Banderole

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04/01/2017

Des Vendéens en miniature

Un atelier charentais fabrique depuis un an des figurines sur le thème de la guerre de Vendée. Un véritable succès. Leur créateur devrait venir les exposer au musée de Cholet à l’automne prochain.

Jean-Claude-Barthélémy Moguet vit à Pressignac. Un "tout petit village" de 400 habitants, situé en Charente limousine sur les premiers contreforts du Massif central. Le septuagénaire - 72 ans précisément - a travaillé dans l’immobilier et dans l’humanitaire, en Afrique de l’Ouest, pour une organisation non gouvernementale qui œuvre dans "l’autosuffisance alimentaire".

   Mais sa passion première, celle qu’il a découverte à l’âge de 20 ans, c’est le modelage. "Je suis un autodidacte, j’ai appris sur le tas", explique-t-il au téléphone. Une des ses figurines a été exposée à New York et ses scènes de guerre ont eu les honneurs des Invalides à Paris.
Il aurait pu en faire son métier mais l’immobilier l’a happé. "J’ai eu la chance de gagner vite de l’argent, je me suis laissé embarquer", raconte-t-il. L’heure de la retraite venue, il a ressorti son matériel de modelage.
Et fondé, il y a deux ans, un atelier d’art avec son épouse Valérie. Elle fabrique de la poterie, lui des figurines et autres miniatures. Jean-Claude-Barthélémy Moguet a délaissé la terre, "trop fragile", pour la résine. "Il a fallu que je réapprenne tout, c’est une autre façon de travailler."


"J’ai découvert l’horreur des massacres"
Il en a profité pour s’ouvrir de nouveaux horizons, créer de nouveaux personnages. "Le militaire, j’en avais marre. Napoléon, j’ai donné."

       Il crée des crèches bretonnes et des Chouans. S’intéresse aussi à la Vendée.

"Je voulais faire une crèche vendéenne mais on m’a conseillé de faire plutôt des figurines des guerres de Vendée, car il n’y en avait plus. Je suis croyant, je connaissais cette histoire de loin, je me suis plongé dedans et ça m’a passionné. J’ai découvert l’horreur des massacres et des personnages très attachants."
      La première création de l’Atelier Barthélémy, il y a un an, fut un soldat-tambour vendéen fabriqué à une centaine d’exemplaires. Une réussite. "Je me suis retrouvé face à des clients fous de joie. C’est assez rare, ça m’a ému".

Il poursuit avec le généralissime Cathelineau, "le saint de l’Anjou", né au Pin-en-Mauges. "Je devais en faire une cinquantaine d’exemplaires, mais j’ai arrêté avant. Je les faisais pour 39 € et certains les revendaient déjà 200 € dans des galeries à Paris. Je ne veux pas qu’il y ait de spéculation."


     En 2017, Jean-Claude-Barthélémy Moguet prévoit de créer sept nouvelles figurines, dont celle du missionnaire des campagnes, Louis-Marie Grignion de Montfort.
         Et il reviendra à la charge avec les guerres de Vendée : un combattant maraîchin, un      capitaine de paroisse, l’espionne des insurgés blancs Marie Lourdais, devraient voir le jour. D’autres généraux suivront. "Tout le monde m’en demande mais personne n’est d’accord sur lequel faire. Je vais donc les réaliser par ordre d’entrée en guerre, comme ça il n’y aura pas de jaloux."

Jean-Claude-Barthélémy Moguet compte aussi fabriquer en miniature la scène de la Marie-Jeanne, le premier canon capturé par l’Armée catholique et royale lors de la bataille de Coron le 16 mars 1793, et un Vendéen agonisant sur son cheval de trait tiré par sa femme en pleurs. Tous ces personnages, et bien d’autres, devraient être visibles à Cholet à l’automne prochain. "Je suis en contact avec le musée pour monter une exposition. Si tout va bien, ça devrait se faire début octobre."  Rendez-vous est pris. 
Renseignements : www.atelierbarthelemy.fr ou 05 17 23 12 54
 Gabriel BOUSSONNIÈRE - Courrier de l'Ouest du 4 janvier 2017

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