13/10/2015

Les cœurs de chouans sont en deuil.

Il y a des jours où souffle "le vent mauvais". C'était le cas ce mardi matin. Vers midi je consultais mes messages, pensant trouver de nouvelles inscriptions à notre journée du 17 octobre prochain à Saint-Christophe-du-Bois. Hélas c'est tout autre chose que j'allais découvrir. Un courriel que Pascal Caillaud adressait à ses amis : " J'ai tellement de peine pour prendre le téléphone que je préfère vous adresser le bel hommage que Charles-Antoine nous a adressé.... En union de prière. Pascal"

A notre tour nous laissons l'abbé Charles-Antoine vous parler : 

 Chers Amis,


J'écris « à chaud » la nouvelle nous bouleverse tous. Fifi est mort. Son décès est en soi une peine réelle, mais les conditions de sa mort sont affligeantes et ajoutent à notre chagrin. Une telle mort est un mystère. Je suis profondément triste qu'un tel homme, qui priait tant et aimait tant le Bon Dieu meurt dans ces conditions. Il ne méritait pas cela.


Plusieurs parmi vous connaissent Fifi depuis plus longtemps. Je le connaissais depuis plus de 8 ans. Je me souviens très bien de ma première chouannerie. Lui m'avait déjà dit qu'être prêtre c'était bien. Ma mère me rappelle parfois que lors de sa première rencontre avec la Troupe Fifi lui avait dit « un prêtre c'est des grâces pour toute la famille !!! ». Tous ceux qui ont rencontré les chouans se rappellent en effet de Fifi ! Son aisance, son accent, sa bonhommie, ses propos tout sauf politiquement correct, sa foi bien ancrée, sa serviabilité, sa rusticité... et j'en passe. Fifi était « not'cuistot », qui nous régalait à coups sûrs, et répondait toujours présent lors d'un appel aux armes ! Et son service dans la Troupe n'était pas exclusif, il savait servir aussi dans sa paroisse, à St Nicolas. Il aimait à raconter qu'étant enfant, il n'aimait guère sa famille, et fuguait facilement, et que bien souvent il trouvait refuge au presbytère chez son bon curé !

Je l'entendrai toujours me dire « alors Msieur l'abbé ! Ca va msieur l'abbé ? ». Je n'oublierai pas les chapelets dits avec Fifi, où il nous devançait et fonçait tête baissée ! C'est que Fifi nous a parfois causer du tracas, lorsque des journalistes ou des officiels peu catholiques étaient dans les parages... ! Mais ce n'était pas grand chose à côté de notre joie et de notre affection.

Fifi était, j'entends encore Bruno le dire « un simple » oui, et du coup c'était un homme entier. Entier dans sa foi solide, il ne doutait pas, on ne plaisantait pas avec la religion voyez vous ! « le chapelet c'est plus fort ! ». A ma question, je me souviens, « comment a tu fais pour te remettre après le décès de ton épouse, enceinte ? » une réponse simple « beh le chapelet... le chapelet ! ». Fifi y tenait beaucoup. Je ne discuterai pas ici du concile, du traditionalisme, ce n'est pas le moment. Je constate simplement que Fifi était fidèle à ce qu'il avait reçu enfant. Avec lui les prêtres avaient intérêt à porter leur soutane... ! Il tenait beaucoup à avoir la messe « de toujours ». Sa fidélité, sa piété, étaient et resteront édifiantes.

Fifi était des plus serviables, se plaignant rarement. Il semblait ne pas vieillir (la teinture aidant!), ne pas se fatiguer, cela explique en partie que nous nous inquiétions peu pour lui. Il ne se mettait jamais en avant. Il était d'une grande générosité, il n'avait pas le sens de l'argent et n'a jamais su l'économiser ! Beaucoup ont abusé de sa générosité, honte à eux !

Fifi était un pauvre, à bien des égards, et pourtant riche de beaucoup d'autres choses. Même ceux qui ne partageaient pas ses idées étaient conquis par sa franchise, son entièreté, sa bonhommie. On nous parlera encore longtemps de Fifi.

J'essai de comprendre ce qu'il peut y avoir derrière sa mort. J'aurais aimé qu'il reçoive les sacrements, que nous soyons prévenus, et que nous puissions tous assister à sa messe de funérailles à St Nicolas du Chardonnet. J'aurais aimé que nous puissions tous ensemble lui rendre hommage comme il le méritait. C'est trop tard, mais peut être nous pourrons faire autrement, nous le devons en tout cas. Nous lui devons !

Peut être sa mort n'est misérable que sous l'angle du corps, et qu'il était dans les bras de la Vierge au moment de mourir, lui qui a tant imploré « maintenant et à l'heure de notre mort ». Et puis peut être que sa mort ne sera pas juste affligeante si elle nous invite tous, chez nous, à être vigilants pour ceux qui nous entourent, celles et ceux qui vivent seuls notamment. Sûrement Fifi par une telle mort a participé aux souffrances du Christ dans son Eglise.

Fifi va nous manquer dans nos chouanneries, nous pleurons l'un des nôtres, l'un des plus attachants. Nous ne l'oublierons pas. Prions pour qu'il soit sauvé, et qu'ainsi il intercède et veille sur la Troupe. Faisons confiance à Dieu, et accrochons nous à nos chapelets, POUR FIFI !

In Christo,
fr. Charles-Antoine

l'abbé


"Fifi"! Pascal Cailleau et Véronique m'en ont beaucoup parlé. Un personnage hors du temps, un chouan mystique au grand cœur comme tous ceux qui composent cette compagnie des Cœurs de Chouans. Tout le monde aimait "Fifi".

A Franck le chouan, à Pascal Cailleau, à Véronique et son mari, à tous les autres membres de la troupe nous présentons nos sincères condoléances et l'assurance de nos prières. Le 17 octobre prochain, à Saint-Christophe-du-Bois nous penserons à "Fifi". 

Dominique Lambert de La Douasnerie

1 commentaire:

  1. Louise Regrenil.13 octobre, 2015 23:41

    Sincères condoléances à la Troupe et en UDP pour Fifi

    RépondreSupprimer