05/12/2015

Drouot, 18 décembre : mise en vente de l'étendard d'Aimé du Boisguy

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Vente à Drouot Richelieu, salle 9, le 18 décembre 2015
Estimation :  8 000 - 12 000 €
                  Rare et exceptionnel étendard de soie blanche brodé de fils d'or et d'argent aux armes de France et de fleurs de lys bleu et or dans des écoinçons portant la devise" PRO DEO ET REGE" et daté 1800. Franges sur 3 côtés. 126 x 130 cm (environ avec les franges) (Usures et déchirures du temps, surtout au revers de l'étendard). Celui ci provient de la descendance d'Aimé Picquet du Boisguy (1776-1839) figure importante et emblématique de la Chouannerie. Conservé par la famille jusqu'’à ce jour.

     A 15 ans Aimé rejoint l'Association bretonne et devient aide de camp d'Armand Tuffin de La Rouërie, à 17 ans il prend la tête des chouans du pays de Fougères et de Vitré. Il sera promu à l'age de 19 ans au titre de Général de l'armée catholique et royale.
        Dans un état assez remarquable compte tenu de la fragilité de la soie, cet étendard était destiné à la propagande royaliste au moment du consulat. Très certainement utilisé en Vendée, et dans la région des pays de Fougères et de Vitré, zone la plus importante de la chouannerie en Ille-et-Vilaine, cet étendard a vraisemblablement servit aux troupes d'Aimé Picquet du Boisguy, opposant royaliste contre Bonaparte
      Dans les Mémoires du colonel de Pontbriand sur les guerres de la Chouannerie, édition Plon, Paris, 1897 (réimpr. Y. Salmon, 1988) on apprend que Toussaint Du Breil de Pontbriand et du Boisguy, se rendirent le 18 février à Rennes pour traiter avec le général Guillaume Marie-Anne Brune. Ce dernier offrit à Boisguy, au nom du Premier Consul, le grade de général de brigade dans l'’armée républicaine mais Boisguy refusa. Pontbriand, à qui on offrit le grade de colonel, refusa l'’offre également. Boisguy signa alors la paix, il demanda juste la levée du séquestre mis sur les biens de sa famille pour cause d'’émigration. Boisguy et Pontbriand demandèrent ensuite à Brune, la liberté pour tous les prisonniers chouans détenus à Rennes, Fougères et Vitré. Le lendemain, Brune invita les deux officiers chouans à dîner. Lors du repas, il réitéra sa proposition à Boisguy qui la refusa de nouveau. «Ce serait changer de parti et je crois que l’'honneur le défend» répondit-il. Pontbriand remit ensuite à Brune la liste des chouans prisonniers. Ils étaient au nombre de 122 dont 92 détenus à Rennes. Boisguy exprima alors le désir d'’aller lui-même porter l'’ordre de libération à ses compagnons d'’armes, ce que Brune accepta.
       La Vendée et l'île-et-Vilaine seront particulièrement actives pour rétablir la monarchie en France depuis la révolution Française. Notre étendard est à rapprocher de celui de l'armée Catholique et Royale dissoute en 1800. Le général du Boisguy fut le dernier général chouan à se rendre.

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