Dimanche 22 janvier prochain, chapelle Saint-Joseph à Chemillé
" Depuis la Révolution, nous sommes en révolte contre l’autorité divine et humaine, avec qui nous avons d’un seul coup réglé un terrible compte le 21 janvier 1793 ". C’est Georges Clemenceau (1841-1929), "ce jacobin, ce sectaire", qui est l’auteur de ces lignes.
De son côté Raymond Poincaré (1860-1934) écrira : " Maintenant que j’ai, hélas ! le temps de méditer, je me demande si l’erreur initiale de la France ne remonte pas à l’exécution de Louis XVI ".
Et Renan : " Le meurtre du 21 janvier est, du point de vue de l’idéaliste, l’acte de matérialisme le plus hideux, la profession la plus honteuse qu’on ait jamais faite d’ingratitude, de bassesse, de roturière vilenie et d’oubli du passé. Ce jour-là commémore un suicide ".
De son côté Raymond Poincaré (1860-1934) écrira : " Maintenant que j’ai, hélas ! le temps de méditer, je me demande si l’erreur initiale de la France ne remonte pas à l’exécution de Louis XVI ".
Et Renan : " Le meurtre du 21 janvier est, du point de vue de l’idéaliste, l’acte de matérialisme le plus hideux, la profession la plus honteuse qu’on ait jamais faite d’ingratitude, de bassesse, de roturière vilenie et d’oubli du passé. Ce jour-là commémore un suicide ".
Une mort inaperçue ?
Quelques vieux républicains prétendaient que la mort de Louis XVI était passée inaperçue. Cette affirmation là était une laide bêtise. Elle ne fut pas, évidement, ignorée. Ni des républicains, ni des royalistes. A Reims, des républicains s’associèrent à l’exécution du Roi Louis XVI, en décapitant une statue funéraire rétrospective du roi Lothaire. Sa tête fut enfouie le jour même. Elle fut retrouvée, en 1919, dans un cercueil de pierre près de la grille du chœur des moines de l’abbatiale Saint-Rémi de Reims, avec une inscription incisée dans un moellon : " Le 21 janvier 1793 ". (Catalogue La France romane, exposition Louvre, 2005, n°261). Déjà, pour célébrer l’abolition de la monarchie, les jacobins de Strasbourg avaient inhumé, "joyeusement", " Louis dernier " dans un tonneau de Bourgogne. Une estampe, conservée à la B.N.F., montre cela.
Grande émotion dans le futur pays insurgé
Le curé du Voide, l’abbé Félix Deniau (1809-1891), écrivit sa célèbre Histoire de la Vendée à l’aide de nombreux "documents nouveaux", mais aussi de la tradition orale. Il écrivit son ouvrage (six volumes) sous la dictée, pour ainsi dire, des anciens " batailleurs" du Voide et des environs, encore nombreux dans les années 1840-1855. Il explique : Après la mort du roi, " [le] sang bouillonnait dans toutes les veines, l’indignation était dans tous les cœurs ; le pays entier était comme un volcan sur le point de vomir sa lave ".
Le crime du 21 janvier était trop gros, la Convention n’aurait pas osé. Certains vendéens refusèrent de croire à une telle horreur. Ecoutons Mme de La Bouëre : " La mort du Roi, à laquelle ils refusèrent d’abord de croire, excita une indignation si vive dans cette honnête population qu’ils jurèrent tous de ne jamais servir ses bourreaux ".
M. Armand de La Rouërie mourut de chagrin et de lassitude au château de La Guyomarais en apprenant la mort de Louis XVI. Ce fut aussi le cas de Mme de Lézardière. A l’annonce de cette épouvantable nouvelle certains gentilshommes, parmi ceux qui n’avaient pas émigré, firent peindre en noir leurs cheminées, leurs meubles... Lorsque la nouvelle de " l’attentat du 21 janvier " (vicomte de Bruc), fut connue, elle répandit la consternation parmi les français émigrés. Ailleurs, à Dusseldorf, la nouvelle arriva par le comte de Tilly. M. d’Espinchal, émigré, témoigne : "Je ne puis exprimer que faiblement la douleur dans laquelle elle m’a plongé". Il ajoute : " La douleur est générale dans ce pays. Les habitants de la ville et ceux des campagnes paraissent aussi affligés que les français. Il n’y a pas de paysan sachant lire qui n’ait entre les mains le testament du roi de France traduit en allemand ".
Le prince de Condé, établi à Willingen, fit célébrer en grande cérémonie un service pour le Roi, puis il s’adressa à la noblesse : " Messieurs, c’est dans l’amertume de nos cœurs que nous venons de rendre le dernier des hommages que nous prescrivaient le respect et l’attachement sans borne dont nous étions pénétrés pour l’infortuné Louis XVI (...) Une longue douleur n’épuisera jamais la source de nos larmes, et le comble des maux, pour toute âme sensible, est d’avoir à pleurer à la fois la perte de son Roi et les crimes de sa patrie. Mais vous savez, Messieurs, qu’il est de principe que le Roi ne meurt point en France. Puisse le ciel préserver de tous les dangers qui l’entourent cet enfant précieux, qui, né pour le bonheur, ne connaît encore de la vie que le malheur d’être né ! Quelque soit le sort qui l’attende, il ne peut être qu’agréable à Dieu que ce soit aux pieds de ses autels, comme c’est l’usage en France, que nous nous livrions au premier élan de notre antique amour pour nos rois et des vœux ardents que nous formons pour notre légitime souverain. Le Roi est mort, Messieurs, le Roi est mort... Vive le Roi ! " (Comte d’Espinchal, 527 et 528).
Alors, le cri de Vive le Roi fut répété par toute la noblesse et elle entonna le Domine, salvum fac Regem !... Seigneur, sauvez le Roi !...
Le peuple de la future Vendée militaire avait une " véritable dévotion ", " une tendre et affectueuse affection pour la famille royale". Le peuple aimait le Roi. Dans les Mauges, aucun cahier de doléance ne contient de mots disgracieux sur le roi et sa famille. Avec les fonctionnaires on ne se gêne pas. Le Roi, on le préserve. C’était le protecteur du peuple. Ah ! si le Roi savait, disaient les paysans.
Le peuple de Paris
Ne croyons pas que les parisiens applaudirent tous à la mort de Louis XVI. Beaucoup se cachèrent dans leurs maisons, volets clos, durant cette journée du lundi 21 janvier, " humide (...) et brouassé un peu le soir ", écrit un témoin, Célestin Guittard de Florian, qui ajoute que le thermomètre marquait " 3 degrés au-dessus de zéro ". Bientôt dans Paris le bruit courut qu’ " un militaire décoré de la croix de Saint-Louis (était) mort de douleur en apprenant l’exécution du Roi ". Une femme du peuple, de " désespoir ", se jeta dans la Seine. Le libraire Vente sombra dans la folie. Un perruquier de la rue Culture Sainte-Catherine se coupa la gorge avec un rasoir (voyez le Journal d’un bourgeois de Paris pendant la Terreur, t.1, p.438).
Retour dans « le vieux pays »
Bonchamps " ne put tenir contre l’horrible nouvelle de la mort du Roi. L’indignation et la douleur le jetèrent dans un état qui, pendant plusieurs jours, fit craindre pour sa vie " (Deniau, 1ère éd., t.1, p. 552). La famille de Jacques Duchemin-Descepeaux (né en 1784 à Laval), futur auteur des Lettres sur la chouannerie, fut consternée par la mort de Louis XVI, et " la jeune imagination " du futur écrivain fut vivement frappée par cet événement (A.Angot, t.IV, p.304).
Le futur chef chouan, Marin-Pierre Gaullier (1766-1817), de Morannes, dit Grand Pierre, dit Monsieur Pierre, était, en 1792, parmi les volontaires. Le 10 janvier 1793 il était, avec les grenadiers, sur la Roer, à Rurdorff. Lorsque ses camarades concluaient devant lui à la " culpabilité certaine et à la condamnation plus que probable du Roi ", alors le futur Grand Pierre entrait dans une colère effarante. Revenu en Anjou, cet ami du Roi se mit à la tête d’un rassemblement contre-révolutionnaire. Plus tard il se joindra aux vendéens après le passage de la Loire...
Le futur chef chouan, Marin-Pierre Gaullier (1766-1817), de Morannes, dit Grand Pierre, dit Monsieur Pierre, était, en 1792, parmi les volontaires. Le 10 janvier 1793 il était, avec les grenadiers, sur la Roer, à Rurdorff. Lorsque ses camarades concluaient devant lui à la " culpabilité certaine et à la condamnation plus que probable du Roi ", alors le futur Grand Pierre entrait dans une colère effarante. Revenu en Anjou, cet ami du Roi se mit à la tête d’un rassemblement contre-révolutionnaire. Plus tard il se joindra aux vendéens après le passage de la Loire...
Complaintes sur la mort de Louis XVI
La mort du Roi frappa tellement l’imagination des habitants de l’Anjou, que bientôt circulèrent des complaintes sur la mort de Louis XVI. L’une d’entre elles, composée par un poète campagnard, circula dans de nombreuses paroisses de l’Anjou et sans doute dans toute la France (elle est connue au Poiré-sur-Vie et à Notre-Dame-de-Riez). A Chavagnes-les-Eaux, feu M. Jean-Baptiste Legeay en possédait un exemplaire retrouvé dans les papiers de sa famille. Elle était écrite à la main sur quelques feuillets – du papier épais de l’époque révolutionnaire – rassemblés en petit carnet. La couverture était une sorte de parchemin. Jean-Baptiste Legeay – dont l’une des filles a épousé un descendant de la famille de La Rochejaquelein – fit réaliser pour moi une bonne copie de cette véritable relique. Il y a une quarantaine d’années, une dame de La Poitevinière chantait cette complainte à ses petits enfants. L’un d’eux eut la bonne idée de l’enregistrer. Il me fit l’honneur de m’offrir un exemplaire de cet enregistrement. Au XIXème siècle cette complainte arriva au Figaro qui la publia le 21 janvier 1872, et à L’Univers qui l’inséra le 26 janvier de la même année. Elle est également reproduite par l’abbé Deniau, curé du Voide (t.1, pp. 535 à 537).
Une infime partie des français est coupable de la mort de Louis XVI
En relisant les récits du temps de l’assassinat du Roi, on se demande pourquoi le peuple ne s’est pas soulevé pour sauver le souverain. Comment a t-il pu accepter le jugement inique prononcé par la Convention qui ne " représentait en rien le pays " ? En effet, la Convention avait été élue par seulement 700 000 électeurs sur les 7 500 000 que comptait le corps électoral... Dix-huit départements seulement avaient voté pour des députés favorables à la République. Ce n’est donc pas la France toute entière, par l’intermédiaire de ses députés, qui a tué le Roi, mais la France révolutionnaire, le plus petit nombre. Les autres français, le plus grand nombre, sont seulement coupables d’avoir laissé faire.
Osez participer à la messe pour Louis XVI
Voici revenu le temps de la messe pour Louis XVI et les victimes de la Révolution. Foin des peurs, des préjugés et du respect humain ! Osons assister à la messe pour Louis XVI qui sera célébrée un peu partout en France. Implorons Dieu de pardonner à la France le crime du 21 janvier 1793 et le génocide perpétré en Vendée.
La Vendée Militaire offre, depuis quarante ans, une messe pour Louis XVI et les victimes de la Révolution. Elle aura lieu cette année, comme l’année précédente, à Chemillé, en la chapelle Saint-Joseph (14, rue du Presbytère), près de l’ancienne église Notre-Dame, dans laquelle Jacques Cathelineau fit célébrer un Te Deum d’action de grâces le 13 mars 1793, pour remercier Dieu des victoires de Jallais et Chemillé. La messe aura lieu à 10h30 et sera chantée.
Faudra-t-il prier pour Louis XVI et les victimes de la Révolution ? Sans doute, même si le Roi est probablement avec le bon Dieu dans son paradis et nos " martyrs " vendéens aussi.
Alors ? Nous demanderons au Roi et aux victimes de la Révolution de prier pour nous !
Alors ? Nous demanderons au Roi et aux victimes de la Révolution de prier pour nous !
Dominique Lambert de La Douasnerie
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