Élus et entrepreneurs viendront témoigner de leur vision de ce territoire qui épouse peu ou prou les anciennes frontières de la Vendée militaire. Sont invités : Gilles Bourdouleix, maire de Cholet ; Véronique Besse, députée de Vendée ; Didier Huchon, président de Mauges communauté ; Pierre-Yves Marolleau, maire de Mauléon ; Guylaine Bossis ; vice-présidente du Medef de Vendée ; André Liébot, ancien PDG du groupe Liébot ; Maurice Brangeon, fondateur du groupe Brangeon et Nicolas de Villiers, président du Puy du Fou.
https://youtu.be/13fEy1NPSIw
En préambule à cette conférence sera diffusé le spectacle immersif « En verre et contre tout ». L’espace de vingt minutes, le public est transporté au temps de la guerre de Vendée (1793-1796) au moyen du motion design, une technologie qui permet de donner vie aux images, ici des photos des vitraux des églises et chapelles de la Vendée militaire. Ce spectacle s’appuie sur un livre, « Guerres de Vendée : la mémoire du vitrail », paru en 2021 aux éditions choletaises Pays et Terroirs. Chef d’entreprise à la retraite de Saint-Laurent-sur-Sèvre (Vendée), Jean-Louis Sarrazin a exploré une quarantaine d’églises et de chapelles dont il a ramené 300 photos qui illustrent cet ouvrage cosigné avec Nicolas Delahaye pour les textes.
Gratuit. Inscriptions sur www.le-cera.com et www.grandevendee.fr.
28/01/2025
Journée du 26 avril 2025
Pour nos adhérents inscrits à notre journée vendéenne du 26 avril prochain et qui chercheraient un logement peuvent prendre contact avec M et Mme Aspecada, 06 30 40 92 89, propriétaires du Prieuré de La Haye à Saint-Christophe-du-Bois qui proposent des chambres d'hôtes et qui nous recevront dans leur propriété pour notre journée vendéenne consacrée à la rencontre le 6 avril 1795 de Nicolas Stofflet et Jean-Baptiste Canclaux.
Également, les participants peuvent contacter le Logis de Stofflet, ancien quartier général de Stofflet, qui propose un appartement trois étoiles situé à 100 m du château Colbert à Maulévrier. Contact logisdestofflet@gmail.com ou 07 80 13 98 46. Ce logement se situe à quelques kilomètres de Saint-Christophe-du-Bois.
Hommage à Henri de La Rochejaquelein
Un chapelet pour "Monsieur Henri" et les victimes de la Révolution aura lieu cet après-midi à partir de 15h, chapelle de Notre-Dame de l'Immaculée Conception située au centre de la paroisse de Nuaillé (près de Cholet). Compte tenu du temps, l'évocation prévue au pied du cénotaphe et le dépôt de gerbe par la Vendée Militaire ont été annulés. La gerbe offerte par la Vendée Militaire a été déposée ce matin par le président et la trésorière de la Vendée Militaire au pied de l'autel de la chapelle Notre-Dame. Seul le chapelet a été maintenu.
24/01/2025
Naissance d'Adélaïde Renoul
Henry Renoul nous fait part de la naissance de sa petite-fille, et nous présentons nos compliments à la famille et tous nos vœux de bonheur à Adélaïde.
23/01/2025
Hommage à Henri de La Rochejaquelein le 28 janvier 2025 à Nuaillé
21/01/2025
Bienvenue à Castille
Nous venons d'apprendre avec grand plaisir la naissance
de Castille née le 20 janvier, au foyer de Rudolf et Léa Millet.
La Vendée Militaire présente ses compliments
à ses parents et ses meilleurs vœux de bonheur et de santé à Castille.